« Allo, c'est Jean-Jacques ». Quand Nadia Bachmar, enseignante à l'école Louis-Pergaud de Vénissieux (Rhône) reçoit un appel de Jean-Jacques Goldman en personne, en 2022, elle peine à y croire. Et pourtant, l’enseignante correspond épisodiquement avec le chanteur et l’a sollicité près de trois ans plus tôt pour participer à un projet pédagogique avec sa classe de CM1.
L’histoire que relatent Le Progrès et Le Figaro, qui partage le témoignage de la professeure, et celle d’une détermination et d’un projet autour de la résistance qui embarque tout une classe sur plusieurs années. Lancé en 2019, celui-ci prend la forme d’un spectacle que souhaite monter Nadia Bachmar sur le passé résistant de la ville de Vénissieux durant la Seconde Guerre mondiale.
Jean-Jacques Goldman « hyper ému par le spectacle »
Connaissant l’implication du père de Jean-Jacques Goldman au sein de la résistance à Venissieux, l’enseignante sollicite le chanteur pour qu’il participe à son projet. « Je savais que son père avait été résistant à Vénissieux et qu’il avait participé à sa libération au sein de la résistance avec les FTP-MOI (Francs-tireurs et partisans - main-d'œuvre immigrée), le 26 août 1944, ça avait donc du sens de lui demander », commente Nadia Bachmar au Figaro.
Si l’auteur de « Il changeait la vie » répond positivement, le Covid met le projet pédagogique sur pause. Déterminée, l’enseignante monte le spectacle avec ses élèves qu’elle a conservés en classe de CM2 et reçoit la collaboration d’un proche de Jean-Jacques Goldman, Michael Jones, résident à Lyon et dont le père a participé au débarquement allié du 6 juin 1944. Le spectacle voit enfin le jour en 2021 sous le titre « Vénissieux la belle, la rebelle ». Un DVD est tourné et l’enseignante l’adresse à Jean-Jacques Goldman. Ce dernier, enchanté par la prestation, réitère son désir de participer à l’écriture d’une chanson.
« Il m'a dit qu'il avait été hyper ému par le spectacle », explique Nadia Bachmar au quotidien. Si les élèves ont quitté l’école élémentaire pour le collège, le lien, ainsi que le projet, perdurent et réunit finalement le chanteur préféré des Français et les élèves de Mme Bachmar. Ces derniers enregistrent une chanson à laquelle participe Jean-Jacques Goldman qui lit notamment le début de la lettre du résistant Missak Manouchian, entré au Panthéon en février dernier. Aujourd’hui l’aventure se poursuit puisque, précise Le Figaro, élèves et professeurs continuent de participer à des commémorations et poursuivent le travail engagé sur la résistance.