The Cafe Racers, le premier nom du groupe
Certains chanteurs ou groupes ont connu un succès instantané, grâce à un premier titre qui les propulse sur le devant de la scène artistique et médiatique. C’est d’autant plus vrai à notre époque où le web offre une visibilité accrue, et permet de "faire le buzz". Mais, pour beaucoup d’autres, tout n’a pas été aussi simple. Et c’est notamment le cas de Dire Straits. En 1976, Mark Knopfler a 27 ans. Tout à la fois professeur d’anglais en tant qu’assistant et journaliste, il décide de se consacrer à sa passion, la musique. Il faut dire qu'il se révèle être un guitariste de génie, déjà à cette époque. Son frère David Knopfler s’engage à ses côtés, et c’est lui qui va faire venir le bassiste John Illsley. Le trio sera rejoint un peu plus tard par Pick Withers à la batterie. Mais, en cette période des grands débuts, il n’est pas question de notoriété, et encore moins de gloire. Néanmoins, le groupe commence à composer, et à se produire sur de petites scènes sous le nom de The Cafe Racers.
Dire Straits, un nom qui collait bien à leur situation
Malgré leur talent déjà perceptible, les membres du groupe vivent dans une certaine précarité. Cela inspire un de leurs amis, qui leur propose de choisir le nom Dire Straits en 1977. La traduction équivaut à "être dans la dèche", ou, en langage plus soutenu, être en difficulté sur le plan financier. L’idée plaît à Mark Knopfler et ses acolytes. Il faut dire qu’ils savent très bien ce qu’être dans la dèche signifie. Il leur faut ainsi toute leur énergie pour réunir une somme de 120 livres sterling qui leur permettra d’enregistrer une première maquette. Un comble, quand on sait que le groupe a désormais vendu plus de 140 millions d’albums à travers le monde. Sur cette maquette durement financée vont figurer cinq titres, dont "Sultans of Swing". Là encore, le groupe manie l’ironie, puisqu’ils sont bien loin des fastes de la vie de sultan à cette époque.
Dire Straits, un nom qui reste malgré le succès
Soucieux d’améliorer leur production avant d’envoyer leur maquette à des maisons de disques, les membres de Dire Straits la confient à un ami. Charge à lui de leur apporter des pistes pour en faire un produit véritablement fini. Mais l’ami en question a la bonne idée de faire passer cette maquette à Charlie Gillett, un célèbre animateur radiophonique de la BBC. Celui-ci tombe sous le charme de "Sultans of Swing", qui deviendra l’un des plus grands succès du groupe. Il décide alors de la programmer à plusieurs reprises dans son émission "Honky Tonk". Les auditeurs adorent, et ils ne sont pas les seuls. Plusieurs producteurs sont convaincus du potentiel du groupe, et Phonogram va aller jusqu’à leur proposer un contrat pour l’enregistrement de cinq albums. Le premier d’entre eux, sobrement intitulé "Dire Straits", paraît en 1978. Le succès est alors énorme en Europe. Les albums suivants ne font que confirmer l’engouement du public pour Dire Straits. Dès lors, les temps "de la dèche" sont définitivement oubliés. Mais le nom du groupe va perdurer, pour traverser les décennies. Le quatuor va ainsi s'installer parmi les plus grands groupes de rock de l’histoire.