Votre nouvel album "Personne d'Autre" est né d'une succession de cadeaux
Exactement, je ne pensais pas en faire, ça requiert beaucoup d'énergie et ça provoque un stress terrible surtout pour quelqu'un comme moi qui m'angoisse pour tout, qui suis en permanence inquiète et je disais que ce n'était pas la chose à faire dans l'état où je suis.Et puis ça s'est fait... Pas malgré moi mais presque tout seul. Comme je dis souvent aussi, j'ai beaucoup de mal à résister à une bonne mélodie et Erick Benzi que j'étais allée voir pour la chanson du groupe finlandais "Poets of the Fall", je voulais savoir si ça l’intéressait. J'aimais tellement cette chanson que je pensais à l'adapter mais c'était vraiment à l'état de question, pas du tout une certitude.
A la suite de ça, il a commencé à m'envoyer des mélodies à lui, une par une. Je dois avouer que ma première réaction est d'avoir été un peu embarrassée car je ne m'y attendais pas du tout. Je l'ai écouté trois fois et d'un seul coup, elle m'est revenue dans la tête, un soir, et d'avoir les paroles en même temps. Et je me suis dis, demain je vais écrire dessus. ça s'est passé comme ça, quand il a reçu mon texte, il m'a envoyé une autre mélodie etc...
La Grande Sophie, avec qui je corresponds depuis pas mal de temps maintenant, voulait savoir ce que je faisais, comment j'allais et je lui ai dit "Figurez-vous que je planche sur une mélodie d'Erick Benzi", ça me semblait surréaliste mais je ne pouvais pas, ne pas lui dire, tout mon temps y passait et c'est donc là qu'elle m'a envoyé quelques semaines plus tard, la chanson "Le large"
Pour vous, c'est d'abord la mélodie ?
Bien entendu, une grande mélodie se suffit à elle-même, avec juste un piano/voix ou guitare/voix, on est déjà séduit. La réalisation c'est très important aussi. Le texte arrive en deuxième, il doit être au service de la mélodie et personnellement, je ne peux rien écrire si la mélodie ne m'inspire rien du tout donc il faut que la mélodie en elle-même, par elle-même doit être inspirante, c'est à dire, soit belle !!!
La mélodie de Pascale Daniel qui est devenue "Personne d'Autre", est la mélodie qui m’envoûte le plus sur tout l'album. Ce n'est pas pour ça que j'ai donné le titre "Personne d'Autre" à l'album mais quand on sort un album, il faut prendre le titre de chanson qui est le plus simple et le plus facile à retenir.
La chanson "Personne d'Autre" est un clin d'oeil à Jacques Dutronc ?
Les compositeurs et compositrices de cet album, chantaient une sorte de Yaourt Anglais sur leur mélodie et Pascale Daniel chantait sur son envoûtante mélodie "subtils are the signs", les signes sont subtils, c'est intraduisible en français, mais ça m'a rappelé l'année 1967, où je guettais désespérément un signe de la part de Jacques et je me suis dit, que lui aussi devait guetter désespérément un signe de ma part. Comme on était pétrifié l'un par l'autre, ça a été très très long pour que quelque chose arrive enfin. Je me disais on a trop les mêmes défauts, rien n'arrivera jamais. Je suis partie de là à cause de cette histoire de subtilité et de signes.
Le texte est très sybillin, c'est une sorte de résumé, de l'histoire que j'ai eu avec Jacques mais ça peut être le résumé de toute grande histoire d'amour.
Jacques Dutronc a aimé votre album ?
C'est pas quelqu'un qui réagit facilement, mais il m'avait prévenu qu'il avait reçu le CD, c'est à lui que j'ai envoyé en premier et puis rien ! Pas de nouvelles, rien ! Il faut être patient avec lui et puis finalement, il m'a envoyé un SMS pour me féliciter parce-que l'album marchait bien. Un moment, j'étais 2e vente derrière Maître Gimms, ça me fait rire et je lui ai répondu que c'était surréaliste et lui me répond "c'est normal, l'album est très très beau".
Pourquoi une reprise de la chanson "Seras-tu là" sur votre album ?
Eric Benzi m'a dit "je serai très honorée si je peux apporter la moindre amélioration à une aussi belle chanson, d'un aussi grand artiste que Michel Berger".
C'est grâce à cette phrase que ça s'est fait.
Je suis une inconditionnelle de toutes les chansons lentes, sentimentales et très romantiques de Michel Berger. Je m'y retrouve totalement, comme d'ailleurs tout le monde.
Quand "Seras-tu là" était sortie, je l'avais écouté un nombre incalculable de fois, au point que Jacques finissait par être un petit peu énervé. On habitait dans une maison et je voulais tellement lui faire entendre, ce qui me plaisait par dessus tout et c'était impossible de lui faire entendre quoi que ce soit. Donc je mettais très fort pour qu'il entende et il avait fini par caricaturer Michel Berger, en train de chanter "Seras-tu là".
Votre carrière a démarré grâce à une guitare
Depuis que j'ai commencé cette promotion, j'ai réalisé que je ne savais toujours pas pourquoi j'avais eu l'idée de demander une guitare.
Ma mère voulait que mon père fasse un geste parce-que j'avais été reçu au deuxième bac.
Elle m'avait demandé ce qui me ferait plaisir et j'avais hésité entre un petit poste de transistor. Chaque fois que je pouvais, j'écoutais une radio anglaise, ça diffusait non-stop des chansons. J'ai découvert les Shadows, Cliff Richards, Elvis Presley... C'était ma passion, il n'y avait que ça qui m'interressait
Et Je ne sais pas pourquoi, j'ai opté pour la guitare et ça a décidé de toute ma vie...
Votre grain de Folie ?
J'ai un doudou ! Je ne sais plus dans quelles circonstances, on s'est retrouvé dans un truc auquel participait Christian Lacroix et un certain moment, je vois un doudou, enfin je vois une espèce de poupée en chiffon, avec un grand bonnet pointu, des oreilles en spirales, tout noir avec des gros yeux tout ronds, j'ai eu un coup de foudre !