Une longue genèse pour la sortie du nouvel album de Jane Birkin
En 2008, Jane Birkin sortait l’album "Enfants d’hiver". Et, à cette époque, ses fans étaient loin de se douter qu’il leur faudrait patienter aussi longtemps avant de découvrir sa prochaine création. Ils auront finalement dû attendre pas moins de douze ans avant que "Oh ! Pardon tu dormais" atterrisse dans les bacs au cours du mois de décembre 2020. Cet événement tant attendu aurait pu se produire un peu plus tôt, mais la sortie de l’album a été repoussée en raison de l’épidémie de Covid-19. Un léger report qui n’a fait qu’aiguiser l’impatience, mais qui se marie bien avec l’histoire de ce disque, dont les origines sont finalement lointaines. "Oh ! Pardon tu dormais…", c’est tout d’abord le premier film en tant que réalisatrice de Jane Birkin. Un huis clos intimiste sorti en 1993 et mettant en scène Jacques Perrin et Christine Boisson. Un film qui, en 1999, allait se muer en pièce de théâtre, ce qui était l’idée initiale de Jane Birkin, et qui est depuis devenu également un livre. Autant dire une véritable épopée pour l’artiste britannique préférée des Français.
"Oh ! Pardon tu dormais…" doit beaucoup à Étienne Daho
Si elle a d’abord été comédienne avant d’être une chanteuse révélée par Serge Gainsbourg, le grand amour de sa vie, Jane Birkin a su conquérir le cœur des mélomanes avec sa douceur d’interprétation, son timbre de voix particulier et, bien sûr, son incontournable accent. Autant d’atouts qui ne pouvaient que séduire un artiste tel qu’Étienne Daho. Et lorsque celui-ci a découvert la pièce "Oh ! Pardon tu dormais…", il est tombé sous le charme. Après avoir assisté à de nombreuses représentations, il n’a eu de cesse de pousser Jane Birkin à transposer cet univers en paroles de chansons. Une détermination sans faille, qui a finalement donné naissance à cet album après des années d’attente. Fort logiquement, c’est d’ailleurs vers son ami Étienne Daho que Jane Birkin s’est tournée pour peaufiner ses textes, et surtout écrire la musique des 13 titres de l’album en compagnie de Jean-Louis Piérot.
Jane Birkin se dévoile au travers d’un album très intimiste
Si Jane Birkin a mis du temps à se laisser convaincre et à finaliser ce projet, c’est peut-être bien qu’elle a mis beaucoup d’elle-même dans cette œuvre. Elle y expose fêlures et drames, à commencer par la mort de sa fille aînée Kate Barry. Décédée suite à une chute le 11 décembre 2013 à l’âge de 46 ans, elle a laissé un grand vide dans la vie de Jane Birkin. Plusieurs des chansons de l’album reviennent sur ce drame : "Cigarettes", "Catch me if you can", mais aussi "Ces murs épais". D’autres textes sont plus légers, mais tout aussi intimes, comme la chanson "Jeux interdits" évoquant l’enfance de ses filles Charlotte Gainsbourg et… Kate Barry. Des thèmes forts qui en font son album le plus personnel, et sans doute le plus abouti depuis l’inoubliable "Baby Alone in Babylone" (1983) écrit par Serge Gainsbourg. Un album dont une édition limitée comporte également des dessins de l’artiste, pour une touche encore plus personnelle et émouvante.