Charles Aznavour reste l'un des très rares exemples de réussite française aux Etats-Unis, construite sur sa maîtrise de l'anglais, son talent scénique, sa popularité auprès des diasporas et le respect qu'il inspirait à de nombreux artistes américains. Maurice Chevalier et Edith Piaf y ont eu leur heure de gloire, mais depuis un demi-siècle, il n'y avait que "The Last Chanteur", comme l'appelait le New York Times, pour remplir des salles aussi fréquemment aux Etats-Unis.
Charles Aznavour: le Sinatra français
Entre sa première prestation au Carnegie Hall en mars 1963, qu'il avait ce soir-là loué à ses frais, et sa dernière en 1999, Charles Aznavour a chanté 46 fois dans la prestigieuse salle new-yorkaise. Il a également fréquenté de nombreux autres lieux de renom à New York, comme le Theater at Madison Square Garden ou le Radio City Music Hall, et donné près de 100 concerts au total: "Je n'avais vu qu'Ella Fitzgerald et Frank Sinatra recueillir de tels applaudissements et susciter un tel attachement du public", raconte à l'AFP Gino Francesconi, qui travaillait à l'époque, dans les années 1970, en coulisses au Carnegie Hall. "Quand il montait sur scène, la salle était à lui, comme Sinatra", se souvient celui qui est aujourd'hui directeur des archives du lieu. "Ils étaient très similaires dans la manière dont le public réagissait à eux et dont ils réagissaient à lui".
"She": un succès incroyable
Bien qu'ayant écrit ou traduit plusieurs dizaines de ses chansons en anglais, et malgré les nombreux duos enregistrés avec des vedettes américaines, Charles Aznavour n'a jamais vendu beaucoup de disques aux Etats-Unis. "She", sans doute son titre le plus connu dans la langue de Shakespeare, n'est même jamais entré dans le classement des 100 meilleures ventes à sa sortie, en 1974.
- AFP -