Timeline, l'Histoire en Podcast

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Redif. : Queen #1... avant Queen 2/6

samedi 12 juillet - 11 min

Vous écoutez gratuitement "Queen... avant Queen", le dernier épisode du podcast "5.000 ans d'Histoire", proposé gratuitement en 6 parties du vendredi au mercredi ! Si cela vous a plu, retrouvez cet épisode en entier sans publicité ainsi que + de 300 podcasts d'une heure environ pour seulement 2€ par mois, avec une nouvelle émission chaque Jeudi : https://m.audiomeans.fr/s/S-tavkjvmo Au-delà des époques et des générations, il existe des artistes qui transcendent les frontières et marquent à jamais le paysage musical. Il y a des artistes, et il y a des Groupes. L'un de ces groupes emblématiques est Queen. Avec leur talent unique, leur charisme inégalé et leur créativité sans bornes, ces virtuoses du rock ont écrit une page indélébile dans l'histoire de la musique. Au cours de ces 2 émissions, nous allons plonger dans l'univers flamboyant de Queen et découvrir comment ils ont redéfini les limites du genre, bousculé les conventions et inspiré des millions de fans à travers le monde. Que vous soyez un fervent admirateur de leur musique depuis des décennies ou simplement curieux d'en savoir plus sur l'héritage de Queen, ces émissions vont vous inviter à explorer l'ascension fulgurante du groupe, depuis ses modestes débuts dans les pubs londoniens jusqu'à sa consécration sur les plus grandes scènes internationales. Je vous promets un voyage épique au cœur de l'ère du rock des années 1970 et 1980, où Freddie Mercury, Brian May, John Deacon et Roger Taylor ont redéfini les codes et repoussé les limites de la créativité musicale. Au-delà de leur succès commercial, Queen a incarné une véritable révolution artistique. Leur musique audacieuse, fusionnant des influences rock, pop, opéra et même disco, a brisé les conventions et ouvert de nouvelles voies créatives. Des hymnes intemporels tels que "Bohemian Rhapsody", "We Will Rock You" et "Another One Bites the Dust" ont laissé une empreinte indélébile dans l'histoire de la musique, et leur énergie électrisante sur scène a fait de leurs concerts de véritables spectacles grandioses. Mais Queen, ce n'est pas seulement la musique. C'est aussi une famille, une fraternité, fraternité, un peu spéciale quand même. Les membres du groupe ont partagé des moments de triomphe, de joie, mais aussi de tragédie et de deuil. De la flamboyance inégalée de Freddie Mercury à l'harmonie inimitable des voix du groupe, nous dévoilerons les histoires fascinantes qui ont façonné leur parcours. Nous explorerons ensemble les coulisses de leur créativité débordante, leurs collaborations légendaires avec d'autres artistes et leur impact durable sur l'industrie musicale. Dans ce premier épisode, nous allons faire connaissance avec ces garçons pas encore dans le vent, quelles ont été leurs inspirations, comment ils se sont rencontré aussi, et comment ils ont réalisé leurs premiers pas, leurs premiers disques …

Redif. : Queen #1... avant Queen 1/6

vendredi 11 juillet - 10 min

Vous écoutez gratuitement "Queen... avant Queen", le dernier épisode du podcast "5.000 ans d'Histoire", proposé gratuitement en 6 parties du vendredi au mercredi ! Si cela vous a plu, retrouvez cet épisode en entier sans publicité ainsi que + de 300 podcasts d'une heure environ pour seulement 2€ par mois, avec une nouvelle émission chaque Jeudi : https://m.audiomeans.fr/s/S-tavkjvmo Au-delà des époques et des générations, il existe des artistes qui transcendent les frontières et marquent à jamais le paysage musical. Il y a des artistes, et il y a des Groupes. L'un de ces groupes emblématiques est Queen. Avec leur talent unique, leur charisme inégalé et leur créativité sans bornes, ces virtuoses du rock ont écrit une page indélébile dans l'histoire de la musique. Au cours de ces 2 émissions, nous allons plonger dans l'univers flamboyant de Queen et découvrir comment ils ont redéfini les limites du genre, bousculé les conventions et inspiré des millions de fans à travers le monde. Que vous soyez un fervent admirateur de leur musique depuis des décennies ou simplement curieux d'en savoir plus sur l'héritage de Queen, ces émissions vont vous inviter à explorer l'ascension fulgurante du groupe, depuis ses modestes débuts dans les pubs londoniens jusqu'à sa consécration sur les plus grandes scènes internationales. Je vous promets un voyage épique au cœur de l'ère du rock des années 1970 et 1980, où Freddie Mercury, Brian May, John Deacon et Roger Taylor ont redéfini les codes et repoussé les limites de la créativité musicale. Au-delà de leur succès commercial, Queen a incarné une véritable révolution artistique. Leur musique audacieuse, fusionnant des influences rock, pop, opéra et même disco, a brisé les conventions et ouvert de nouvelles voies créatives. Des hymnes intemporels tels que "Bohemian Rhapsody", "We Will Rock You" et "Another One Bites the Dust" ont laissé une empreinte indélébile dans l'histoire de la musique, et leur énergie électrisante sur scène a fait de leurs concerts de véritables spectacles grandioses. Mais Queen, ce n'est pas seulement la musique. C'est aussi une famille, une fraternité, fraternité, un peu spéciale quand même. Les membres du groupe ont partagé des moments de triomphe, de joie, mais aussi de tragédie et de deuil. De la flamboyance inégalée de Freddie Mercury à l'harmonie inimitable des voix du groupe, nous dévoilerons les histoires fascinantes qui ont façonné leur parcours. Nous explorerons ensemble les coulisses de leur créativité débordante, leurs collaborations légendaires avec d'autres artistes et leur impact durable sur l'industrie musicale. Dans ce premier épisode, nous allons faire connaissance avec ces garçons pas encore dans le vent, quelles ont été leurs inspirations, comment ils se sont rencontré aussi, et comment ils ont réalisé leurs premiers pas, leurs premiers disques …

