De l’anonymat aux plateaux télé grâce à Jacques Dutronc
Alain Le Govic, le vrai nom d’Alain Chamfort, a débuté le piano dès son plus jeune âge, et s’est vite passionné pour la musique. Pianiste émérite, il renonce à intégrer le Conservatoire de Paris, et préfère faire ses armes sur scène alors qu’il n’est encore qu’adolescent. Au départ, il s’agit de reprises des standards du jazz avec le groupe les Dreamers. Puis il choisit une orientation plus rock, avec les Shakers qui deviendront les Murators (1964). En 1966, il quitte le groupe pour fonder les Mods en compagnie de Bernard Carl et Jean-Pierre Alarcen. Rejoints par une section cuivre, ils enregistrent leurs premiers 45 tours sous le label Vogue. Il s’agit d’une belle opportunité, mais le succès n’est pas au rendez-vous. Néanmoins, les Mods attirent l’attention de Jacques Dutronc. Celui-ci vient de signer un énorme succès avec le titre "Et moi, et moi, et moi", et propose aux membres du groupe de l’accompagner lors de l’enregistrement de plusieurs émissions de télévision.
Jacques Dutronc propose à Alain Chamfort de poursuivre la collaboration
Après cette série de représentations télévisées, Jacques Dutronc décide de reprendre ses musiciens lors des concerts qui suivent. Cela aurait pu signifier la fin de l’aventure pour Alain Chamfort, mais Jacques Dutronc lui propose d’intégrer son groupe en compagnie de Jean-Pierre Alarcen. Les deux jeunes gens n’hésitent pas longtemps. C’est la fin des Mods, mais le début d’une nouvelle aventure. Respectivement en tant que pianiste et guitariste, Alain Le Govic et Jean-Pierre Alarcen vont avoir l’occasion de travailler sur quelques-unes des plus grandes chansons de leur mentor de l’époque. C’est ainsi qu’Alain Chamfort participe à l’enregistrement de hits mythiques tels que "La Fille du Père Noël", "J’aime les filles", "On nous cache tout, on nous dit rien" ou encore "Les Play-Boys". De quoi donner confiance à un jeune artiste qui décide alors de se lancer dans une carrière solo.
Claude François et Gainsbourg prennent le relais pour Alain Chamfort
Si Alain Le Govic a cessé sa collaboration avec Jacques Dutronc, il n’en a pas fini pour autant avec les grands noms de la variété et de la chanson française. Repéré par Claude François, il intègre le label de celui-ci (Flèche) au début des années 1970. C’est d’ailleurs Cloclo en personne qui va le convaincre de changer de nom de scène et d’adopter le patronyme d’Alain Chamfort. Il devient alors un chanteur pour jeunes filles, avec des titres comme "Adieu mon bébé chanteur" et "Je pense à elle, elle pense à moi". C’est le début de la notoriété en tant qu’artiste solo. Mais les rapports avec Claude François se détériorent, et Alain Chamfort rejoint le label CBS Records. C’est avec celui-ci qu’il signe ses premiers albums, et là encore, il est particulièrement bien entouré, puisque c’est Serge Gainsbourg qui signe la plupart de ses chansons. Un artiste de plus qui change sa carrière, et notamment grâce au titre "Manureva", inspiré de la disparition en mer du navigateur Alain Colas. Le succès est énorme avec plus d’un million d’exemplaires vendus, soit le plus grand succès de la carrière d’Alain Chamfort, et l’une de ses chansons incontournables.