Rod Stewart : le succès malgré la critique

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Rod Stewart, ce sont plus de cinq décennies de succès et des titres inoubliables. Pourtant, la carrière du chanteur n’a pas été épargnée par les critiques ni par les mauvaises passes.

Rod Stewart, de quasiment clochard à superstar

Rod Stewart est né en 1945 en Écosse, et rien ne prédestinait une carrière de star de la chanson. Au début des années 1960, c’est en mode hippie qu’il décide de se lancer dans un périple à travers l’Europe. Il fait la manche, et est même arrêté pour vagabondage en Espagne et est expulsé du pays. De retour en Grande-Bretagne, il se reprend en main et commence à chanter. En 1963, il est remarqué dans le métro par Long John Baldry, et rejoint brièvement le groupe Steampacket. En 1967, il intègre le Jeff Beck Group, mais là encore, la dissolution ne tarde pas. Il faut donc attendre le début des années 1970 pour voir Rod Stewart accéder à la notoriété grâce au groupe Faces. Cependant, parallèlement, le chanteur écossais se lance dans une carrière solo, et en 1971, c’est la consécration avec l’album "Every Picture Tells a Story" qui contient notamment le titre "Maggie May", l’un de ses plus grands succès qui le propulse en tête des ventes en Angleterre mais aussi aux États-Unis.

Le goût du luxe de Rod Stewart déplaît

Rapidement, grâce à ses succès en solo mais aussi en compagnie des Faces, Rod Stewart devient une star planétaire. Et qui dit starification dit également rentrées d’argent importantes. Cela tombe plutôt bien, car le chanteur est désormais bien loin de sa vie de vagabond. Entre villa de rêve, champagne, voitures et vêtements de luxe, il se fait plaisir et l’assume totalement. Néanmoins, sa célébrité crée des jalousies, et les Faces sont dissous en 1975. Pas de quoi arrêter Rod Stewart, qui continue d’enchaîner les succès. Cependant, ses textes révèlent son changement de personnalité. Beaucoup plus lisses, ils sont bien loin de l’esprit rock-punk, et les tenants de cette ligne ne mâchent pas leurs mots à l’encontre de la star britannique. Au cours de la seconde moitié des années 1970, Rod Stewart est ainsi décrié par les gens du milieu. Un album disco sorti en 1978 ("Blondes Have More Fun") n’arrange pas les choses. Pire, les critiques s’en mêlent et le prennent également en grippe. Le début des années 1980 est ainsi difficile avec des ventes en baisse.

Rod Stewart résiste à tout

Peut-être un peu trop relâché sur le plan artistique et plus préoccupé par les plaisirs de la vie, Rod Stewart peine à remonter la pente. Il faut attendre 1988 pour qu’il triomphe de nouveau aux États-Unis avec l’album "Out Of Order". S’il ne se réconcilie jamais totalement avec les critiques, il est bien de retour aux affaires. Le public ne s’est pas lassé de lui, et s’il faut un événement pour s’en convaincre, c’est le concert donné à Rio en 1994, pour le Nouvel An, qui réunit entre 3,5 et 4,2 millions de spectateurs selon les estimations. Un record. Depuis, Rod Stewart a sorti bon nombre d’albums de reprises. Ce style est même devenu sa marque de fabrique, et les compositions personnelles se font rares. Une sorte de facilité que beaucoup lui reprochent. Cependant, la star écossaise ne se soucie guère des critiques, et déclare même qu’il "vend plus de disques en faisant des reprises que les Stones avec des compositions". Autant dire que Rod Stewart entend vivre sa vie comme il l’entend, ce qui ne l’empêche pas d’avoir une longévité hors du commun en tant qu’artiste.