Judaïca #3 David et Salomon - 6/6 et fin

mercredi 09 juillet - 13 min

David et Salomon. Deux noms qui font rêver et qui ont fait couler beaucoup d’encre, depuis l’époque de la rédaction des récits bibliques jusqu’à nos jours. Les Livres des Rois et des Chroniques ont dressé deux tableaux fabuleux, trop merveilleux pour être vrais. David est décrit comme un homme beau, courageux et charismatique, né simple berger et devenu le roi d’Israël. Les Cananéens, les Elamite et les Philistins ont anéanti les espoirs de créer une nation indépendante qui animaient les fils d’Israël. Le premier roi israélite, Saül, vaincu, s’est donné la mort. Tout semble perdu. Mais David, à peine monté sur le trône, se lance dans une véritable campagne de conquête. Il venge l’affront qui a été fait aux Israélites, et terrasse tous les peuples autochtones, les uns après les autres. Il s’empare de toutes les principales villes de Canaan, et impose les fils d’Israël comme les seuls possesseurs de ce pays. Canaan n’existe plus, Israël vient de naître.A la mort de glorieux roi, c’est son fils Salomon qui monte sur le trône. Le récit de son histoire est rempli de passages fabuleux et panégyriques. Le fils de David apparaît plus comme le héros d’un conte des Mille et Une Nuits que comme un personnage historique. Pourtant, l’archéologie prouve que lui et son père ont bel et bien existé. Mais elle révèle une autre vision des évènements qui ont jalonné leurs règnes. Point de constructions monumentales, point de richesses qui coulent à flots, ni même d’écuries servant d’abri à d’innombrables équidés. Durant l’âge du Fer, époque à laquelle ces deux souverains pourraient avoir vécu, Israël est un pays à deux visages, partagé entre la plaine, où les habitants se réunissent en villes, élaborent une société très hiérarchisée, dominée par l’élite, et connectées au reste du monde oriental, et les régions montagneuses, où s’éparpillent quelques villages, habités par de modestes fermiers, qui entretiennent de bonnes relations avec les nombreux pasteurs nomades, qui circulent entre le désert du Sinaï et les hauteurs de Canaan. Israël n’est nullement un pays unifié sous un même sceptre, mais un territoire hétérogène, habité par des groupes d’individus qui se distinguent les uns des autres. Ils n’ont pas les moyens humains et matériels pour entreprendre une guerre de conquête comme celle décrite dans le Livre des Rois. Si David et Salomon ont vraiment existé, ils n’ont pas régné sur un nation unie et puissante, qui se serait élevée au même niveau que les grands empires proche-orientaux de l’époque.La légende de David et de Salomon, élevés au rang de héros et de modèles de rois, s’est conservée de génération en génération. Elle garde le souvenir d’un temps où la monarchie était unifiée. Cette mémoire est encore vive et largement répandue sur une bonne partie du pays de Canaan. Elle contraste avec ce que la Bible nous apprend de leurs successeurs, dépeints comme des rois violents, querelleurs, injustes et qui se détournent des commandements de Dieu, pour remettre à l’honneur les dieux des peuples ennemis. Seuls quelques individus restent fidèles à YHWH. La rupture entre les deux groupes est inévitable. Le pays d’Israël, unifié par David et organisé par Salomon, est ainsi divisé en deux parties, deux royaumes, qui vont connaître des destins différents et tragiques.

