Des débuts musicaux aux accents très pop
Florent Pagny avait, dès l’adolescence, cette envie chevillée au corps de faire une carrière artistique. Mais, à l’image de sa carrière, il peinait à faire un véritable choix, et à se lancer dans une voie plutôt que dans une autre. C’est ainsi qu’après avoir arrêté à l’école à 16 ans, il cumule des cours de théâtre et des cours de chant au sein du conservatoire de Levallois-Perret. Le hasard des rencontres fait que c’est tout d’abord vers le cinéma et la télévision qu’il se tourne durant la première moitié des années 1980. Mais son amour de la chanson ne l’a pas quitté, et, en 1987, il se mue en auteur et compositeur pour écrire "N’importe quoi". Celle-ci se révèle un énorme succès, et truste la première place du Top 50. En 1988, "Laissez-nous respirer" confirme son attrait auprès du public, tout comme la reprise de "Comme d’habitude" de Claude François, un essai réussi qui préfigure un pan de sa carrière. Sorti en 1990, son album "Merci" l’installe définitivement en haut de l’affiche.
Florent Pagny : insaisissable et rebelle
Pour Florent Pagny, la chanson est surtout un moyen d’expression, et il n’hésite pas à faire passer des messages, explorant ainsi un autre univers. Tout le monde se souvient ainsi des titres "Presse qui roule" et "Ma liberté de penser", répondant successivement à une polémique concernant son histoire d’amour avec Vanessa Paradis, et à ses démêlés avec le fisc français. Il serait alors facile de vouloir installer l’artiste dans ce registre un peu provocateur, mais il ne se laisse pas enfermer facilement. Ses reprises de "Caruso", titre de Lucio Dalla, et de l’air gospel "Oh Happy Day", prouvent qu’il peut passer allègrement d’un style à l’autre. Il revient parfois à des choses plus traditionnelles, comme avec "Savoir aimer" qui est son plus grand succès (1997), mais repart aussitôt vers de nouveaux horizons. C’est ainsi qu’en 1999 paraît l’album de reprises "RéCréation" dans lequel Florent Pagny passe allègrement de "Antisocial" de Trust à "Jolie môme" de Léo Ferré, le tout sur fond d’arrangements aux sonorités technos.
De l’opéra à Brel, en passant par l’espagnol
La décennie 2000-2010 est particulièrement riche pour Florent Pagny, avec la sortie de pas moins de 8 albums. Si on peut en qualifier certains de plutôt classiques, avec une forme de retour aux sources, d’autres surprennent très largement. C’est le cas de "Baryton" (2004), pour lequel il interprète des airs lyriques, ou de "Pagny chante Brel" (2007), véritable hommage à celui qu’il considère comme un maître absolu. En 2009, il ajoute une nouvelle expérience musicale à une liste déjà longue, avec l’album "C’est comme ça". Un opus qui, contrairement à ce que son titre indique, est entièrement composé de chansons en espagnol. En 2010, il retrouve son ami et l’un de ses auteurs fétiches, Pascal Obispo, pour "Tout et son contraire", un titre qui pourrait résumer à lui seul la carrière de ce chanteur éclectique et inclassable.