En 1995, Mariah Carey opère un virage hip-hop/R&B avec la sortie de "Daydream", son cinquième album. En phase avec son époque, la chanteuse reprend les rênes des charts grâce au premier single de l’album, "Fantasy", pépite acidulée qui place "Daydream" sur la voie de la certification disque de diamant récompensant les dix millions d’albums vendus.
Mais parallèlement à l’enregistrement de ce cinquième opus, Mariah s’essaie en secret à un style diamétralement opposé : le rock. Un pas de côté musical qu’elle opère avec un autre groupe et qu’elle avoue avoir initié "juste pour rire" mais qui lui sert en réalité d’exutoire, comme elle l’explique dans ses mémoires The Meaning of Mariah Carey, parues en 2020.
"Je voulais me libérer, lâcher prise"
"Je jouais avec le style des chanteuses blanches ‘breezy-grunge’ et ‘punk-light’ qui étaient populaires à l'époque, raconte Mariah Carey. Vous savez, celles qui avaient l’air si insouciantes avec leurs sentiments et leur image. Elles pouvaient être en colère, angoissées et bordéliques, avec de vieilles chaussures, des sous-vêtements froissés et des sourcils indisciplinés, alors que chacune de mes actions était si calculée et impeccablement soignée. (…) Je voulais me libérer, lâcher prise et exprimer ma détresse, mais je voulais aussi rire. J'avais vraiment hâte de faire les sessions de mon groupe alter-ego après Daydream chaque soir."
Et le projet prend réellement forme puisque la diva pop en tire même un album. Seulement voilà, sa maison de disque ne la suit pas sur ce projet alternatif assez peu en phase avec son image. C’est donc son amie Clarissa Dane qui reprend le chant sur les morceaux d’un album qui s’intitulera bientôt "Someone’s Ugly Daughter" et sera signé du groupe Chick. Mariah Carey ne disparait pas totalement du projet puisque sa voix appuie celle de Clarissa Dane sur la quasi-totalité des morceaux de l’album.
La version perdue refait surface
Aujourd’hui, Mariah Carey révèle dans une interview au magazine Rolling Stone qu’elle a retrouvé la version perdue de l’album sur laquelle elle chante et qu’elle souhaite la sortir. La chanteuse ajoute qu’une surprise avec un "artiste", dont elle ne dévoile pas le nom, pourrait agrémenter cette édition.
De quoi découvrir une autre facette de l’interprète de "Whitout You" qui l’a accompagnée à diverses reprises au cours de sa carrière ; que ce soit dans le clip "Heartbreaker", où elle reprend en partie le personnage rock qu’elle s’était créée au milieu des années 1990 ou dans le nom qu’elle donne en 1997 à son label, Crave Records, là encore inspiré de la parenthèse rock et libératoire de 1995.