Alain Bashung : de ses débuts difficiles jusqu'à la consécration

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La carrière d’Alain Bashung n’a pas été un long fleuve tranquille, loin de là. S’il s’est très tôt tourné vers la musique, il lui a fallu beaucoup de temps avant d’obtenir la reconnaissance du public.

La musique comme fil conducteur de la jeunesse d’Alain Bashung

Né en 1947, Alain Bashung a découvert la musique par le biais de la radio. Très jeune il se découvre une passion pour cet univers et notamment le rock’n’roll qui commence à être largement diffusé sur les ondes. Si en 1965 il est diplômé après avoir effectué un BTS comptabilité, il se rend bien compte que sa vie n’est pas faite de chiffres et de calculs. Il abandonne alors ses études pour se lancer en tant que musicien. Les débuts sont timides, même s’il parvient à sortir un premier 45 tours à 19 ans seulement avec le titre "Pourquoi rêvez-vous des États-Unis ?". Finalement, au fil des rencontres, c’est avant tout comme compositeur qu’il parvient à gagner sa vie et à se faire un nom dans le milieu artistique. De 1972 à 1974, il compose ainsi de nombreuses musiques sur trois albums de Dick Rivers tout en étant aussi coréalisateur. Mais ce dont rêve toujours Alain Bashung c’est d’une carrière de chanteur.

Alain Bashung de l’anonymat à la lumière

En un peu plus de dix ans, Alain Bashung fait de nombreuses tentatives pour percer mais le succès semble le fuir. Ses singles, dont certains signés sous pseudonymes (David Bergen et Hendrick Darmen) ne remportent pas l’adhésion du public. Alain Bashung demeure un anonyme, mais en 1977 il fait une rencontre qui se révélera déterminante. C’est en effet cette année-là qu’il commence à travailler avec le parolier Boris Bergman, celui qui lui écrira ses premiers succès. Un début de collaboration qui n’est pourtant pas une folle réussite avec l’échec commercial de l’album "Roman-photos". Dépressif, l’artiste songe par moment à mettre fin à ses jours mais il persévère. Une persévérance qui se traduit par la sortie d’un nouvel album en 1979, "Roulette russe". Un échec de plus, mais la roue, ou plutôt la roulette va enfin tourner. En 1980 c’est avec un 45 tours qu’Alain Bashung éclate en pleine lumière. Le titre "Gaby oh Gaby" va s’écouler à plus d’un million d’exemplaires. Après des années de galères, de doutes et d’échecs, le grand public découvre enfin cet interprète incroyable.

Les années 1990 consacrent véritablement Alain Bashung

En 1981 le chanteur sort un nouvel album intitulé "Pizza". Cet opus résolument rock comporte en son sein le deuxième grand succès de sa carrière, "Vertige de l’amour". Dès lors les salles de concert ouvrent leurs portes à ce chanteur qui deviendra une véritable bête de scène et qui a ainsi l’occasion de fouler pour la première fois la mythique scène de l’Olympia. La suite des années 1980 s’avère pourtant plus difficile et il subit plusieurs échecs commerciaux. Ce sont finalement les années 1990 qui vont définitivement consacrer Alain Bashung et le faire entrer dans la catégorie des très grands. Désormais accompagné du parolier Jean Fauque, il va enregistrer certaines de ses plus belles chansons. Le public est notamment séduit par l’album "Osez Joséphine" (1991) et le single éponyme, mais aussi par la chanson "Madame rêve" qui préfigure son style si particulier. Désormais pleinement lancé, Alain Bashung obtient la reconnaissance non seulement du public, mais aussi de la critique et de ses pairs, en témoignent ses 13 Victoires de la musique décrochées avant son décès en 2009 d’un cancer du poumon.