Histoire d'un album : "Say It Ain’t So" de Murray Head

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Murray Head trouve le succès dans le cinéma dans les années 1960, avant d’offrir un cultissime tube folk dans les années 1970. Retour sur "Say It Ain’t So" et son titre phare "Say It Ain’t So, Joe".

Murray Head avant "Say It Ain’t So, Joe"

Murray Head ne peut se résumer à cette chanson qui marquera les années 1970. C’est en devenant comédien que le Britannique se fait un nom, en Angleterre mais pas uniquement. Dans les années 1960, il joue dans plusieurs films, notamment avec Jean Rochefort et Brigitte Bardot dans "À cœur joie". Il participe également en 1969 à l’opéra rock "Jesus Christ Superstar" avec Ian Gillan de Deep Purple. En 1971, il incarne Bob Elkin, l’un des personnages principaux du film multi récompensé "Un dimanche comme les autres". Il sort ensuite son premier album studio "Nigel Lived" en 1972, un album-concept qui ne rencontre pas son public.

"Say It Ain’t So" : quand l’acteur devient chanteur

Murray Head change de producteur. Il choisit Paul Samwell-Smith, connu pour avoir produit Cat Stevens. Il change aussi de label, en signant chez l’Américain A&M. Murray Head sort alors l’indispensable album "Say It Ain’t So" en 1975. Porté par le tube quasi éponyme "Say It Ain’t So, Joe", cet album connaît un grand succès, notamment en France, où l’acteur a acquis ses lettres de noblesse aux côtés de grands acteurs hexagonaux, à l’image de Françoise Fabian dans "Madame Claude", Annie Girardot et Philippe Noiret dans "La Mandarine".

"Say It Ain’t So, Joe" : un titre contre la corruption

Si plusieurs thèses ont été évoquées pour expliquer le sens des paroles de "Say It Ain’t So, Joe", il ne fait aucun doute que Murray Head y dénonce la corruption. Selon une première version, Murray Head fait référence à un supporter de l’équipe de baseball des White Sox qui aurait lancé au joueur Joe Jackson accusé de truquer certains matches : "Dis que c’est pas vrai, Joe !" en 1919. Il est également question d’une version selon laquelle le chanteur dénonce l’attitude des Américains face au Watergate, scandale du début des années 1970 qui poussera le président Richard Nixon impliqué à démissionner. Pourtant, à l’image de certaines chansons de Scorpions, la ballade est souvent passée pour une simple chanson d’amour.

"Say It Ain’t So, Joe" : une chanson pour l’éternité

Si le titre de Murray Head intègre le top 50 à sa sortie, il atteint même la 18e place en 2013, signe du caractère éternel de "Say It Ain’t So, Joe". Il faut dire qu’on retrouve cette chanson dans la bande son de plusieurs films français du XXIe siècle : "L’Anniversaire" en 2005 ; "Tellement proches" en 2009 et "L’amour est une fête" en 2018. La chanson passe également à la postérité grâce à plusieurs reprises. Roger Daltrey, membre fondateur de The Who, propose une version plus électrique mais fidèle à l’originale en 1977. Le groupe The Hollies et Gary Brooker y vont également de leur interprétation en 1979, avant que la chanson trouve un nouveau souffle dans les années 2000, notamment par la voix de Nolwenn Leroy en 2005.