Joe Cocker : la carrière d’un monstre sacré du blues

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Joe Cocker s'est imposé comme l'un des plus grands interprètes de blues de son époque. Sa voix incroyablement rauque et son jeu scénique en ont fait un artiste à part. Retour sur la formidable trajectoire du rockeur-bluesman.

Joe Cocker : ses débuts dans la musique

Joe Cocker vit, à 12 ans, sa première expérience de la scène dans le groupe de skiffle de son grand frère Victor, The Headliners. Joe Cocker prend ensuite le nom de Vance Arnold et se lance avec « Vance Arnold and the Avengers » pour jouer dans des pubs de la région de Sheffield, aux États-Unis, en reprenant des titres de Chuck Berry et Ray Charles. En 1963, ils chantent avant les Rolling Stones à la salle des fêtes de la ville.

Les premiers disques

Joe Cocker signe en 1964 son premier 45 tours avec une reprise des Beatles « I'll Cry Instead », sortie la même année, avec Jimmy Page à la guitare, pour un succès confidentiel. C'est juste après que l'artiste reprend son véritable nom. Après quelques tâtonnements, le chanteur enregistre un nouveau morceau, « Marjorine », avec le producteur des Procol Harum, Denny Cordell. Le succès est au rendez-vous et Cordell fait enregistrer une nouvelle reprise des Beatles à notre bluesman, « With a Little Help From My Friends » (1967). La mélodie cartonne en Angleterre et occupe même la première place des Charts en 1968. Elle devient ainsi l’une de ces reprises qui sont meilleures encore que les chansons originales !

Joe Cocker : son envol à Woodstock

Joe Cocker et son groupe s'envolent aux États-Unis pour participer, cet été-là, à plusieurs festivals. Denny Cordell parvient à inscrire son poulain au festival de Woodstock, en août 1969, flairant le bon coup. Il ne sera pas déçu. Joe Cocker et son groupe feront l'ouverture de la 3e journée en jouant quatre chansons et entreront dans l'Histoire au même titre que tous les artistes présents. L'année suivante, les Beatles, impressionnés par son « With a Little Help From My Friends » lui permettent d'utiliser de nouveaux morceaux à eux dans son deuxième CD, « Joe Cocker! » (1970). C’est un énorme succès aux États-Unis (11e des classements) et encore plus en Grande-Bretagne.

De longues tournées aux bandes originales

Joe Cocker mène, durant les années 1970, une vie de tournées et d'excès, sa popularité va grandissante. En 1982, l'album « Sheffield Steel », un opus aux sonorités reggae avec Jimmy Cliff aux chœurs, est marqué notamment par sa reprise de « Many Rivers to Cross » (1969). Cette même année, il enregistre le duo « Up Where We Belong » avec Jennifer Warnes, pour la B.O. du film « Officier et Gentleman » (1982). Le succès est immédiat avec une première place au Billboard 100, un Grammy Award pour la « meilleure prestation Pop par un duo » et un oscar de la « meilleure chanson originale » aux États-Unis. En 1986, sa reprise de la chanson « You Can Leave Your Hat On », sur son disque « Cocker », devient un tube avec le film « Neuf semaines et demie ».

Joe Cocker : un artiste iconique

Joe Cocker connaît de très belles réussites avec ses albums « Unchain My Heart » (1987) et « One Night of Sin » (1989). Dans les années 1990 et 2000, le chanteur à la voix inimitable poursuit sa carrière, mais limite ses tournées. Le magazine « Rolling Stone » le classe, en 2008, dans le top 100 des « plus grands chanteurs de tous les temps ». En 2013, la tournée « Fire it up » en Europe est sa toute dernière, lui qui s'éteint le 22 décembre 2014. Il demeure, aujourd’hui encore, l’un des artistes les plus légendaires de l’histoire du blues américain.