Studio 54 : la boite ultime du Disco

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A l’occasion de la journée du Disco, Nostalgie vous emmène au cœur de la boite mythique Studio 54. Théâtre de l’âge d’or de la scène disco qui a vu passer les plus grands noms de la jet set investir ses fauteuils, et même être recalés à l’entrée !

New York et ses théâtres de Broadway ont toujours nourri de nombreux fantasmes. Les murs qui longent la 54ème rue ont tous une histoire à raconter, mais aucun n’a l’importance culturelle du 254 ouest. Cet endroit précis, ou s’élève aujourd'hui tristement une petite porte rouge a été le théâtre de l’âge d’or des soirées discos dans l’est Américain. A cette adresse exacte, il y a 47 ans, ouvrait une discothèque inoubliable : le Studio 54.

En 1977, l’avocat Steve Rubell et son ami Ian Schrager transforment un ancien théâtre de la 54ème rue. L’idée des deux hommes est d’ouvrir l’espace au maximum afin d’accueillir environ 2 000 personnes. Aidés pas une certaine Carmen D’Alessio pour le financement, les deux hommes parviennent à leur objectif et la première soirée a lieu le 26 avril 1977. Carmen D’Alessio, aussi surnommée la "Reine de la nuit" pour son carnet d’adresse monumentale envoie un message à 5 000 des plus grands artistes de l’époque, qui commencent à investir les lieux. L’endroit devient très rapidement un incontournable, et les badauds s’agglutinent devant la porte afin d’essayer (difficilement) de rentrer et de profiter des meilleurs tubes discos de l’époque !

© Getty

"Une dictature à la porte …"

Un des ingrédients de la légende du Studio 54 est l'exigente sélection à l’entrée. Il n’était pas rare que l’intérieur de la boite soit presque vide, alors que plus de 5 000 personnes attendaient dehors. Le style était un élément capital pour Steve Rubell, qui ne se laissait pas impressionner par la célébrité de la personne. Cette rigueur vestimentaire a inspiré à Andy Warhol cette phrase : "C’était une dictature à la porte et une démocratie à l’intérieur", d'après un article du journaliste Axel Glyden dans l'Express. 

L’impliable boss du Studio a carrément refusé l’accès de ses portes à de nombreuses stars comme Mick Jagger, Cher ou encore Nile Rodgers. Vexé, le membre du groupe Chic est rentré chez lui composer un tube qui devait ressembler à : "Aaaaah Fuck Off ! Fuck Studio 54". Le guitariste, une fois la pression redescendue, optera pour les paroles : "Aaaah Freak Out ! Le Freak, c’est chic". Un comble pour un titre qui a pour sûr été diffusé dans les enceintes de la boite de nuit aux côtés des Bee Gees ou des plus grands artistes disco de l’époque.

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"…mais une démocratie à l’intérieur"

Pour les heureux élus qui ont eu l’occasion de passer les portes du Studio 54, l’intérieur se montrait beaucoup moins répressif. Les célébrités comme Michael Jackson, Karl Lagarfeld, Diana Ross ou Mick et Bianca Jagger côtoyaient les drag-queens et les mannequins dans l'ambiance débridée et ouverte d'esprit de la Grosse Pomme du début des années 70. La drogue et l’alcool coulaient bien évidemment à flots, notamment dans le sous-sol du club, considéré parfois comme le premier carré VIP du monde, en raison des superstars qui le fréquentaient.

Malheureusement, cette ascension fulgurante a entamé son déclin presque aussi rapidement. En décembre 1979, une perquisition a lieu dans la boite de nuit pour des soupçons de fraude fiscale, ainsi que pour la distribution et la consommation de nombreux produits stupéfiants. Les deux directeurs sont arrêtés et écopent de treize mois de prison, comme rapporté dans les colonnes de l'Obs par Dorane Vignando en 2017. Malgré cette sanction sévère, et la découverte par la police d’un million de dollars en liquide et d’une grande quantité de cocaïne dans les murs du studio, les deux hommes sont autorisés à organiser une ultime soirée d’adieu baptisée "La fin de la Gomorrhe des temps modernes" le 4 février 1980.

La fête était bien finie. Malgré de nombreux rachats et une tentative de reconstitution à Las Vegas, l’âme si particulière du club avait disparu. Lors de la soirée d’anniversaire de Bianca Jagger organisée en mai 1977, des colombes avaient été lâchées. Après s’être envolés, les oiseaux se sont heurtés au projecteur et ont fini carbonisés. Une anecdote que les directeurs auraient dû interpréter comme un présage !

Le Studio 54 a fait l’objet d’un film réalisé par Mark Christopher en 1998, ainsi que d’un documentaire par Matt Tyrnaeuer en 2018. Les deux s’appellent sobrement "Studio 54".