Des débuts remarqués
Né dans une famille d’artistes confirmés, Michel Polnareff cherche très jeune à se défaire d’un univers qu’il considère comme trop sage. Bien que ses talents de pianiste classique soient à de nombreuses reprises récompensés, c’est vers la guitare et le rock qu’il se tourne, espérant y trouver un avenir moins policé. Et ce fut le cas ! En 1965, le jeune artiste remporte son premier concours de rock, mais marque déjà les esprits des professionnels de la musique en refusant de signer le contrat avec la maison de disques Barclay qui lui était offert. Michel Polnareff a déjà un caractère bien trempé et préfère signer avec le label Disc’AZ à la condition - non négociable - d’enregistrer avec John Paul Jones et Jimmy Page, les deux futurs membres de Led Zeppelin. Le producteur Lucien Morisse se laisse séduire par ce chanteur atypique. Son pari sera récompensé avec la sortie de l’immense succès "La poupée qui fait non".
Un personnage rebelle
Sa carrière triomphalement lancée, Michel Polnareff ne cède pas pour autant aux sirènes du star-system. Il cultive au contraire une image controversée et originale avec laquelle il semble beaucoup s’amuser. Son apparence androgyne et sa voix haut perchée fascinent. Il en joue, n’hésitant pas à tutoyer les limites et les extrêmes dans les paroles de ses chansons comme dans sa vie privée. Et le public en redemande, hésitant parfois entre fascination et détestation. Il sera d’ailleurs agressé sur scène au début des années 1970 par l’un de ses détracteurs, ce qui le plongera dans une phase dépressive dont il mettra du temps à se remettre. Mais la magie Polnareff opère pourtant. L’artiste cumule les ventes d’albums et enchaîne les succès. Il peaufine son personnage, chaussant alors ses célèbres lunettes blanches et coiffant ses longs cheveux bouclés.
"Polnarévolution", le concert scandale
Avec la sortie de son album mythique "Polnarévolution", 1972 marque un nouveau tournant dans la carrière de Michel Polnareff qui s’impose désormais comme un artiste à contre-courant. Mais cette fois, son nouveau coup d’éclat va avoir un retentissement judiciaire puisque le chanteur est condamné à verser 60 000 francs pour "attentat à la pudeur". Pour promouvoir son concert "Polnarévolution" programmé à l’Olympia, Michel Polnareff affiche dans tout Paris une zone très particulière de son anatomie : ses fesses ! Une promotion qui ne sera pas au goût de tout le monde et dont la critique médiatique va s’emparer séance tenante. Mais malgré la pression qui l’entoure, le chanteur tient bon et devient - un peu malgré lui - le symbole d’une jeune génération en quête de repères.
Un exil américain
Escroqué par l’un de ses proches collaborateurs et harcelé par le fisc, Michel Polnareff décide de s’exiler aux États-Unis et se lance à la conquête d’un public qui ne le connaît pas. Il exprime sa nostalgie dans les paroles de "Lettre à France" en 1977 avant de revenir au pays avec "Goodbye Marylou", une des chansons les plus hot de la variété française. Mais l’homme semble s’être un peu assagi, assailli par des problèmes de vue qui l’empêcheront de se produire sur scène avant 1995. Ses fans devront attendre 2014 pour l’applaudir à nouveau sur la scène de l’Olympia.