Un amoureux d’Aragon
Alors qu’il se prédestine à être ingénieur chimiste, Jean Ferrat abandonne cette voie pour se lancer dans la vie de bohème et arpente les différents cabarets de la capitale, jouant notamment dans un orchestre de jazz. 1956 marque un tournant dans sa vie : il compose la mélodie de la chanson « Les yeux d’Elsa », tirée d’un poème d’Aragon et interprétée par André Claveau, un célèbre chanteur de l’époque. C’est le début de la gloire. Jean Ferrat sort son premier 45 tours. À l’image d’un Brel, d’un Brassens ou d’un Ferré, Jean Ferrat est qualifié de « poète de la chanson française ». Et pour cause, il est un grand amoureux du poète Louis Aragon. Tout au long de sa carrière, il va mettre en musique de célèbres poèmes de l’auteur, « Que serais-je sans toi », « Aimer à perdre la raison » ou « Les Lilas ». Son titre « Aimer à perdre la raison » est repris par Les Enfoirés en 2007, qui en font leur chanson symbole en hommage à l’artiste.
Un artiste engagé
Mais c’est avec son album « Nuit et Brouillard », en 1963, que le public et la critique découvrent toute l’étendue dramatique et poétique de l’artiste-interprète et compositeur. La chanson titre, du même nom que le CD, est écrite en mémoire des déportés victimes des camps de concentration nazis durant la Seconde Guerre mondiale. Elle rend hommage en particulier au père de l’artiste, déporté et décédé à Auschwitz. Cette chanson lui vaut un grand succès public.
Un chanteur populaire
Jean Ferrat poursuivra sa carrière avec succès, grâce à des titres comme « La montagne » ou « La femme est l’avenir de l’homme », jusqu’à sa disparition le 13 mars 2010, à l’âge de 79 ans. 5 000 personnes vont alors lui rendre un dernier hommage lors de ses obsèques organisées à Antraigues, en Ardèche, sur ses terres, le mardi 16 mars 2010. Preuve de son immense succès et de l’amour de son public.