Zoom sur le titre "Vancouver" de Véronique Sanson

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Faisant partie des plus belles chansons de Véronique Sanson, "Vancouver" marque un tournant à la fois professionnel et personnel pour l’artiste. Zoom sur ce titre magnifique.

"Vancouver", single porteur vers un premier disque de platine

Après trois albums certifiés doubles disques d’or, Véronique signe en 1976 l’opus "Vancouver". Se vendant à plus de 400 000 exemplaires, ce disque de platine parvient à faire la symbiose entre le romantisme des deux premiers albums ("Amoureuse" et "De l'autre côté de mon rêve") et l'énergie musicale du troisième ("Le maudit"). Il s’agit aussi du premier disque réalisé par Bernard Saint-Paul qui deviendra ensuite le producteur fétiche de Véronique Sanson. Alors que cette dernière connaît déjà un beau succès notamment en France et au Canada, "Vancouver" est porté par le single éponyme qui navigue lui aussi entre force et faiblesse. Teintée de poésie, la chanson "Vancouver" narre les tribulations d'une chanteuse perdue entre ses voyages et l’ivresse de la vie d’artiste.

Une chanson écrite enfermée dans la pièce d’un château

Depuis 1972, Véronique Sanson vit aux États-Unis et plus particulièrement dans les montagnes du Colorado. Alors qu’elle a travaillé uniquement avec des musiciens américains sur "Le maudit" enregistré en 1974 en Californie, l’opus "Vancouver" naît en revanche au studio Trident de Londres, et est arrangé par le musicien français Michel Bernholc qui a notamment orchestré "Starmania" pour Michel Berger. La chanson "Vancouver" est d’ailleurs écrite en France, au château d’Hérouville, magnifique ancienne demeure de la haute noblesse française du XVIIIe siècle transformée en studio d’enregistrement entre 1969 et 1985. Malgré la tranquillité de ce lieu situé dans la campagne du Val-d'Oise, Véronique Sanson ne travaille pas assez au goût de Bernard Saint-Paul, qui enferme l’artiste dans une pièce du château avec simplement un piano, une feuille de papier et un crayon, jusqu'à ce que naisse cette magnifique chanson.

Des paroles qui annonçaient une future émancipation

Cette émancipation musicale de Véronique Sanson, qui écrit et compose seule la chanson "Vancouver" et quasiment tout l'album, transparaît également dans les paroles du morceau. "J’appelle la chance qui n’est jamais venue / Et c’est difficile le choix d’une vie / Je rêve de choses dont j’ai réellement envie", écrit alors l’artiste qui semble à la fois amère et emplie de liberté et d'espoir. Ces mots préfiguraient sans doute sa future séparation d'avec Stephen Stills, avec qui elle vit finalement une passion destructrice marquée par les excès et la violence. Le nom du chanteur américain n’apparaît d’ailleurs pas du tout sur l’album "Vancouver". Armée d’un fort succès critique avec cet opus, Véronique Sanson rentrera ensuite en Californie pour enregistrer son album studio suivant ("Hollywood" sorti en 1977), mais elle ne sollicitera toujours pas Stephen Stills, que ce soit pour le mixage ou pour jouer de la basse, avant de le quitter définitivement en 1979 pour écrire une nouvelle page de sa belle histoire.