Judaïca #3 David et Salomon - 5/6

mardi 08 juillet - 12 min

David et Salomon. Deux noms qui font rêver et qui ont fait couler beaucoup d’encre, depuis l’époque de la rédaction des récits bibliques jusqu’à nos jours. Les Livres des Rois et des Chroniques ont dressé deux tableaux fabuleux, trop merveilleux pour être vrais. David est décrit comme un homme beau, courageux et charismatique, né simple berger et devenu le roi d’Israël. Les Cananéens, les Elamite et les Philistins ont anéanti les espoirs de créer une nation indépendante qui animaient les fils d’Israël. Le premier roi israélite, Saül, vaincu, s’est donné la mort. Tout semble perdu. Mais David, à peine monté sur le trône, se lance dans une véritable campagne de conquête. Il venge l’affront qui a été fait aux Israélites, et terrasse tous les peuples autochtones, les uns après les autres. Il s’empare de toutes les principales villes de Canaan, et impose les fils d’Israël comme les seuls possesseurs de ce pays. Canaan n’existe plus, Israël vient de naître.A la mort de glorieux roi, c’est son fils Salomon qui monte sur le trône. Le récit de son histoire est rempli de passages fabuleux et panégyriques. Le fils de David apparaît plus comme le héros d’un conte des Mille et Une Nuits que comme un personnage historique. Pourtant, l’archéologie prouve que lui et son père ont bel et bien existé. Mais elle révèle une autre vision des évènements qui ont jalonné leurs règnes. Point de constructions monumentales, point de richesses qui coulent à flots, ni même d’écuries servant d’abri à d’innombrables équidés. Durant l’âge du Fer, époque à laquelle ces deux souverains pourraient avoir vécu, Israël est un pays à deux visages, partagé entre la plaine, où les habitants se réunissent en villes, élaborent une société très hiérarchisée, dominée par l’élite, et connectées au reste du monde oriental, et les régions montagneuses, où s’éparpillent quelques villages, habités par de modestes fermiers, qui entretiennent de bonnes relations avec les nombreux pasteurs nomades, qui circulent entre le désert du Sinaï et les hauteurs de Canaan. Israël n’est nullement un pays unifié sous un même sceptre, mais un territoire hétérogène, habité par des groupes d’individus qui se distinguent les uns des autres. Ils n’ont pas les moyens humains et matériels pour entreprendre une guerre de conquête comme celle décrite dans le Livre des Rois. Si David et Salomon ont vraiment existé, ils n’ont pas régné sur un nation unie et puissante, qui se serait élevée au même niveau que les grands empires proche-orientaux de l’époque.La légende de David et de Salomon, élevés au rang de héros et de modèles de rois, s’est conservée de génération en génération. Elle garde le souvenir d’un temps où la monarchie était unifiée. Cette mémoire est encore vive et largement répandue sur une bonne partie du pays de Canaan. Elle contraste avec ce que la Bible nous apprend de leurs successeurs, dépeints comme des rois violents, querelleurs, injustes et qui se détournent des commandements de Dieu, pour remettre à l’honneur les dieux des peuples ennemis. Seuls quelques individus restent fidèles à YHWH. La rupture entre les deux groupes est inévitable. Le pays d’Israël, unifié par David et organisé par Salomon, est ainsi divisé en deux parties, deux royaumes, qui vont connaître des destins différents et tragiques.

Les sociétés secrètes - Des Rose-Croix aux Anonymous

mardi 08 juillet - 45 min

L’histoire des sociétés secrètes modernes commence dans l’Allemagne du début du XVIIe siècle avec la circulation de manifestes mystérieux qui annoncent l’existence d’une confrérie invisible aux pouvoirs prodigieux. Ses membres affirment être en mesure de sauver l’Europe d’une destruction imminente. Cette révélation se répand comme une traînée de poudre : c’est la « révolution Rose-Croix » qui embrase en quelques années le continent tout entier. Depuis quatre siècles, l’intérêt pour ces confréries n’a jamais faibli et l’emblématique phénix renaît sans cesse de ses cendres.Des premiers Rose-Croix aux actuels Anonymous, en passant par les Francs-maçons, les Illuminati, les Carbonari, les sinistres membres du Ku Klux Klan, la Loge P2 ou QAnon, tous se revendiquent maîtres des secrets. Pierre-Yves Beaurepaire, spécialiste de l’histoire de la franc-maçonnerie, nous raconte ce monde où les limites entre réalité et fiction s’estompent en une source intarissable d’intrigues, de scénarios improbables ou de fake news.L’auteur, l'historien Pierre-Yves Beaurepaire, est avec nous en studio

Judaïca #3 David et Salomon - 4/6

lundi 07 juillet - 12 min

David et Salomon. Deux noms qui font rêver et qui ont fait couler beaucoup d’encre, depuis l’époque de la rédaction des récits bibliques jusqu’à nos jours. Les Livres des Rois et des Chroniques ont dressé deux tableaux fabuleux, trop merveilleux pour être vrais. David est décrit comme un homme beau, courageux et charismatique, né simple berger et devenu le roi d’Israël. Les Cananéens, les Elamite et les Philistins ont anéanti les espoirs de créer une nation indépendante qui animaient les fils d’Israël. Le premier roi israélite, Saül, vaincu, s’est donné la mort. Tout semble perdu. Mais David, à peine monté sur le trône, se lance dans une véritable campagne de conquête. Il venge l’affront qui a été fait aux Israélites, et terrasse tous les peuples autochtones, les uns après les autres. Il s’empare de toutes les principales villes de Canaan, et impose les fils d’Israël comme les seuls possesseurs de ce pays. Canaan n’existe plus, Israël vient de naître.A la mort de glorieux roi, c’est son fils Salomon qui monte sur le trône. Le récit de son histoire est rempli de passages fabuleux et panégyriques. Le fils de David apparaît plus comme le héros d’un conte des Mille et Une Nuits que comme un personnage historique. Pourtant, l’archéologie prouve que lui et son père ont bel et bien existé. Mais elle révèle une autre vision des évènements qui ont jalonné leurs règnes. Point de constructions monumentales, point de richesses qui coulent à flots, ni même d’écuries servant d’abri à d’innombrables équidés. Durant l’âge du Fer, époque à laquelle ces deux souverains pourraient avoir vécu, Israël est un pays à deux visages, partagé entre la plaine, où les habitants se réunissent en villes, élaborent une société très hiérarchisée, dominée par l’élite, et connectées au reste du monde oriental, et les régions montagneuses, où s’éparpillent quelques villages, habités par de modestes fermiers, qui entretiennent de bonnes relations avec les nombreux pasteurs nomades, qui circulent entre le désert du Sinaï et les hauteurs de Canaan. Israël n’est nullement un pays unifié sous un même sceptre, mais un territoire hétérogène, habité par des groupes d’individus qui se distinguent les uns des autres. Ils n’ont pas les moyens humains et matériels pour entreprendre une guerre de conquête comme celle décrite dans le Livre des Rois. Si David et Salomon ont vraiment existé, ils n’ont pas régné sur un nation unie et puissante, qui se serait élevée au même niveau que les grands empires proche-orientaux de l’époque.La légende de David et de Salomon, élevés au rang de héros et de modèles de rois, s’est conservée de génération en génération. Elle garde le souvenir d’un temps où la monarchie était unifiée. Cette mémoire est encore vive et largement répandue sur une bonne partie du pays de Canaan. Elle contraste avec ce que la Bible nous apprend de leurs successeurs, dépeints comme des rois violents, querelleurs, injustes et qui se détournent des commandements de Dieu, pour remettre à l’honneur les dieux des peuples ennemis. Seuls quelques individus restent fidèles à YHWH. La rupture entre les deux groupes est inévitable. Le pays d’Israël, unifié par David et organisé par Salomon, est ainsi divisé en deux parties, deux royaumes, qui vont connaître des destins différents et tragiques.

