Musique des années 70 : retour sur les meilleures chansons françaises

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Les années 70 ont été riches en musique française. Que l'on aime le rock, le disco ou la variété, certaines chansons françaises de cette décennie ont fortement révolutionné la musique de l'époque.

"Je suis malade" de Serge Lama

Sortie en 1973 en single puis dans l'album éponyme, la chanson "Je suis malade", composée par Alice Dona, a marqué un tournant dans la carrière du chanteur. Encore aujourd'hui, l'artiste la reprend régulièrement sur scène. Il faut dire que le titre le touche personnellement, puisqu'il a été inspiré d'un véritable chagrin d'amour entre Serge Lama et Michèle Potier. Cet amour, resté secret de longues années, se termine dans la douleur, alors que Michèle Potier fuit au Maroc. Effondré, l'artiste se confiera à son amie Alice Dona, qui composera en quelques heures la mélodie de "Je suis malade" au piano. C'est la sortie de cette chanson en 1973 qui permettra à Serge Lama d'être reconnu en tant qu'auteur-interprète. Elle sera d'ailleurs reprise de nombreuses fois, notamment par Mireille Mathieu et Lara Fabian.

"Pour un flirt" de Michel Delpech

Sorti en 1971, le titre "Pour un flirt" connaîtra immédiatement le succès auprès du public français. Composé par Roland Vincent, il marquera un tournant dans l'univers de la variété française ainsi que dans le langage usuel. Directement classée numéro 1 des charts dès sa sortie au printemps, la chanson restera à cette place tout au long de l'été. Elle fait d'ailleurs partie, avec "Wight is Wight" et "Le Loir-et-Cher", des plus beaux morceaux de Michel Delpech. Avec des sonorités proches de celles des Beatles et une influence anglo-saxonne facilement identifiable, "Pour un flirt" reflète l'état d'esprit de la chanson française dans les années 70. De "chanteur pour lycéennes", Michel Delpech passera à artiste majeur de la variété française. Ses textes à la fois précis et ciselés ont d'ailleurs marqué toute une génération.

"Besoin de personne" de Véronique Sanson

Composée, écrite et enregistrée par Véronique Sanson, la chanson "Besoin de personne" est sortie dans l'album "Amoureuse" en 1972. Très rapidement, elle se place 12e au classement des meilleures ventes de single en France ainsi qu'en Belgique. Il faut dire que le titre marque un tournant dans la carrière de la chanteuse et révolutionne à sa façon la variété française de l'époque. C'est en effet la chanson qui a fait exploser sa notoriété puisque le single se vendra à plus de 200 000 exemplaires. La chanson incarne à la perfection la volonté des femmes de s'émanciper. Depuis sa sortie en 1972, Véronique Sanson n'a eu de cesse de reprendre "Besoin de personne", parfois en solo pour faire revivre la légende, parfois en compagnie d'artistes plus contemporains afin de faire connaître la chanson aux plus jeunes générations. Le morceau a d'ailleurs traversé les décennies sans prendre une ride.

"Les Mots bleus" de Christophe

Composée par Christophe lui-même sur des paroles de Jean-Michel Jarre, la chanson "Les Mots bleus" est parue dans l'album éponyme en 1974. Sortie un an après l'album à succès "Les Paradis perdus", elle signe la seconde collaboration entre les deux artistes. La chanson "Les Mots bleus" parle de la difficulté des hommes à parler de leurs sentiments. Un thème qui marquera toute une génération et plus encore, puisque la chanson sera reprise régulièrement par des artistes contemporains. Extrait en 45 tours, le titre s'est vendu à plus de 200 000 en France. On le retrouve dans de nombreux films comme "Les Mots bleus" d'Alain Corneau et "Gamines" d'Éléonore Faucher. Parmi les reprises célèbres, citons notamment celle d'Alain Bashung en 1992 et celle de Frédéric Chateau en 1975.

