"Born in The U.S.A." : la révolution de Bruce Springsteen

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L’album mythique fête ses 40 ans cette année. L’occasion de revenir sur le processus de création de cet album parfois incompris.

La pochette de l’album "Born In The U.S.A." est presque aussi culte que l’album en lui-même. De dos, le rockeur pose, vêtu d’un jean bleu et d’un t-shirt blanc, sur une fresque rouge et blanche. L’étoile sur le drapeau américain, c’est donc lui ! Deux ans après son opus "Nebraska", composé en 1982, Bruce Springsteen délaisse l’acoustique sur le conseil de son manager, et incorpore des claviers afin de rendre l’album un peu plus pop.

Véritable carton, il se place à la première place aux Etats-Unis, deuxième en France, et est plusieurs fois certifié platine, avec notamment 17 millions de vente sur le territoire états-unien. "Born in The U.S.A." fait table rase de la mélancolie sombre de l’opus précédent. Les tubes "Dancing in the Dark", "I’m on Fire" et surtout "Born in the U.S.A." participent au succès de l’album.

Springsteen métamorphosé

L’arrivée des synthétiseurs et le retour à la guitare électrique marquent un tournant majeur dans la carrière du Boss, mais la musique n’est pas la seule chose à avoir changé. Dans le disque on pouvait retrouver une photo du groupe et donc de son frontman. Les muscles saillants du guitariste ont étonné plus d’un auditeur.

La dépression à laquelle le rockeur était en proie au début des années 80 l’a manifestement poussé à chercher un sens à sa vie ou plutôt chercher ce qui n’en avait pas. Dans la biographie de Bruce Springsteen écrite par Peter Ames Carlin, le chanteur revient sur cette période trouble : "J’étais un grand fan des choses sans aucun sens, des comportements répétitifs. Et qu’est-ce qui a moins de sens que de soulever des objets lourds, et de les reposer à la même place que là ou vous les avez trouvés ?"

Un album politique

Rédigé et composé en 1981 pour figurer initialement sur "Nebraska", le tube "Born in the U.S.A." est finalement écarté du projet, ne collant pas à l’atmosphère globale du projet. Il deviendra le titre de l’album suivant, un hymne contestataire sur fond de guerre du Vietnam qui s'inspire de l'expérience douloureuse des vétérans. Largement incomprise et récupérée à des fins politiques, notamment par le camp républicain - le président d’alors, Ronald Reagan, en tête -, la chanson titre de l’album se trainera longtemps une réputation de chanson nationaliste, à tort.

Après l’annulation d’une partie de ses concerts récents, dont celui programmé à Marseille, The Boss sera de retour avec The E Street Band au stade Vélodrome de Marseille, le 31 mai 2025.