Quand vous avez le sentiment d’avoir gâché l’un des moments les plus importants de votre carrière, la pilule est difficile à avaler. Quand en plus le coupable est votre coupe de cheveux, le ridicule décuple à n’en pas douter ce sentiment de gâchis.
C’est malheureusement ce que ressent toujours aujourd’hui Bono lorsqu’il évoque le mythique concert caritatif Live Aid de 1985. Un spectacle que le leader de U2 décrit dans ses mémoires "Surrender: 40 Songs, One Story", qu’il vient de faire paraître, comme : "un moment gigantesque dans la vie de U2. Dans la vie de tant de musiciens".
"C'est un peu humiliant"
A l’initiative de Bob Geldof et Midge Ure, ce double concert qui se déroule à Londres et Philadelphie, afin de récolter des fonds contre la famine en Ethiopie, a bouleversé à lui seul l’approche des concerts caritatifs et démontré l’incroyable puissance fédératrice de la pop. Regroupant un plateau d’artistes internationaux inégalé, le Live Aid a rassemblé 1,5 milliard de téléspectateurs à travers le globe et permis de récolter près de 130 millions de dollars.
En ce 13 juillet 1985, l’après-midi s’étire lorsque U2 se présente sur scène. Avec quatre albums à son actif, le groupe de Dublin s’est fait un nom sur la scène rock et livre une prestation utile pour la cause mais également pour le groupe. Avec cette couverture médiatique unique, U2 entend bien élargir son audience, notamment aux Etats-Unis. De ce côté-là, le contrat est rempli et le groupe attaquera avec succès le continent américain dès son album suivant, l’excellent "The Joshua Tree". Seulement voilà, encore aujourd’hui, Bono doit se cacher les yeux pour regarder la performance du Live Aid.
"Je la trouve atroce à regarder. C'est un peu humiliant que l'un des plus grands moments de votre vie corresponde à un mauvais jour pour vos cheveux", commente Bono dans ses mémoires, cité par le quotidien anglais The Guardian. "Quand je suis obligé de regarder des images de U2 jouant Live Aid, il n'y a qu'une seule chose que je vois : le mulet", ajoute encore le chanteur manifestement traumatisé par le style capillaire adopté ce 13 juillet 1985. Dur.