"Thriller" : ces musiques qui ont inspiré Michael Jackson

Le - Par .

Pour composer son légendaire album "Thriller", Michael Jackson a puisé son inspiration auprès d’artistes et de styles aussi divers que Tchaïkovski ou Manu Dibango. Revue de détails

Comme toute création, le sixième album de Michael Jackson, le monumental "Thriller", puise une partie de son inspiration chez d’autres artistes. L’ambition de cet opus, qui doit séduire aussi bien les fans de disco que les amateurs de hard rock, contribue notamment à se nourrir de titres américains à succès mais également d’artistes internationaux plus confidentiels aux Etats-Unis.

Casse-Noisette à la source de "Thriller"

Lorsque Michael Jackson s’attèle, au début de l’année 1982, à l’écriture de son nouvel album, son ambition est simple : obtenir le Grammy Award qui lui a échappé deux ans plus tôt avec "Off The Wall". Pour réussir son coup, le futur roi de la pop ne veut que des tubes sur son sixième opus qui prend, un temps, le nom de "Starlight". Mission impossible ? Pas dans l’esprit de Michael Jackson qui a un exemple en tête : le compositeur russe Tchaïkovski.

"C'est Tchaïkovski qui m'a le plus influencé, explique Michael Jackson. Si vous prenez un album comme ‘Casse-Noisette’, chaque chanson est une tuerie, chacune. Alors je me suis dit : ‘Pourquoi ne peut-il pas y avoir un album pop où… chaque chanson (est un tube) ?’ Du coup, c’est ce que je me suis efforcé de faire."

Le groove de Dary Hall sur "Billie Jean"

Bien qu’il ne soit que le second single de "Thriller", "Billie Jean" provoque une véritable déflagration à sa sortie. A lui seul, il résume peut-être toute l’œuvre musicale de Michael Jackson dans son mélange mélodique et rythmique de groove et de danse. Selon le chanteur Dary Hall, du duo à succès Hall and Oates, leur titre "I Can’t Go For That"  a inspiré la composition de "Billie Jean" à Michael Jackson. Lors de l’enregistrement de "We are the World" en 1985, le King of Pop aurait demandé à Daryl Hall si cela ne l’avait pas dérangé qu’il lui ait emprunté "son groove". Ce dernier lui aurait répondu qu’il avait fait du bon boulot, car il ne s’en était pas aperçu.

"Beat It", du niveau de "My Sharona"

Titre fondamental de "Thriller", "Beat It" doit convertir les amateurs de rock au nouvel album de Michael Jackson. Pour ce faire, Quincy Jones se réfère à l’un des tubes de ces trois dernières années, l’imparable "My Sharona" du groupe The Knack. "J'ai besoin d'une chanson comme (le tube de The Knack en 1979) My Sharona - nous avons besoin d'une version noire", raconte ainsi le producteur de "Thriller" au journaliste Peter Lyle. Pari gagné. "Beat It" fera en effet le pont entre les différents styles musicaux.

Manu Dibango non crédité

Michael Jackson ira également puiser son inspiration auprès d’un musicien camerounais bien connu du public français : Manu Dibango. Le saxophoniste édite, en face B d’un hymne écrit pour la Coupe des Tropiques de 1972, un morceau faisant référence au style dansant qui sévit depuis le début des années 1960 dans son quartier de Douala : makossa. "Soul Makossa" débarque alors dans les clubs new-yorkais avant de connaitre un succès international.

Michael Jackson reprendra à son compte le gimmick principal du morceau à la fin du titre introductif de "Thriller", "Wanna Be Startin' Somethin". Cette reprise occasionnera un litige entre les deux artistes qui se soldera à l’amiable en faveur de l’auteur original de l’extrait musical.

La reprise des Japonais de YMO

Pour l’anecdote, un morceau réédité en version demo dans l’édition anniversaire "Thriller 40" qui vient de sortir, "Behind the Mask", avait été écrit à l’origine pour "Thriller". Le titre est une reprise du groupe de musique électronique japonais Yellow Magic Orchestra (YMO). Avant d’enregistrer sa version, Michael Jackson avait, cette fois, demandé et obtenu l’autorisation des auteurs du titre.