Jimmy Somerville, des Bronski Beat aux Communards : retour sur ses débuts

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Artiste engagé à la voix inoubliable, Jimmy Somerville a démarré sa carrière avec le groupe Bronski Beat, puis dans le duo The Communards. Retour sur ces débuts très particuliers.

Une jeunesse écossaise difficile, un exode réussi à Londres

Né à Glasgow en 1961, d'un père couvreur et d'une mère travaillant dans une usine chimique, Jimmy Somerville grandit dans un quartier prolétaire de la capitale écossaise. Quittant Glasgow pour Londres avec un ami, alors qu’il n’a que 17 ans, il vit d’abord dans des squats, avant d’être sorti de la rue par un docteur bon samaritain, puis de trouver un appartement dans le quartier de Brixton qu’il occupe avec Larry Steinbachek et Steve Bronski (lui aussi de Glasgow). Sa rencontre avec ces deux hommes va changer la vie de celui qui était alors vendeur dans un magasin, après avoir travaillé dans une entreprise de peinture. Avec ses deux nouveaux amis, Jimmy Somerville se met à écrire des chansons. Le groupe Bronski Beat se forme naturellement, et débute dans des pubs londoniens, dont un célèbre bar de King’s Cross, The Bell, qui accueillait beaucoup de clients homosexuels. Remarqués par un label, Jimmy Somerville et Bronski Beat signent leur premier contrat chez London Records.

Un succès immédiat avec Bronski Beat

À une époque où peu d’artistes homosexuels se déclarent, Bronski Beat dévoile pour premier single la chanson new wave "Smalltown Boy" qui parle d'un jeune garçon homosexuel fuyant son village natal à cause des violences qu'il y subit. Ce récit, similaire à celui de la jeunesse de Jimmy Somerville, lance en 1984 à la fois la carrière musicale du chanteur et son rôle d’artiste ouvertement homosexuel, engagé contre l’homophobie. Numéro 3 des ventes au Royaume-Uni, le single entre également au célèbre Billboard Hot 100 américain. Porté par deux des autres plus grands succès du trio (l’excellent "Why?", et la reprise de "It Ain't Necessarily So" de George Gergshwin), leur premier album "The Age of Consent" propulse directement Bronski Beat sur le devant de la scène. Le groupe se voit offrir la première partie d'une tournée mondiale de Madonna, mais Jimmy Somerville refuse, et des tensions se créent entre les membres du groupe. Si l’artiste participe au deuxième album de Bronski Beat, "Hundreds & Thousands", ce dernier sort alors que Jimmy Somerville a déjà quitté le groupe.

Un duo éphémère, avant de se lancer en solo

En effet, Jimmy Somerville lâche Bronski Beat en 1985, pour lancer une autre formation musicale avec Richard Coles, un multi-instrumentiste de formation classique qui avait déjà joué de la clarinette sur "It Ain't Necessarily So". Les deux hommes choisissent comme nom pour leur duo "The Communards", un hommage aux partisans de l'insurrection populaire de la Commune de Paris. Ils trouvent d’ailleurs un succès particulier en France, où ils remplissent l’Olympia en 1986, et où la chanson originale "You Are My World" se classe dans le Top 10 des ventes la même année. Mais, à cette époque, l'auteur-compositeur-interprète Jimmy Somerville voit surtout ses reprises fonctionner à l'international. Au sein de The Communards, ce sont ses versions des titres disco "Don't Leave Me This Way" et "Never Can Say Goodbye" qui font un carton, et qui restent, encore aujourd’hui, associés au travail du duo.