Sting s’est proposé d'y aller
Le 13 novembre 2015, la France est de nouveau meurtrie par des attentats qui font 131 morts, parmi eux 7 terroristes. Parmi les six attaques revendiquées par l'organisation nommée État islamique (ou Daech), la plus longue et la plus meurtrière a lieu au Bataclan où se produit le groupe Eagles of Death Metal devant 1.500 personnes. Un an plus tard quasiment jour pour jour, c’est Sting qui est choisi pour démarrer la nouvelle vie de cette salle parisienne emblématique, le samedi 12 novembre 2016. Alors que Francis Cabrel et Bruce Springsteen n’ont pas souhaité se produire pour cette date évidemment particulière, Sting s’est proposé, lui qui avait déjà joué en avril 1979 au Bataclan avec son ancien groupe The Police, lors d’un concert passé à la postérité.
Des mots poignants et la chanson "Fragile" pour ouvrir le concert
Devant une salle refaite à neuf et très sécurisée, Sting démarre son concert par ses quelques mots dits en français : "Ce soir, nous avons deux tâches à concilier. D'abord, se souvenir de ceux qui ont perdu la vie dans l'attaque. Ensuite, célébrer la vie, la musique dans ce lieu historique". Après une minute de silence chargée en émotion pour les 1.500 spectateurs présents (dont quelques personnalités), Sting s’attellera pendant tout le concert à respecter ses mots, rendant hommage aux victimes des attentats par la musique sans tomber dans un pathos trop lourd. Le choix de la première chanson, "Fragile", écrit par Sting en mémoire à un ingénieur américain tué en 1987 au Nicaragua par des contre-révolutionnaires, émeut profondément le public. Mais l’entrain et les sourires sont immédiatement retrouvés avec la chanson suivante, "Message in a Bottle", l’un des plus grands succès de The Police.
La chanson "Inshallah" comme point d'orgue
Accompagné de ses musiciens (notamment le Français Henry Padovani, premier guitariste de Police), Sting joue ensuite d’autres grands succès de son ancien groupe ou de sa carrière solo. S’il n’oublie pas d’interpréter quelques titres de son nouvel album d’alors, "57 th & 9 th", l'auteur-compositeur-interprète est loin d’être en promo, lui qui n’a pas touché d’argent sur le concert. Toutes les recettes ont été reversées à des associations de victimes. L’un des plus beaux moments de cette soirée digne et vivante aura peut-être été "Inshallah", chanson à la fois empathique et triste ayant pour sujet le drame des migrants. Sting l’interprète aux côtés notamment du trompettiste franco-libanais Ibrahim Maalouf. Filmé puis rediffusé par plusieurs chaînes de télévision à travers le monde, ce concert de Sting est resté dans les mémoires et aura permis au Bataclan de faire son deuil, avant de rouvrir ses portes aux musiciens du monde entier.