Amateur de belles mécaniques, autos comme motos, Daniel Balavoine voue également une passion aux sports moteurs. Son goût de l’aventure et son esprit de compétition l’amènent en 1983 à signer sa première participation au Paris-Dakar. Tout juste trentenaire, le chanteur prend le départ du rallye en tant que co-pilote de Thierry Deschamps.
Le tandem joue de malchance et casse rapidement sa voiture qui ne peut poursuivre la course. Daniel Balavoine continue cependant à suivre les étapes avec la caravane du Dakar, découvrant un continent qui le fascine de plus en plus. Il ressort profondément marqué de ce périple et s’en inspire dans les mois qui suivent pour son album engagé "Loin des yeux de l’Occident".
"Vivre autre chose"
Après une pause d’un an, le chanteur s’aligne de nouveau au départ du Paris-Dakar a côté du pilote Jean-Luc Roy avec qui il partage le volant. Avant le prendre le départ de la compétition, Daniel Balavoine commente les raisons qui l’ont amené à se lancer dans rallye : "Je participe au Paris-Dakar à mon avis pour à peu près les mêmes raisons que les trois-quarts des gens qui le font. C’est-à-dire pour le sport, pour le voyage, pour l’aventure, pour l’amour de la voiture, pour l’Afrique, pour la beauté du paysage, pour rencontrer des gens différents. Je ne sais pas, pour vivre autre chose". Cette fois, l’équipage boucle les 14.000 kilomètres en accrochant une 30e place plus qu’honorable au classement général.
Un accident tragique
En 1986, l’engagement de Balavoine est, cette fois, humanitaire. Si l'interprète de L'Aziza ne participe pas à la course en tant que concurrent, il s’investit totalement dans cette 8e édition en tant qu’ambassadeur des Paris du Cœur pour l’opération "Pompes à eaux pour l’Afrique".
Le 14 janvier s’ouvre la 14e étape de la compétition qui relie Niamey, la capitale du Niger, à Gourma-Rharous, au Mali voisin. Après un entretien avec le gouverneur malien à Gao au sujet des pompes à eau, le créateur du Paris-Dakar, Thierry Sabine et Daniel Balavoine donnent le coup d’envoi d’un match de football dans la ville de l’est du Mali. Les deux hommes s’envolent ensuite à bord de l’hélicoptère de Thierry Sabine avec deux autres passagers et le pilote. Direction : Gourma-Rharous, où les attend le bivouac de l’étape, situé à quelque 250 kilomètres de là. Alors que la nuit tombe, les conditions climatiques capricieuses de la journée se détériorent et les bourrasques de vent rendent le vol périlleux. C’est dans ces conditions que, vers 19h20, l’hélicoptère qui vole en rase-motte au-dessus d’un terrain plat percute une dune surgie de nulle part et se désintègre, tuant sur le coup les cinq personnes à son bord.
Le tragique accident dont est victime Daniel Balavoine et ses quatre compagnons d’infortune bouleverse bien au-delà du monde des sports mécaniques. La course se poursuivra mais le cœur n’y sera plus. Le chanteur populaire, fauché en pleine ascension, laisse derrière lui un répertoire puissant et foisonnant mais aussi le goût amer de l’inachevé.