Joe Cocker : ses 10 plus grandes chansons

Le

Véritable légende du blues et du rock, Joe Cocker a chanté quelques chansons qui sont restées dans toutes les mémoires. Focus sur 10 de ces succès inoubliables qui ont forgé sa légende.

Des débuts timides pour Joe Cocker

Décédé le 22 décembre 2014 à l’âge de 70 ans et des suites d’un cancer du poumon, le chanteur britannique Joe Cocker, de son vrai nom John Robert Cocker, véritable monstre sacré du blues, a marqué de son empreinte quatre décennies de musique. Ses débuts n’ont pourtant pas été fulgurants. Sa carrière musicale débute à l’aube des années 1960 sous le nom de Vance Arnold, l’une des anecdotes peu connues au sujet de cet artiste. En 1964, il enregistre une reprise des Beatles en compagnie du guitariste Jimmy Page : "I’ll Cry Instead", mais ce premier 45 tours est un échec commercial. Joe Cocker va même mettre un terme à sa carrière durant un an, avant de revenir et de créer le groupe Grease Band en 1966. Une nouvelle aventure débute, mais il lui faudra attendre deux ans pour connaître le succès.

"With a Little Help from My Friends" change la vie de Joe Cocker

L'année 1968 va marquer le tournant de la carrière de Joe Cocker. Cette année-là, le producteur Denny Cordell propose au Grease Band d’enregistrer une nouvelle reprise d’un titre des Beatles : "With a Little Help from My Friends". Là encore, Jimmy Page est associé au projet et apporte son talent de guitariste. La reprise est un succès et s’installe même en tête des charts britanniques en novembre. Mieux encore, ce titre permet à Joe Cocker de figurer à la 68e place du classement aux États-Unis. Mais c’est le 17 août 1969 que tout va littéralement basculer. Le Grease Band est invité sur la scène du mythique festival de Woodstock pour jouer en ouverture de la troisième journée devant 500 000 spectateurs. Joe Cocker va alors réaliser une prestation scénique inoubliable. Vêtu d’une chemise aux accents psychédéliques, il interprète "With a Little Help from My Friends" dans une sorte d’état second. Il avouera plus tard avoir été sous l’emprise de l’acide à cette occasion. Sa voix rauque, sa façon de jouer virtuellement de la guitare et le cœur qu’il met sur ce titre font de ce moment l’un des plus inoubliables du festival.

"You Are so Beautiful", la confirmation

Le groupe Grease Band est dissous à la fin de cette année 1969, mais Joe Cocker n’en a pas fini avec la musique. Au début des années 1970, malgré des problèmes liés à sa consommation d’alcool et de drogue, il continue de se produire sur scène et de sortir de nouvelles chansons. Il obtient quelques succès avec notamment les titres "The Letter", une reprise des Box Tops, ou encore "High time we went", mais pas de quoi l’inscrire au panthéon. Mais, en 1974, une nouvelle reprise, un art dans lequel Joe Cocker excelle, va se transformer en immense succès. Cette année-là sort l’album "I can stand a little rain" sur lequel figure le titre "You Are so Beautiful". Empruntée au répertoire de Billy Preston, la chanson se mue en tube. Dans un style beaucoup plus doux qu’à l’accoutumée, Joe Cocker séduit le public avec un style très crooner avec lequel se marie parfaitement sa voix si rauque.

1982 sous le signe des récompenses pour Joe Cocker

Artiste désormais largement reconnu, Joe Cocker aborde le virage musical des années 1980 avec une légitime ambition. En 1982, il s’associe avec le groupe de jazz The Crusaders et enregistre notamment avec eux la chanson "I'm so glad I’m standing here today". Le titre ne passe pas inaperçu et est même nommé à la prestigieuse cérémonie des Grammy Awards. S’il n’est pas récompensé, The Crusaders et Joe Cocker ont l’honneur de l’interpréter au cours de la cérémonie devant un parterre d’artistes. Mais Joe Cocker n’en a pas fini avec ces Grammy, cuvée 1982. Cette même année, il a en effet signé un duo avec la chanteuse Jennifer Warnes sur le titre "Up Where We Belong" qui fait partie de la bande originale du film "Officier et Gentleman". La chanson, au même titre que le film, obtient un succès au niveau international et Joe Cocker et Jennifer Warnes s’adjugent le Grammy Award du meilleur duo pop et sont invités sur scène pour chanter ce titre devenu un incontournable dans le riche répertoire de Joe Cocker.

