Les années de galère sont bel et bien terminées lorsque Daniel Balavoine part enregistrer à Ibiza son sixième album, au cours de l’hiver 1981. Après les succès de "Starmania", du "Chanteur" et de son dernier opus "Un autre monde", contenant les tubes "Mon fils ma bataille" ou "La vie ne m’apprend rien", le compositeur-interprète engagé peut s’autoriser un changement de direction artistique. C’est ce qu’il entreprend avec "Vendeurs de larmes", un album teinté de rock qui entame une approche plus électronique de ses compositions.
Pour ce faire, Daniel Balavoine s’entoure d’une équipe renouvelée mais conserve à la réalisation son ami Andy Scott, qui a travaillé entre autres avec Elton John, les Pink Floyd ou encore David Bowie. Ne pouvant enregistrer en été, comme à son habitude, le chanteur s’exile dans le studio isolé d’Ibiza sound, sur l'île espagnole, principalement pour finaliser l’écriture des paroles de son disque et l’enregistrer.
La rage de vivre
Entre ballade à moto, sport et soirées entre copains, l’artiste de trente ans à peine peaufine les thèmes de son nouvel album. On y retrouve les sujets chers à l’artiste sensible : la contemplation, l’amour ou encore la notoriété. Et comme à son habitude, Daniel Balavoine oppose aux difficultés de la vie, un optimisme rageur.
C’est ce qu’il martèle dans "Vivre ou survivre", le single choisi pour lancer l’album en avril 1982. Interviewé par la Radio Télévision Suisse, cette même année, Daniel Balavoine exprime ainsi cette rage de vivre qui soutient son nouveau titre qu’il est venu interpréter sur le plateau de la RTS.
"Le vivre, ne serait-ce que pour soi"
"La seule chose dont on puisse être sûr, c’est d’être là. On ne choisit pas le moment où on arrive, le moment où on part. Si on peut un petit peu s’occuper de ce qu’il se passe entre les deux et le vivre, ne serait-ce que pour soi, le vivre avec respect et en se rendant compte qu’on a de la chance d’être là, je crois que c’est déjà le principal.", commente le chanteur.
A l’instar de ses tubes précédents, Balavoine donne à nouveau dans "Vivre ou survivre" à écouter toute sa science du "Hook", cette capacité à attraper l’auditeur sur un passage, une phrase mélodique, généralement le refrain, qu’il est bien difficile de faire sortir de sa tête une fois qu’il y est entré. "Vivre ou survivre" sera un succès, atteignant le top dix du hit-parade et marque profondément, par sa force et la qualité de sa composition, la carrière artistique de l’un des artistes les plus appréciés des Français.