Judaïca #3 David et Salomon - 3/6

dimanche 06 juillet - 12 min

David et Salomon. Deux noms qui font rêver et qui ont fait couler beaucoup d’encre, depuis l’époque de la rédaction des récits bibliques jusqu’à nos jours. Les Livres des Rois et des Chroniques ont dressé deux tableaux fabuleux, trop merveilleux pour être vrais. David est décrit comme un homme beau, courageux et charismatique, né simple berger et devenu le roi d’Israël. Les Cananéens, les Elamite et les Philistins ont anéanti les espoirs de créer une nation indépendante qui animaient les fils d’Israël. Le premier roi israélite, Saül, vaincu, s’est donné la mort. Tout semble perdu. Mais David, à peine monté sur le trône, se lance dans une véritable campagne de conquête. Il venge l’affront qui a été fait aux Israélites, et terrasse tous les peuples autochtones, les uns après les autres. Il s’empare de toutes les principales villes de Canaan, et impose les fils d’Israël comme les seuls possesseurs de ce pays. Canaan n’existe plus, Israël vient de naître.A la mort de glorieux roi, c’est son fils Salomon qui monte sur le trône. Le récit de son histoire est rempli de passages fabuleux et panégyriques. Le fils de David apparaît plus comme le héros d’un conte des Mille et Une Nuits que comme un personnage historique. Pourtant, l’archéologie prouve que lui et son père ont bel et bien existé. Mais elle révèle une autre vision des évènements qui ont jalonné leurs règnes. Point de constructions monumentales, point de richesses qui coulent à flots, ni même d’écuries servant d’abri à d’innombrables équidés. Durant l’âge du Fer, époque à laquelle ces deux souverains pourraient avoir vécu, Israël est un pays à deux visages, partagé entre la plaine, où les habitants se réunissent en villes, élaborent une société très hiérarchisée, dominée par l’élite, et connectées au reste du monde oriental, et les régions montagneuses, où s’éparpillent quelques villages, habités par de modestes fermiers, qui entretiennent de bonnes relations avec les nombreux pasteurs nomades, qui circulent entre le désert du Sinaï et les hauteurs de Canaan. Israël n’est nullement un pays unifié sous un même sceptre, mais un territoire hétérogène, habité par des groupes d’individus qui se distinguent les uns des autres. Ils n’ont pas les moyens humains et matériels pour entreprendre une guerre de conquête comme celle décrite dans le Livre des Rois. Si David et Salomon ont vraiment existé, ils n’ont pas régné sur un nation unie et puissante, qui se serait élevée au même niveau que les grands empires proche-orientaux de l’époque.La légende de David et de Salomon, élevés au rang de héros et de modèles de rois, s’est conservée de génération en génération. Elle garde le souvenir d’un temps où la monarchie était unifiée. Cette mémoire est encore vive et largement répandue sur une bonne partie du pays de Canaan. Elle contraste avec ce que la Bible nous apprend de leurs successeurs, dépeints comme des rois violents, querelleurs, injustes et qui se détournent des commandements de Dieu, pour remettre à l’honneur les dieux des peuples ennemis. Seuls quelques individus restent fidèles à YHWH. La rupture entre les deux groupes est inévitable. Le pays d’Israël, unifié par David et organisé par Salomon, est ainsi divisé en deux parties, deux royaumes, qui vont connaître des destins différents et tragiques.

