Il y a comme ça des mélodies qui marquent une génération. Dans le vivier new wave du milieu des années 1980, le titre Smalltown Boy du trio Bronski Beat est devenu une référence et un hymne de la communauté gay à travers le monde. Un succès qui tient beaucoup à la douce puissance de sa mélodie. Ce son pop synthétique entêtant, on le doit à Steve Bronski, bassiste, claviériste et mélodiste du trio anglais, décédé ce 9 décembre 2021, à l’âge de 61 ans.
"Triste d’apprendre la mort de Steve Bronski", a tweeté Jimmy Sommerville évoquant un "homme talentueux avec le sens de la mélodie". "Travailler avec lui sur des chansons et la chanson qui a changé nos vies et en toucher tant d’autres était une époque amusante et excitante. Merci pour les mélodies Steve", a-t-il ajouté.
"On était juste trois mecs gays qui montaient un groupe"
A l’image de ses acolytes, Steve Forest, de son vrai nom, a quitté sa ville natale, Glasgow pour se rendre à Londres. C’est là, dans le quartier de Brixton, au sud de la capitale anglaise que le groupe se rencontre. En 2018, Steve Bronski raconte le début de la formation, comprenant également Larry Steinbachek, décédé deux ans plus tôt: "A cette époque on était juste trois mecs gays qui montaient un groupe, on n’avait pas l’impression de faire partie d’un mouvement particulier". "Bien sûr, il est apparu bien des années après qu’il y avait bien plus d’artistes gays que le public ne pouvait le penser", évoquait alors Bronski au quotidien britannique The Guardian.
Les membres de Bronski Beat, de leur côté, font le choix de s’engager et de se dévoiler dès le début du groupe. Le clip de Smalltwon Boy, signé Bernard Rose et qui raconte la violence subie par un jeune homosexuel dans une ville de province anglaise contraint de partir à Londres pour gagner sa liberté, s’inscrit dans cette volonté de transparence et de visibilité. La chanson propulsera le groupe en tête des charts avant de renouer avec le succès grâce à des titres comme Why? et une reprise de I Feel Love de Donna Summer.