"Blonde on Blonde" de Bob Dylan (1966)
Le premier album-concept de l'histoire est parfois attribué à Frank Sinatra, pour son opus à la fois mélancolique et plein d’espoir de 1955, "In the Wee Small Hours". Mais c’est l’année 1966 qui sonne la popularisation du genre, avec notamment la sortie le même jour de "Pet Sounds" des Beach Boys, et de "Blonde on Blonde" de Bob Dylan. Si les rockeurs californiens dévoilent un album lié par sa musique et les émotions qu’elle procure, "Blonde on Blonde" présente une véritable trame, s’écoutant du début à la fin comme une histoire musicale, a fortiori celle de Bob Dylan qui nous fait plonger dans ses amours et ses amitiés de l’époque. Premier double album de l’histoire du rock, "Blonde on Blonde" sera un très beau succès public.
"Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band" des Beatles (1967)
Publié l’année d’après, de l’autre côté de l’Atlantique, "Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band" est souvent considéré comme le meilleur album concept de tous les temps. Né de l’imagination alors débordante des Beatles, il est le premier opus à avoir été pensé intégralement comme une œuvre d’art, avec notamment une pochette et des chansons reprenant l’histoire de la "fanfare du club des cœurs solitaires du Sergent Pepper". Élu meilleur album de tous les temps par le magazine Rolling Stone, "Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band" est aussi l’un des plus vendus de l’histoire.
"The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders From Mars" (1972)
Autre album-concept avec un nom à rallonge, "The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars" raconte l’histoire d'un héros du futur inventé et incarné par David Bowie au début des années 1970. Star de la musique androgyne accompagnée par les Spiders from Mars, Ziggy Stardust doit porter aux humains un message d’amour et de paix provenant d'une intelligence extraterrestre. Au sein de cet univers de science-fiction qu’il affectionne particulièrement, David Bowie signe l’un de ses meilleurs albums, et l’un des alter ego les plus marquants de l’histoire de la musique.
"The Lamb Lies Down on Broadway" de Genesis (1974)
Encore un peu plus marqué par son récit, le double album-concept "The Lamb Lies Down on Broadway" suit les pérégrinations fantastiques d’un jeune membre de gang new-yorkais d'origine portoricaine nommé Rael dans un monde imaginaire. Les paroles des 23 chansons sont toutes écrites par Peter Gabriel qui quittera le groupe après la tournée de promotion de l’album, qui se classera notamment numéro 1 des ventes en France.
"The Wall" de Pink Floyd (1979)
Chantre de la musique expérimentale, les Pink Floyds dévoilent d’abord en 1973 "The Dark Side of The Moon", un album thématique sur le travail, l'argent, la guerre, la folie, la vieillesse et la mort, en d'autres termes, la vie. Le groupe atteindra son apogée en 1979 avec son chef-d’œuvre "The Wall", qui est pensé dès le départ comme un triptyque artistique (double album, tournée, film) ayant pour toile de fond une critique acerbe de la société de l’époque. Opus mythique du rock progressif, "The Wall" se vendra à plus de 30 millions d’exemplaires.