Lio, une vie de hauts et de bas
Lio. Trois petites lettres, pour un pseudonyme tiré d’une bande dessinée, et un destin peu commun. Née au Portugal en 1962, la chanteuse et comédienne belgo-portugaise se devait de choisir un nom de scène. Son véritable patronyme, Vanda Maria Ribeiro Furtado Tavares de Vasconcelos, aurait en effet pu paraître un peu long sur les pochettes de ses albums. C’est donc sous le nom de Lio que la jeune femme va faire une entrée fracassante sur la scène musicale française en 1979, avec le single "Le Banana split". Elle n’a que 16 ans, et joue les ingénues sur un texte qui comprend pourtant des sous-entendus érotiques à peine voilés. C’est un immense succès, et la carrière de Lio est lancée. Les années 1980 lui sourient, et plusieurs de ses chansons font un tabac, à l’image de "Amoureux solitaires" (1980), "Tétéoù ?" (1984), et l’inoubliable "Les brunes comptent pas pour des prunes" (1986), ou "Fallait pas commencer" (1987). Lio se découvre aussi des talents de comédienne, mais la suite est moins rose. Si elle continue de travailler aussi bien pour la musique que pour le cinéma, l’attention médiatique décline.
Le besoin d’un retour aux sources
Le monde du showbiz fait souvent rêver, mais il peut se révéler cruel. Un jour en haut de l’affiche, le lendemain oublié. Ce parcours-là, Lio l’a connu et accepté. Elle n’en tire pas de frustration, et s’est évertuée à vivre sa vie de manière libre et indépendante : sa vie amoureuse et amicale, avec quelques hommes qui ont d’ailleurs marqué son existence, mais aussi sa vie de mère, elle qui a donné le jour à pas moins de six enfants. Aujourd’hui, Lio est une artiste apaisée, loin de la recherche du strass et des paillettes. Et c’est cet état d’esprit qui l’a conduite à retourner vivre au Portugal. Un véritable retour aux sources pour cette artiste aux multiples facettes. Un besoin de retrouver ses racines, une volonté de retrouver une joie qui l’avait quelque peu quittée. La voici donc désormais installée à Lisbonne, parée pour de nouveaux défis.
Lio signe même un album en partie en portugais
Ce Portugal natal, Lio ne le redécouvre pas seulement physiquement, mais aussi artistiquement. C’est ainsi qu’en 2018, après neuf ans sans avoir sorti le moindre album, elle a surpris une nouvelle fois avec "Lio canta Caymmi". Sur cet album, elle chante aussi bien en français qu’en portugais, reprenant des textes du compositeur et chanteur brésilien Dorival Caymmi. Un disque très travaillé, proche de ses racines, de sa volonté de se retrouver, auquel a grandement contribué son ami Jacques Duvall qui était déjà son producteur à ses débuts. "Lio canta Caymmi" n’a pas été un grand succès commercial, mais ce n’était pas le but recherché. Lio recherche avant tout l’épanouissement auprès de ses proches, et souhaite ardemment une vie artistique axée plus sur le plaisir que sur la recherche d’une gloire fugace. Une belle preuve de sagesse, pour une artiste décidément pas comme les autres, et qui ne compte pas pour des prunes.