Judaïca #3 David et Salomon - 2/6

samedi 05 juillet - 11 min

David et Salomon. Deux noms qui font rêver et qui ont fait couler beaucoup d’encre, depuis l’époque de la rédaction des récits bibliques jusqu’à nos jours. Les Livres des Rois et des Chroniques ont dressé deux tableaux fabuleux, trop merveilleux pour être vrais. David est décrit comme un homme beau, courageux et charismatique, né simple berger et devenu le roi d’Israël. Les Cananéens, les Elamite et les Philistins ont anéanti les espoirs de créer une nation indépendante qui animaient les fils d’Israël. Le premier roi israélite, Saül, vaincu, s’est donné la mort. Tout semble perdu. Mais David, à peine monté sur le trône, se lance dans une véritable campagne de conquête. Il venge l’affront qui a été fait aux Israélites, et terrasse tous les peuples autochtones, les uns après les autres. Il s’empare de toutes les principales villes de Canaan, et impose les fils d’Israël comme les seuls possesseurs de ce pays. Canaan n’existe plus, Israël vient de naître.A la mort de glorieux roi, c’est son fils Salomon qui monte sur le trône. Le récit de son histoire est rempli de passages fabuleux et panégyriques. Le fils de David apparaît plus comme le héros d’un conte des Mille et Une Nuits que comme un personnage historique. Pourtant, l’archéologie prouve que lui et son père ont bel et bien existé. Mais elle révèle une autre vision des évènements qui ont jalonné leurs règnes. Point de constructions monumentales, point de richesses qui coulent à flots, ni même d’écuries servant d’abri à d’innombrables équidés. Durant l’âge du Fer, époque à laquelle ces deux souverains pourraient avoir vécu, Israël est un pays à deux visages, partagé entre la plaine, où les habitants se réunissent en villes, élaborent une société très hiérarchisée, dominée par l’élite, et connectées au reste du monde oriental, et les régions montagneuses, où s’éparpillent quelques villages, habités par de modestes fermiers, qui entretiennent de bonnes relations avec les nombreux pasteurs nomades, qui circulent entre le désert du Sinaï et les hauteurs de Canaan. Israël n’est nullement un pays unifié sous un même sceptre, mais un territoire hétérogène, habité par des groupes d’individus qui se distinguent les uns des autres. Ils n’ont pas les moyens humains et matériels pour entreprendre une guerre de conquête comme celle décrite dans le Livre des Rois. Si David et Salomon ont vraiment existé, ils n’ont pas régné sur un nation unie et puissante, qui se serait élevée au même niveau que les grands empires proche-orientaux de l’époque.La légende de David et de Salomon, élevés au rang de héros et de modèles de rois, s’est conservée de génération en génération. Elle garde le souvenir d’un temps où la monarchie était unifiée. Cette mémoire est encore vive et largement répandue sur une bonne partie du pays de Canaan. Elle contraste avec ce que la Bible nous apprend de leurs successeurs, dépeints comme des rois violents, querelleurs, injustes et qui se détournent des commandements de Dieu, pour remettre à l’honneur les dieux des peuples ennemis. Seuls quelques individus restent fidèles à YHWH. La rupture entre les deux groupes est inévitable. Le pays d’Israël, unifié par David et organisé par Salomon, est ainsi divisé en deux parties, deux royaumes, qui vont connaître des destins différents et tragiques.

Judaïca #3 David et Salomon - 1/6

vendredi 04 juillet - 12 min

David et Salomon. Deux noms qui font rêver et qui ont fait couler beaucoup d’encre, depuis l’époque de la rédaction des récits bibliques jusqu’à nos jours. Les Livres des Rois et des Chroniques ont dressé deux tableaux fabuleux, trop merveilleux pour être vrais. David est décrit comme un homme beau, courageux et charismatique, né simple berger et devenu le roi d’Israël. Les Cananéens, les Elamite et les Philistins ont anéanti les espoirs de créer une nation indépendante qui animaient les fils d’Israël. Le premier roi israélite, Saül, vaincu, s’est donné la mort. Tout semble perdu. Mais David, à peine monté sur le trône, se lance dans une véritable campagne de conquête. Il venge l’affront qui a été fait aux Israélites, et terrasse tous les peuples autochtones, les uns après les autres. Il s’empare de toutes les principales villes de Canaan, et impose les fils d’Israël comme les seuls possesseurs de ce pays. Canaan n’existe plus, Israël vient de naître.A la mort de glorieux roi, c’est son fils Salomon qui monte sur le trône. Le récit de son histoire est rempli de passages fabuleux et panégyriques. Le fils de David apparaît plus comme le héros d’un conte des Mille et Une Nuits que comme un personnage historique. Pourtant, l’archéologie prouve que lui et son père ont bel et bien existé. Mais elle révèle une autre vision des évènements qui ont jalonné leurs règnes. Point de constructions monumentales, point de richesses qui coulent à flots, ni même d’écuries servant d’abri à d’innombrables équidés. Durant l’âge du Fer, époque à laquelle ces deux souverains pourraient avoir vécu, Israël est un pays à deux visages, partagé entre la plaine, où les habitants se réunissent en villes, élaborent une société très hiérarchisée, dominée par l’élite, et connectées au reste du monde oriental, et les régions montagneuses, où s’éparpillent quelques villages, habités par de modestes fermiers, qui entretiennent de bonnes relations avec les nombreux pasteurs nomades, qui circulent entre le désert du Sinaï et les hauteurs de Canaan. Israël n’est nullement un pays unifié sous un même sceptre, mais un territoire hétérogène, habité par des groupes d’individus qui se distinguent les uns des autres. Ils n’ont pas les moyens humains et matériels pour entreprendre une guerre de conquête comme celle décrite dans le Livre des Rois. Si David et Salomon ont vraiment existé, ils n’ont pas régné sur un nation unie et puissante, qui se serait élevée au même niveau que les grands empires proche-orientaux de l’époque.La légende de David et de Salomon, élevés au rang de héros et de modèles de rois, s’est conservée de génération en génération. Elle garde le souvenir d’un temps où la monarchie était unifiée. Cette mémoire est encore vive et largement répandue sur une bonne partie du pays de Canaan. Elle contraste avec ce que la Bible nous apprend de leurs successeurs, dépeints comme des rois violents, querelleurs, injustes et qui se détournent des commandements de Dieu, pour remettre à l’honneur les dieux des peuples ennemis. Seuls quelques individus restent fidèles à YHWH. La rupture entre les deux groupes est inévitable. Le pays d’Israël, unifié par David et organisé par Salomon, est ainsi divisé en deux parties, deux royaumes, qui vont connaître des destins différents et tragiques.

