"Osez Joséphine" un succès qui succède à des périodes difficiles
Alain Bashung est né en 1947 et il s’intéresse très vite à l’univers de la musique. C’est ainsi qu’une fois un BTS de comptabilité obtenu, il arrête rapidement ses études pour se lancer dans une carrière artistique. Des débuts qui seront plus que difficiles avec des années de galère durant lesquelles l’artiste demeure dans l’anonymat. Mais malgré des périodes très sombres où il envisage même le suicide, Alain Bashung persiste et bien lui en prend. À la fin de l’année 1980, son single "Gaby oh Gaby" écrit par son premier grand parolier Boris Bergman, rencontre le grand public, et pas à moitié. Plus d’un million d’exemplaires sont écoulés. On peut penser l’artiste définitivement lancé sur la voie du succès mais la décennie 1980 est pourtant difficile. Alain Bashung connaît quelques succès, mais les ventes ne s’envolent guère ; le chanteur va cependant persister... Tout va changer au début des années 1990 et la sortie de l’album "Osez Joséphine" qui parait en novembre 1991.
"Osez Joséphine", un retour aux sources pour Alain Bashung
À l’écriture, Jean Fauque a succédé à Boris Bergman depuis déjà deux ans quand sort "Osez Joséphine". Mais outre cette nouvelle collaboration, ce qui distingue cet album des précédents c’est bien le choix d’un véritable retour aux sources de l’artiste. Enfant, Alain Bashung a été bercé par les sonorités du blues et du rock américain et c’est dans ce répertoire qu’il va puiser une géniale inspiration. D’ailleurs, si l’album est en partie enregistré à Paris et à Bruxelles, Alain Bashung n’hésite pas à se rendre à Memphis, véritable capitale du rock blues aux États-Unis pour peaufiner cet opus. Sur place il s’adjoint le concours de musiciens reconnus tels que l’ancien guitariste des Eagles, Bernie Leadon. Pour coller un peu plus au mythe américain et aux racines du rock, l’album comporte plusieurs reprises en anglais dont "We All Right" initialement interprétée par Buddy Holly. Une réussite totale qui confère à "Osez Joséphine" un style et une sonorité à nulle autre pareille.
"Osez Joséphine", deux chansons qui changent tout pour Alain Bashung
Outre les reprises en anglais particulièrement abouties, "Osez Joséphine" comporte plusieurs chansons en français écrites par Jean Fauque. Parmi elles, il y a bien sûr le titre éponyme "Osez Joséphine" inspiré par la timidité de la fille de son batteur de l’époque Philippe Draï. Bien portée par un superbe clip réalisé par Jean-Philippe Mondino sur une piste de cirque, la chanson devient vite un énorme succès commercial. C’est également le cas pour "Madame rêve" qui devient très rapidement un incontournable du répertoire d’Alain Bashung. Mais ce qui fait de cet album une œuvre à part c’est son côté compact et millimétré. Le disque ne dure que 39 minutes, ce qui est très peu pour 11 titres, mais tout y est à sa place. Les rythmes blues rock associés à la voix et au phrasé inimitables d’Alain Bashung en font une œuvre majeure de sa carrière de poète éclectique et lui valent même d’être élu meilleur album de rock français par le prestigieux magazine américain Rolling Stone en 2010.