Le Saviez-vous ? - Joe Dassin

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Le 20 août 1980, Joe Dassin s’en va suivre « Le chemin de papa ». Pour autant, ses disques continuent de se vendre comme des « Petit(s) pain(s)... au chocolat ».

« Un vieil étudiant, un peu honteux d'être devenu chanteur »

C'est ainsi que Claude Lemesle dépeint Joe Dassin , ex pensionnaire du département en ethnologie de l'université du Michigan.
Joe Dassin choisit de revenir en France où il est successivement technicien, figurant (« Topkapi » de Jules Dassin ou encore « Nick Carter et le trèfle rouge » de Jean-Paul Savignac), assistant metteur en scène (« What's New Pussycat ? » de Clive Donner) mais également pigiste (« Playboy » ou encore « The New Yorker »).

Néanmoins, Joe Dassin entend bien se départir de l'image du fils de… Jules Dassin, cinéaste, et de Béatrice Launer, violoniste.

Poussée par celle qui deviendra sa femme, Maryse Massiera, le jeune homme présente le très folk « Freight train », chez CBS, fraîchement installée en France.
Joe Dassin fait l'unanimité auprès de la maison de disques américaine qui le signe. Nous sommes le 26 décembre 1964.

Fruit de cette collaboration trois EP qui sortent en 1965, avec la version française de  « Freight train » qui devient « Je change un peu de vent », « Je vais mon chemin » et « Bip-bip ».

Pas encore de véritable réussite commerciale mais une programmation radios qui s'ouvre à Joe Dassin et qui augure d'un succès tout proche.
 

« Les Dalton » ou le hold up des hits parade

Mai 1967, c'est la sortie du premier véritable succès de Joe Dassin, « Les Dalton ».
Un titre largement inspiré par le célèbre groupe de braqueurs, qui imposa sa loi dans l'Ouest américain au début des années 1890, qui est également à l'origine de « Lucky Luke », la BD de Morris et de Goscinny.

C'est Joe Dassin qui compose la musique de « Les Dalton ».
Les paroles sont, elles, signés par le duo d'auteurs mythiques : Jean-Michel Rivat et Frank Thomas, à qui Joe Dassin doit également « Marie Jeanne » (1967), « La bande à Bonnot » (1968) ou encore « Siffler sur la montagne » (1968), aussi à l'origine de nombreux succès de France Gall (« Plus haut que moi »), Hugues Aufray : (« Des jonquilles aux derniers lilas »), Alain Chamfort (« La musique du samedi »), Michel Delpech (« Les divorcés ») ainsi que de Stone & Charden (« Made in Normandie »).

Initialement, le morceau doit être interprété par Henri Salvador , qui renonce finalement, l'estimant alors trop comique pour lui.
Il faut toute la force de persuasion de Jacques Plait, également directeur artistique de Richard Anthony et de Serge Gainsbourg , pour que Joe Dassin accepte in fine de chanter « Les Dalton » avec sur la face B : « Viens voir le loup ».

Jacques Plait ne s'y est pas trompé. Il tient là un succès. « Les Dalton » se classe dans les dix premières places des hits parade de l'époque.


L'été indien de… Toto Cutugno
 

« L'été indien », qui se hisse en tête des hits parade hexagonaux à sa sortie en 1975 avec 950.000  exemplaires vendus en France et près de deux millions dans le monde, est une composition co-signée par Vito Pallavicini et un certain… Salvatore Cutugno, Toto pour les intimes !

Intitulée « Africa » et initialement interprétée par Albatros, l'adaptation française de la chanson, d'abord destinée à Claude François , est, elle, l'œuvre de Claude Lemesle et de Pierre Delanöe.
Toto Cutugno n'en reste pas à ce « coup d'essai ». Outre « L'été indien », qui sort dans vingt-cinq pays et ne figure sur aucun album studio de Joe Dassin, le chanteur et compositeur italien est à l'origine de nombreux autres coups de maître.

En effet, l'interprète de « L'Italiano » (1983) est à l'origine de beaucoup d'autres titres de Joe Dassin : « Et si tu n'existais pas » (1976), « Il était une fois nous deux » (1976), « Salut » (1976), « Le jardin du Luxembourg » ou encore « Côté banjo, côté violon » (1979).

La variété française s'alimente abondement des nourritures musicales de Toto Cutugno, à l'instar de Johnny Hallyday (« Derrière l'amour »), Claude François (« Ecoute ma chanson »), Hervé Vilard (« Reviens »), Michel Sardou (« En chantant ») ainsi que Dalida (« Laissez-moi danser » et « Femme est la nuit ») et « Sheila (« Kennedy airport »).


Joe Dassin se (de)compose

Chanteur, Joe Dassin est également un compositeur de talent à succès.
Ces compositions, il les réserve pour beaucoup à France Gall avec deux titres en 1967 : « Bébé requin » et « Toi que je veux ». L'année suivante il lui compose « La vieille fille », « 24/36 » et « Souffler les bougies ».  
Joe Dassin donne également la note à Marie Lafôret avec « Siffle, siffle ma fille » (1966) et sa belle-mère, Melina Mercouri avec « Le Portugais » (1971) et « Je suis grecque » (1972).

Des compositions plus légères également pour Carlos : « Crésus et Roméo » (1974) qu'il interprète en duo avec son complice et ami, « Le Bougalou du loup garou » (1975), « Señor Météo » (disque d'or en 1975) et « Big bisou » (1977).
C'est avec Carlos toujours mais également Sylvie Vartan , Alice Dona et Joëlle, du groupe Il était une fois, que Joe Dassin enregistre l'album, « Une journée de Monsieur Chose » (1973).


Un Joe Dassin (re)ggae

Le répertoire de Joe Dassin a ceci de caractéristique : son intemporalité, à l'image de : « Les Champs Elysées » (1969), « Et si tu n'existais pas » (1976) ou encore « Le château de sable », et son genre musical : la variété, dans son interprétation la plus noble.

Il est néanmoins un autre style auquel s'est intéressé Joe Dassin, c'est le reggae.
En effet, le chanteur franco-américain reprend ni plus ni moins que l'un des plus grands succès de l'icône de la Jamaïque. « No woman, no cry », qui figure sur l'album « Natty Dread » (1974), est repris sous le titre, « Si tu penses à moi », quatre ans plus tard.

Le morceau de Bob Marley fait la part belle à la solidarité et dénonce la pauvreté, comme l'explique Rita Marley, la veuve de l'artiste rasta : « Dans cette chanson, Bob raconte notre vie à Trenchtown. Nous ne possédions rien, excepté nos pieds pour marcher ».

Avec son adaptation, qu'il doit à Pierre Delanoë et Claude Lemesle, Joe Dassin préfère, lui, en faire une chanson d'amour avec plus ou moins de réussite, à l'instar de Boney M , Jimmy Cliff , Gilberto Gil ou encore Joan Baez , qui ont, eux aussi, choisi de reprendre « No woman, no cry ».
Un titre inspiré par l'expression jamaïcaine, « no woman, nuh cry », qui se traduit par « femme, ne pleure pas ». 


CL