La Prohibition - 6/6 et fin

mercredi 02 juillet - 15 min

Ça démarre toujours comme ça Par une bonne intention.Alors, on veut sauver les hommes de l’alcool, protéger les familles, ramener l’ordre moral.On veut guérir l’Amérique.Mais ce que les États-Unis vont vivre, à partir de 1920, n’a rien d’une convalescence. C’est une descente. Une décennie de violence, de double discours, d’hypocrisie politique et de criminalité organisée à une échelle jamais vue.Pendant treize ans, la fabrication, la vente et le transport d’alcool deviennent illégaux sur l’ensemble du territoire américain. Officiellement, l’alcool est banni pour préserver la nation, encourager la tempérance, rendre les citoyens meilleurs. En réalité, il ne disparaît jamais. Il change de visage. Il entre en clandestinité. Et l’Amérique avec lui.Derrière les façades closes des speakeasies (les bars clandestins), on danse sur du jazz, on trinque en cachette, on négocie des pots-de-vin. La police détourne les yeux, parfois la loi aussi. La boisson coule à flot dans les villes, les caves, les arrière-salles. Et dans les veines du pays.L’État croyait contrôler une habitude. Il découvre qu’il a réveillé un monstre.Car interdire, ce n’est pas empêcher.Et ce que la Prohibition interdit, elle va surtout le rendre rentable.Elle consacre des figures nouvelles.Des avocats devenus millionnaires, dont certains dissimulent leurs distilleries derrière des pharmacies.Des criminels qui deviennent des icônes, comme Al Capone, qui transforme Chicago en capitale du crime, finance des soupes populaires avec l’argent du trafic, tout en faisant exécuter ses rivaux à la mitraillette.Mais la Prohibition, ce n’est pas seulement l’histoire des gangsters. C’est aussi celle des échecs du pouvoir, des contradictions d’une société, et du poids des idéaux mal appliqués.C’est l’histoire d’une croisade morale détournée par l’argent. D’un État qui perd la main.D’un peuple qui se rit des lois… et qui en meurt parfois.Car à force de distiller dans l’illégalité, on fabrique des alcools frelatés, toxiques, dangereux. On mélange, on coupe, on triche. Et on enterre.Et puis il y a l’autre scène : celle des bureaux, des couloirs du Congrès, des caves du Sénat pleines de bouteilles, pendant que les rues se remplissent de cadavres.La Prohibition devait moraliser l’Amérique. Elle l’a fracturée. Elle a sapé la confiance dans les institutions. Elle a légitimé la corruption comme mode de gouvernement. Elle a semé les bases du crime organisé moderne.Et pourtant, cette période est aussi fascinante que trouble. Car elle interroge :Pourquoi une société décide-t-elle de bannir quelque chose d’aussi ancré que l’alcool ?Pourquoi une loi, votée à une écrasante majorité, devient-elle si vite une mascarade ?Et pourquoi, malgré ses effets désastreux, certains rêvent-ils encore, aujourd’hui, de moraliser la société par la contrainte ?Ce que nous allons explorer, ce n’est pas seulement une période de l’histoire américaine.C’est un miroir tendu à notre époque.Car derrière les barils de whisky cachés dans les caves, derrière les gangsters en costume et les descentes de police, il y a une question essentielle : que se passe-t-il quand la loi s’attaque à la culture ? Et que reste-t-il, une fois la tempérance oubliée, mais que la violence, elle, est restée ?Mon invitée, l'historienne et spécialiste des Etats-Unis, Annick Foucrier, qui vient de sortir son dernier ouvrage, excellent, au nom évident "La Prohibition", chez Armand Colin

Le roi: Une autre histoire de la droite - Baptiste Roger-Lacan

mardi 01 juillet - 48 min

Les Français ne se seraient pas remis de la mort de Louis XVI. En 2015, Emmanuel Macron expliquait que le roi était «l'absent» du «processus démocratique». Cette absence justifierait le renforcement de l'exécutif sous la Ve République. Paradoxalement, la monarchie n'a jamais été en position d'être restaurée depuis les années 1870, et pourtant le roi n'a pas disparu. Alors comment ce spleen a-t-il été entretenu?? Il se diffuse sous la IIIe République, lorsque les droites doivent composer avec la fin des espoirs de Restauration. Face à ce vide, elles entretiennent des récits et des théories contre-révolutionnaires. Au coeur de ce dispositif, on trouve la figure du roi, alternative à une république libérale. Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, cet imaginaire est mobilisé dans le débat public. Il survit dans des lieux aussi différents que le château de Versailles, devenu un musée à la gloire de l'Ancien Régime, mais aussi des institutions comme l'Académie française. Il se diffuse grâce à d'immenses succès de librairie, qui nourrissent la nostalgie. Bref, la France ne se comprend pas sans son roi.L’auteur, Baptiste Roger-Lacan, est avec nous en studio

