Après une période faste, Serge Gainsbourg entre dans une phase un peu plus complexe.
Nous sommes en 1979, l'artiste parcourt son dictionnaire dans lequel il découvre que dans « La Marseillaise » il est mentionné « Aux armes, et cætera ».
La base de la chanson, au titre éponyme, est trouvée. Il lui associe un rythme reggae.
Le morceau est logiquement enregistré au berceau de la musique reggae, en Jamaïque à Kingston, en quelques jours avec notamment les choristes de Bob Marley. C'est de cette association que naît le scandale.
L'hymne national signé Rouget de Lisle, un chant patriotique-révolutionnaire est bafoué.
Pour preuve, le brûlot du futur académicien, Michel Droit, dans le « Figaro » daté du 1er juin 1979.
Un papier auquel rétorque Serge Gainsbourg avec la verve que nous lui connaissons : « On n'a pas le con d'être aussi Droit » !
Autre incident, celui qui se produit lors du concert que Serge Gainsbourg donne à Strasbourg le 4 janvier 1980. Des parachutistes, qui dénoncent cette version de « La Marseillaise », qui dénature selon eux l'originale, viennent perturber la représentation.
C'est un Serge Gainsbourg droit dans ses bottes, seul sur scène, le poing levé, qui entonne a cappella le premier couplet original de « La marseillaise ».
Les « paras » au garde à vous sont salués par un bras d'honneur de Serge Gainsbourg qui explique : « Je suis un insoumis qui a redonné à La Marseillaise son sens initial ».
En décembre 1981, Serge Gainsbourg persiste et signe en achetant une partie du manuscrit de Rouget de Lisle lors d'une vente aux enchères, un peu plus de 20.000€.
Et par la même la chanson « Aux armes et caetera », qui a contribué à introduire le reggae dans l'hexagone, sacré disque de platine et l'album éponyme (mars 1979) est vendu à plus de 300.000 copies.