C’était il y a 50 ans ! Le dimanche 30 janvier 1972, une marche pacifique, pour l'égalité des droits entre catholiques et protestants, est organisée à Derry, en Irlande du Nord. Des incidents éclatent lorsqu'un groupe d'adolescents tente de franchir une barricade de l'armée. Les soldats anglais reçoivent l'ordre de tirer à balles réelles. Le bilan final est lourd : 13 personnes sont mortes sur les lieux, une autre succombera à ses blessures quatre mois plus tard. Un événement qui a profondément meutri les Irlandais.
"Sunday Bloody Sunday" avec de nouvelles paroles
Onze ans après l’incident, U2 enregistre « Sunday Bloody Sunday » pour l’album War de 1983. The Edge, le guitariste, écrit la première version très engagée qui critique ouvertement l'IRA pour ses attentats. Bono reprend le texte, met les formes et le dédie aux victimes du Bloody Sunday de Derry mais aussi à celles du Bloody Sunday de Dublin en 1920 durant la guerre d'indépendance de l'Irlande. Sunday Bloody Sunday, un hymne pour la paix.
Pour commémorer le 50e anniversaire de ce sombre événement, Bono au chant et The Edge à la guitare ont livré une superbe version acoustique de leur chanson emblématique et changé le couplet final en :
"Here at the murder scene / The virus of fiction, reality TV / Why so many mothers cry / Religion is the enemy of the Holy Spirit guide / And the battle just begun / Where is the victory Jesus won?"
"Ici sur la scène du meurtre / Le virus de la fiction / la télé-réalité / Pourquoi tant de mères pleurent / La religion est l'ennemi du guide du Saint-Esprit
Et la bataille vient de commencer / Où est la victoire que Jésus a remportée ?"
Introduite sobrement par le message « 30 janvier 2022 — With Love, Bono & Edge », la vidéo montre des images le père Edward Daly agitant son mouchoir blanc taché de sang pour ouvrir la voie à John Duddy porté par un groupe d’hommes. Le boxeur de 17 ans, qui n’a pas survécu, est considéré comme le premier mort du « Bloody Sunday ».
Une chanson pacifiste
A ce jour, "Sunday Bloody Sunday" a été interprété plus de 600 fois par le groupe, qui a pris pour habitude de dresser un drapeau blanc, symbole de paix, à l'avant de la scène. U2 a dédié ce titre aux victimes du conflit israélo-palestinien, des attentats de Bali en 2002 et plus récemment du 13 novembre à Paris.