La Prohibition - 5/6

mardi 01 juillet - 11 min

Ça démarre toujours comme ça Par une bonne intention.Alors, on veut sauver les hommes de l’alcool, protéger les familles, ramener l’ordre moral.On veut guérir l’Amérique.Mais ce que les États-Unis vont vivre, à partir de 1920, n’a rien d’une convalescence. C’est une descente. Une décennie de violence, de double discours, d’hypocrisie politique et de criminalité organisée à une échelle jamais vue.Pendant treize ans, la fabrication, la vente et le transport d’alcool deviennent illégaux sur l’ensemble du territoire américain. Officiellement, l’alcool est banni pour préserver la nation, encourager la tempérance, rendre les citoyens meilleurs. En réalité, il ne disparaît jamais. Il change de visage. Il entre en clandestinité. Et l’Amérique avec lui.Derrière les façades closes des speakeasies (les bars clandestins), on danse sur du jazz, on trinque en cachette, on négocie des pots-de-vin. La police détourne les yeux, parfois la loi aussi. La boisson coule à flot dans les villes, les caves, les arrière-salles. Et dans les veines du pays.L’État croyait contrôler une habitude. Il découvre qu’il a réveillé un monstre.Car interdire, ce n’est pas empêcher.Et ce que la Prohibition interdit, elle va surtout le rendre rentable.Elle consacre des figures nouvelles.Des avocats devenus millionnaires, dont certains dissimulent leurs distilleries derrière des pharmacies.Des criminels qui deviennent des icônes, comme Al Capone, qui transforme Chicago en capitale du crime, finance des soupes populaires avec l’argent du trafic, tout en faisant exécuter ses rivaux à la mitraillette.Mais la Prohibition, ce n’est pas seulement l’histoire des gangsters. C’est aussi celle des échecs du pouvoir, des contradictions d’une société, et du poids des idéaux mal appliqués.C’est l’histoire d’une croisade morale détournée par l’argent. D’un État qui perd la main.D’un peuple qui se rit des lois… et qui en meurt parfois.Car à force de distiller dans l’illégalité, on fabrique des alcools frelatés, toxiques, dangereux. On mélange, on coupe, on triche. Et on enterre.Et puis il y a l’autre scène : celle des bureaux, des couloirs du Congrès, des caves du Sénat pleines de bouteilles, pendant que les rues se remplissent de cadavres.La Prohibition devait moraliser l’Amérique. Elle l’a fracturée. Elle a sapé la confiance dans les institutions. Elle a légitimé la corruption comme mode de gouvernement. Elle a semé les bases du crime organisé moderne.Et pourtant, cette période est aussi fascinante que trouble. Car elle interroge :Pourquoi une société décide-t-elle de bannir quelque chose d’aussi ancré que l’alcool ?Pourquoi une loi, votée à une écrasante majorité, devient-elle si vite une mascarade ?Et pourquoi, malgré ses effets désastreux, certains rêvent-ils encore, aujourd’hui, de moraliser la société par la contrainte ?Ce que nous allons explorer, ce n’est pas seulement une période de l’histoire américaine.C’est un miroir tendu à notre époque.Car derrière les barils de whisky cachés dans les caves, derrière les gangsters en costume et les descentes de police, il y a une question essentielle : que se passe-t-il quand la loi s’attaque à la culture ? Et que reste-t-il, une fois la tempérance oubliée, mais que la violence, elle, est restée ?Mon invitée, l'historienne et spécialiste des Etats-Unis, Annick Foucrier, qui vient de sortir son dernier ouvrage, excellent, au nom évident "La Prohibition", chez Armand Colin

La Prohibition - 4/6

lundi 30 juin - 13 min

Ça démarre toujours comme ça Par une bonne intention.Alors, on veut sauver les hommes de l’alcool, protéger les familles, ramener l’ordre moral.On veut guérir l’Amérique.Mais ce que les États-Unis vont vivre, à partir de 1920, n’a rien d’une convalescence. C’est une descente. Une décennie de violence, de double discours, d’hypocrisie politique et de criminalité organisée à une échelle jamais vue.Pendant treize ans, la fabrication, la vente et le transport d’alcool deviennent illégaux sur l’ensemble du territoire américain. Officiellement, l’alcool est banni pour préserver la nation, encourager la tempérance, rendre les citoyens meilleurs. En réalité, il ne disparaît jamais. Il change de visage. Il entre en clandestinité. Et l’Amérique avec lui.Derrière les façades closes des speakeasies (les bars clandestins), on danse sur du jazz, on trinque en cachette, on négocie des pots-de-vin. La police détourne les yeux, parfois la loi aussi. La boisson coule à flot dans les villes, les caves, les arrière-salles. Et dans les veines du pays.L’État croyait contrôler une habitude. Il découvre qu’il a réveillé un monstre.Car interdire, ce n’est pas empêcher.Et ce que la Prohibition interdit, elle va surtout le rendre rentable.Elle consacre des figures nouvelles.Des avocats devenus millionnaires, dont certains dissimulent leurs distilleries derrière des pharmacies.Des criminels qui deviennent des icônes, comme Al Capone, qui transforme Chicago en capitale du crime, finance des soupes populaires avec l’argent du trafic, tout en faisant exécuter ses rivaux à la mitraillette.Mais la Prohibition, ce n’est pas seulement l’histoire des gangsters. C’est aussi celle des échecs du pouvoir, des contradictions d’une société, et du poids des idéaux mal appliqués.C’est l’histoire d’une croisade morale détournée par l’argent. D’un État qui perd la main.D’un peuple qui se rit des lois… et qui en meurt parfois.Car à force de distiller dans l’illégalité, on fabrique des alcools frelatés, toxiques, dangereux. On mélange, on coupe, on triche. Et on enterre.Et puis il y a l’autre scène : celle des bureaux, des couloirs du Congrès, des caves du Sénat pleines de bouteilles, pendant que les rues se remplissent de cadavres.La Prohibition devait moraliser l’Amérique. Elle l’a fracturée. Elle a sapé la confiance dans les institutions. Elle a légitimé la corruption comme mode de gouvernement. Elle a semé les bases du crime organisé moderne.Et pourtant, cette période est aussi fascinante que trouble. Car elle interroge :Pourquoi une société décide-t-elle de bannir quelque chose d’aussi ancré que l’alcool ?Pourquoi une loi, votée à une écrasante majorité, devient-elle si vite une mascarade ?Et pourquoi, malgré ses effets désastreux, certains rêvent-ils encore, aujourd’hui, de moraliser la société par la contrainte ?Ce que nous allons explorer, ce n’est pas seulement une période de l’histoire américaine.C’est un miroir tendu à notre époque.Car derrière les barils de whisky cachés dans les caves, derrière les gangsters en costume et les descentes de police, il y a une question essentielle : que se passe-t-il quand la loi s’attaque à la culture ? Et que reste-t-il, une fois la tempérance oubliée, mais que la violence, elle, est restée ?Mon invitée, l'historienne et spécialiste des Etats-Unis, Annick Foucrier, qui vient de sortir son dernier ouvrage, excellent, au nom évident "La Prohibition", chez Armand Colin