1986 et le sulfureux "You Can Leave Your Hat On"

En 1986, l’artiste britannique sort son dixième album sobrement intitulé "Cocker". Il dédie celui-ci à sa maman qui est décédée durant la période de l’enregistrement. C’est sur cet album qu’apparaît le titre "You Can Leave Your Hat On". Là encore, il s’agit d’une reprise, cette chanson étant tirée du répertoire de Randy Newman, un artiste blues qui l’interprète pour la première fois en 1972. Si cette chanson est particulièrement marquante, c’est qu’elle est associée à une scène mythique du film "Neuf semaines ½" du réalisateur Adrian Lyne. Ce titre est assez sulfureux, les paroles demandant à une femme de se déshabiller. C’est d’ailleurs sur une torride scène de striptease de l’actrice Kim Basinger que "You Can Leave Your Hat On" est diffusée. Si le film n’a pas fait un carton aux États-Unis, il a en revanche eu du succès en Europe et notamment en France, faisant de cette chanson un tube pour Joe Cocker.

Joe Cocker en mode chanson d’amour avec "Unchain My Heart"

Un an seulement après le très sulfureux "You Can Leave Your Hat On", le public va retrouver Joe Cocker dans un registre très différent. C’est en effet par le biais d’une tendre chanson d’amour que l’artiste britannique va une nouvelle fois toucher le cœur de ses fans. En 1987 sort ainsi la chanson "Unchain My Heart", titre tiré de l’album éponyme. Comme il est si souvent de coutume avec Joe Cocker il s’agit… d’une reprise. Cette fois, il s’attaque au répertoire du grand Ray Charles, le premier à avoir interprété ce titre en 1961. Il s’agit d’une chanson d’amour assez tragique puisqu’elle raconte le cœur brisé d’un homme rejeté par une femme qui ne veut pas l’aimer parce qu’il est aveugle. Un titre sur mesure pour un artiste noir américain souffrant lui-même de cécité, mais que Joe Cocker a su s’approprier avec énormément de brio pour en faire un classique de son répertoire.

Bryan Adams s’invite dans les chansons de Joe Cocker

Au crépuscule des années 1980 et à l’aube des années 1990, Bryan Adams va s’inviter dans le répertoire de Joe Cocker avec deux nouveaux titres marquants. Cela commence en 1989 avec la sortie de son douzième album intitulé "One Night of Sin". C’est sur celui-ci que l’on retrouve la chanson "When The Night Comes" écrite par Jim Vallance et Bryan Adams. La voix puissante de Joe Cocker fait une nouvelle fois merveille sur ce titre qui lui vaut une énième nomination aux Grammy Awards, cette fois-ci dans la catégorie meilleure prestation vocale rock masculine, une catégorie taillée sur mesure pour l’artiste. Quelques années plus tard, en 1992, Joe Cocker va également reprendre un autre titre composé par Bryan Adams : "Feels Like Forever". Il ne s’agit certes pas du plus grand tube de la carrière du chanteur, mais ce titre lui vaut quand même d’apparaître dans les charts britanniques et démontre que Joe Cocker traverse les décennies avec une facilité déconcertante.

"My Father’s Son" et "Everybody Hurts" des incontournables

Tout au long de sa carrière et contrairement à bon nombre d’artistes, Joe Cocker n’a pas défrayé la chronique dans les différents magazines people. Il s’est en effet montré particulièrement discret concernant sa vie privée, qu’elle soit sentimentale ou familiale. C’est ainsi qu’en 1999, quand sort la chanson "My Father’s Son", le public peut être relativement surpris. Ce titre peut en effet être considéré comme un hommage à son père avec des paroles sans équivoques telles que : "Le cœur avant la raison, oui je suis le fils de mon père. Je vis ma vie simplement comme mon père l’a fait". Une chanson intimiste qui doit à ce titre être rangée parmi les chansons marquantes de Joe Cocker. Lorsque l’on se penche sur l’histoire musicale de ce monstre sacré du blues, on peut également citer la chanson "Everybody Hurts" sortie en 2004 sur l’album "Heart & Soul" entièrement consacré à des reprises comme il savait si bien le faire. Cette fois, Joe Cocker a puisé dans le répertoire du groupe de rock alternatif américain R.E.M. qui avait déjà fait de ce titre un tube en 1993. Une énième reprise pour un énième succès et une nouvelle démonstration de l’incroyable talent d’interprète de Joe Cocker.