Les cabarets, une tradition parisienne
Dès leur création à la Belle Époque, les cabarets intégrant une partie spectacle (concert, danse, théâtre) deviennent très prisés des Parisiens. Après Le Chat noir et les Folies Bergère, c’est le Lido qui divertit Paris à l’entre-deux-guerres avec notamment les grandes stars de l’époque Joséphine Baker et Marlene Dietrich. Le cabaret emblématique accueillera également Elvis Presley, Frank Sinatra, Dalida (repérée aux cabarets Le Drap d'Or et La Villa d'Este), Elton John, Édith Piaf et Charles Aznavour entre autres. Grand ami de La Môme, Charles Aznavour doit autant à Édith Piaf qu’au cabaret. Chaperonné par l’interprète de "La Vie en rose" au début des années 1940, il s’émancipera petit à petit en jouant dans des cabarets à l’étranger. Entre 1948 et 1950, il se produit une quarantaine de fois à Montréal Au Faisan doré aux côtés de Pierre Roche. Alors que son ami reste vivre au Québec par amour, Charles Aznavour quitte le duo Roche et Azanavour sur les conseils d’Édith Piaf et part chanter seul dans les cabarets de Tel-Aviv peu après l’indépendance d’Israël.
Serge Gainsbourg, une révélation au cabaret
Si Charles Aznavour se produira également dans des cabarets parisiens (au Lido donc, mais aussi au Moulin Rouge qui accueillera également Dalida, Franck Sinatra et Ray Charles entre autres), Serge Gainsbourg a été élevé au son des cabarets de la capitale. Né d’un père pianiste de bar et de cabaret, Serge Gainsbourg est d’abord attiré par la peinture (comme son père). Après une carrière de peintre tuée dans l’œuf, l’artiste touche-à-tout se fait engager en 1954, alors qu’il a environ 25 ans, comme pianiste dans des pianos-bars de casinos et dans des cabarets parisiens où il remplace parfois son propre père. L’envie de chanter et de faire connaître ses compositions au public lui vient après avoir vu le non-conformiste Boris Vian au cabaret Milord l'Arsouille. Serge Gainsbourg y est engagé en 1957 comme pianiste d'ambiance avant d’être poussé sur scène à interpréter notamment "Le Poinçonneur des Lilas" qui deviendra son premier succès.
Patricia Kaas, la Marlène Dietrich française
Née en 1966 à Forbach, Patricia Kaas n’en est pas moins une enfant du cabaret. Alors que l’Allemagne est l’un des autres pays européens ayant une tradition du cabaret très marquée (avec les Pays-Bas et la Pologne), la Mosellane traverse la frontière franco-allemande pour chanter dans un cabaret de Sarrebruck alors qu’elle n’a que 13 ans. Au Rumpelkammer Club, elle chante tous les samedis soirs pendant sept ans et se fait remarquer par le producteur François Bernheim qui l’aidera à lancer sa carrière. La carrière de Patricia Kaas continuera d’ailleurs d’être marquée du seau du cabaret. Premier album de Patricia Kaas, "Mademoiselle chante...." sorti en 1988 contient notamment le succès "Elle voulait jouer cabaret". Plus de vingt ans après, elle enregistrera l'album "Kabaret" (2009), hommage à ses modèles d’enfance et notamment à Marlene Dietrich dont elle aurait dû jouer le rôle au cinéma dans un projet de film finalement abandonné.