Un retour aux studios après une période difficile
Alors que l’album "Moi le venin" sorti en 1988 a été pour Véronique Sanson une belle occasion de retrouver Michel Berger qui produit la chanson "Allah", cette dernière crée la polémique. Après une sortie sans remous, le titre devient la cible d’intégristes au moment de l'affaire Salman Rushdie, écrivain qui se retrouve en 1989 sous le coup d'une fatwa pour son roman "Les Versets sataniques".
Après plusieurs années marquées par beaucoup de concerts et des albums live, Véronique Sanson décide de retourner enfin en studio avec son futur producteur fétiche, Bernard Saint-Paul, pour enregistrer "Sans regrets".
"Sans regrets", l’album des retrouvailles
Sorti en 1992, l’album "Sans regrets" est la deuxième collaboration entre Véronique Sanson et Bernard Saint-Paul après "Vancouver" (1976), son album le plus vendu et l’un des plus appréciés par la critique. Le producteur, qui avait déjà travaillé auparavant avec Julien Clerc et Alain Chamfort, avait notamment enfermé la chanteuse dans une pièce d'un château jusqu’à ce qu’elle écrive le titre éponyme et phare de l’album. Pour "Sans regrets", pas de confinement dans le Val-d’Oise, mais au contraire un retour en Californie où Bernard Saint-Paul fait renouer Véronique Sanson avec les musiciens et les studios américains dont elle s'était écartée après son divorce douloureux avec Stephen Stills. C’est aussi l’album des retrouvailles avec Bernard Swell, guitariste de talent qui a été le compagnon de vie de Véronique Sanson au début des années 1980, après son histoire avec Stephen Stills.
De belles récompenses pour Véronique Sanson
Prenant en compte sa légère perte d’inspiration de l’époque et la présence d’un très bon groupe de musiciens, Véronique Sanson inclut dans "Sans regrets" plusieurs anciennes chansons qu’elle a écrites ("Panne de cœur", "Le feu du ciel" et "Mon voisin") sur des orchestrations beaucoup plus rythmées.
Au milieu de la richesse instrumentale de "Sans regrets", c’est le titre "Rien que de l'eau" qui porte l’opus à sa sortie. Cette reprise d’une chanson de Bernard Swell intitulée "I Wanna Know" est adaptée en français par les deux anciens amoureux. Positive et dynamique, "Rien que de l'eau", avec ses paroles pro-nature, se classe sixième des meilleures ventes de singles et résonne de manière très forte encore aujourd’hui. Certifié disque de platine, l'opus "Sans regrets" offre aussi à Véronique Sanson le prix d’interprète de l’année 1993, et un nouveau départ pour l’artiste, qui confiera à Bernard Saint-Paul sa production musicale durant les quatorze années suivantes.