"L'été indien" de Joe Dassin

En 1975, quand le titre "L'été indien" de Joe Dassin sort, le succès est immédiat. Pourtant, la chanson n'était, à l'origine, pas destinée au chanteur. Parmi les titres de l'été 1975, il fallait bien qu'il y ait un slow. La chanson s'est d'ailleurs classée dans le top cinq des charts en France, en Belgique, mais aussi en Israël et en Finlande. C'est elle qui a permis au chanteur à la voix de velours de se faire connaître à l'international. Pourtant, son interprétation est le fruit d'une série de hasards. Le morceau fut en effet écrit, à la base, pour le compositeur italien Toto Cutugno. Lorsqu'il compose "Africa" en 1975, rien ne présage encore Joe Dassin à l'adapter en français. Mais comme le chanteur vend moins de disques et qu'il traverse une période difficile dans sa vie personnelle, il se jette à corps perdu dans sa musique et finit par décrocher le fameux succès.

"Mon Vieux" de Daniel Guichard

En 1962, lorsque Michelle Senlis écrit les paroles de "Mon Vieux" en hommage à son père, elle n'a encore aucune idée que c'est Jean Ferrat qui mettra son texte en chanson l'année suivante. Cette même année, le titre est interprété par Jean-Louis Stain et par Jacques Boyer, mais le succès ne prend pas. En novembre, le père de Michelle Senlis perd la vie et l'artiste demande à ce que son texte ne soit plus chanté. Ce n'est que 11 ans plus tard, plus précisément en 1974, qu'elle acceptera la version de Daniel Guichard. Dès sa sortie dans le cadre de l'album éponyme "Mon Vieux" remporte un franc succès auprès du public. Tous les textes de l'album sont signés Michelle Senlis et les musiques composées par Jean Ferrat.

"San Francisco" de Maxime Le Forestier

Cette chanson sortie en 1972 est une véritable invitation au voyage. Écrite par le discret Maxime Le Forestier après un voyage sur la côte Ouest des États-Unis avec sa sœur, elle relate leur voyage au cœur des quartiers hippies de San Francisco, et notamment au cœur d'une communauté hippie connue sous le nom de "Hunga Dunga". À son retour en France, Maxime Le Forestier a la surprise de trouver dans sa boîte aux lettres des dessins et des courriers envoyés par les habitants de la maison bleue de cette communauté. Pour les remercier, l'artiste compose rapidement une chanson, appelée "San Francisco", qu'il interprète à la guitare. En 1972, le titre sort dans le cadre de l'album "Mon Frère" et devient l'une des chansons les plus emblématiques du chanteur.

"On ira tous au paradis" de Michel Polnareff

Commandée par Michel Polnareff lui-même à son compositeur Jean-Loup Dabadie, la chanson "On ira tous au paradis" est sortie en 1972 dans l'album "Polnarévolution" puis sur "La Compilation". Il s'agit de l'unique titre pour lequel le chanteur a donné des instructions, en demandant de faire en sorte que l'on ressente que les gens sont dans la rue, marchent et chantent ensemble. Quelques jours plus tard, Jean-Loup Dabadie propose une composition répondant parfaitement aux critères demandés par le chanteur. Cependant, la chanson n'a pas encore de paroles et le compositeur rencontre des difficultés à poser des mots sur ses notes. Si le titre a rencontré un tel succès auprès du public français, c'est parce qu'il propose un ton particulier et un rythme entêtant. Sur le disque, les chœurs ont la particularité de ne pas être chantés par une chorale professionnelle, mais par des passants trouvés au hasard dans les rues. C'est ce qui donne à la chanson des airs d'enregistrement live.

"Le Loir-et-Cher" de Michel Delpech

Sortie en 1977 au format 45 tours, la chanson "Le Loir-et-Cher" est largement inspirée des souvenirs d'enfance de Michel Delpech. C'est l'une des rares de cette génération à allier les sonorités "champêtres" et rock à la fois. Proche de la fin de sa carrière, l'artiste décide, en 1977, de changer de style musical et de renouveler son répertoire. Son objectif ? Adopter un ton plus rock, plus énergique. Pour créer cette chanson, il décide de plonger dans ses souvenirs d'enfance, notamment dans ceux des vacances qu'il passait avec ses parents dans le département du Loir-et-Cher. Sur une musique de Michel Pelay, Michel Delpech s'engage alors dans l'écriture d'un texte à la fois léger et émouvant, qui fait écho à tous. D'abord passé inaperçu à la sortie de l'album, le titre s'est ensuite démocratisé en passant à la radio, puis s'est vendu à plus de 25 000 exemplaires dès la première semaine.