Des débuts difficiles
Né en 1947 à Paris, Alain Bashung passe une partie de son enfance dans l’est de la France aux côtés de ses grands-parents. A l’âge de 5 ans, il reçoit en cadeau un harmonica qui va vite devenir son passe-temps favori. Pour le petit garçon qui s’ennuie à la campagne, la musique est un excellent moyen de passer le temps. A 12 ans, Alain Bashung retourne vivre chez ses parents en région parisienne où il continue sa scolarité. L’obtention de son certificat d’études lui permet de recevoir en cadeau sa première guitare. Il commence à aller assister à des concerts, découvre des artistes comme Elvis Presley et surtout Buddy Holly. Après des études de comptabilité, le jeune homme monte son premier groupe de rock, Les Dunces. En 1966, Alain Bashung sort son premier 45 tours "Pourquoi rêvez-vous des Etats-Unis ?". Il devient simultanément arrangeur chez RCA, pour qui il compose alors quelques chansons. Entre 1966 et 1977, le jeune artiste sort une douzaine de titres sous son nom ou en empruntant divers pseudonymes. C’est alors qu’il rencontre le parolier Boris Bergman avec qui il va connaître une fructueuse collaboration. Le premier fruit de leur travail va être le premier album studio d’Alain Bashung, "Roman-photos", qui sort en 1977.
"Gaby, oh Gaby", un premier succès pour Alain Bashung
Quelques mois après la sortie de son deuxième album "Roulette russe", dont les ventes ne satisfont pas la maison de disques Philips, Alain Bashung enregistre "Gaby, oh Gaby". Le titre sort en février 1980 et devient instantanément une des meilleures ventes de 45 tours. Ecrite au Japon par Boris Bergman, la chanson permet à Alain Bashung de mettre fin aux échecs commerciaux qui ont émaillé le début de sa carrière et de s’imposer comme une figure majeure de la scène rock hexagonale. Philips profite de l’occasion pour ressortir l’album "Roulette russe" dans une nouvelle version intégrant "Gaby, oh Gaby". C’est le début pour Alain Bashung d’une carrière immense, unanimement saluée par le public et la critique.
Un thème rarement abordé à l’époque
Tout le monde ne le sait pas, mais "Gaby" que cite Alain Bashung lors de sa chanson est le diminutif du terme "gaboune" désignant un homosexuel en argot. La chanson narre la solitude ressentie par un travesti qui se sent isolé du reste de la société. Boris Bergman expliquera plus tard que c’est un texte sur les minorités, sur ceux qui se sentent mis au ban de la société. "Gaby, oh Gaby" a été un moment charnière de la carrière d’Alain Bashung. Ce premier succès a propulsé l’artiste sur le devant de la scène, qu’il a brillamment occupé jusqu’à son décès en 2009.