La Prohibition - 3/6

dimanche 29 juin - 12 min

Ça démarre toujours comme ça Par une bonne intention.Alors, on veut sauver les hommes de l’alcool, protéger les familles, ramener l’ordre moral.On veut guérir l’Amérique.Mais ce que les États-Unis vont vivre, à partir de 1920, n’a rien d’une convalescence. C’est une descente. Une décennie de violence, de double discours, d’hypocrisie politique et de criminalité organisée à une échelle jamais vue.Pendant treize ans, la fabrication, la vente et le transport d’alcool deviennent illégaux sur l’ensemble du territoire américain. Officiellement, l’alcool est banni pour préserver la nation, encourager la tempérance, rendre les citoyens meilleurs. En réalité, il ne disparaît jamais. Il change de visage. Il entre en clandestinité. Et l’Amérique avec lui.Derrière les façades closes des speakeasies (les bars clandestins), on danse sur du jazz, on trinque en cachette, on négocie des pots-de-vin. La police détourne les yeux, parfois la loi aussi. La boisson coule à flot dans les villes, les caves, les arrière-salles. Et dans les veines du pays.L’État croyait contrôler une habitude. Il découvre qu’il a réveillé un monstre.Car interdire, ce n’est pas empêcher.Et ce que la Prohibition interdit, elle va surtout le rendre rentable.Elle consacre des figures nouvelles.Des avocats devenus millionnaires, dont certains dissimulent leurs distilleries derrière des pharmacies.Des criminels qui deviennent des icônes, comme Al Capone, qui transforme Chicago en capitale du crime, finance des soupes populaires avec l’argent du trafic, tout en faisant exécuter ses rivaux à la mitraillette.Mais la Prohibition, ce n’est pas seulement l’histoire des gangsters. C’est aussi celle des échecs du pouvoir, des contradictions d’une société, et du poids des idéaux mal appliqués.C’est l’histoire d’une croisade morale détournée par l’argent. D’un État qui perd la main.D’un peuple qui se rit des lois… et qui en meurt parfois.Car à force de distiller dans l’illégalité, on fabrique des alcools frelatés, toxiques, dangereux. On mélange, on coupe, on triche. Et on enterre.Et puis il y a l’autre scène : celle des bureaux, des couloirs du Congrès, des caves du Sénat pleines de bouteilles, pendant que les rues se remplissent de cadavres.La Prohibition devait moraliser l’Amérique. Elle l’a fracturée. Elle a sapé la confiance dans les institutions. Elle a légitimé la corruption comme mode de gouvernement. Elle a semé les bases du crime organisé moderne.Et pourtant, cette période est aussi fascinante que trouble. Car elle interroge :Pourquoi une société décide-t-elle de bannir quelque chose d’aussi ancré que l’alcool ?Pourquoi une loi, votée à une écrasante majorité, devient-elle si vite une mascarade ?Et pourquoi, malgré ses effets désastreux, certains rêvent-ils encore, aujourd’hui, de moraliser la société par la contrainte ?Ce que nous allons explorer, ce n’est pas seulement une période de l’histoire américaine.C’est un miroir tendu à notre époque.Car derrière les barils de whisky cachés dans les caves, derrière les gangsters en costume et les descentes de police, il y a une question essentielle : que se passe-t-il quand la loi s’attaque à la culture ? Et que reste-t-il, une fois la tempérance oubliée, mais que la violence, elle, est restée ?Mon invitée, l'historienne et spécialiste des Etats-Unis, Annick Foucrier, qui vient de sortir son dernier ouvrage, excellent, au nom évident "La Prohibition", chez Armand Colin

La Prohibition - 2/6

samedi 28 juin - 14 min

Ça démarre toujours comme ça Par une bonne intention.Alors, on veut sauver les hommes de l’alcool, protéger les familles, ramener l’ordre moral.On veut guérir l’Amérique.Mais ce que les États-Unis vont vivre, à partir de 1920, n’a rien d’une convalescence. C’est une descente. Une décennie de violence, de double discours, d’hypocrisie politique et de criminalité organisée à une échelle jamais vue.Pendant treize ans, la fabrication, la vente et le transport d’alcool deviennent illégaux sur l’ensemble du territoire américain. Officiellement, l’alcool est banni pour préserver la nation, encourager la tempérance, rendre les citoyens meilleurs. En réalité, il ne disparaît jamais. Il change de visage. Il entre en clandestinité. Et l’Amérique avec lui.Derrière les façades closes des speakeasies (les bars clandestins), on danse sur du jazz, on trinque en cachette, on négocie des pots-de-vin. La police détourne les yeux, parfois la loi aussi. La boisson coule à flot dans les villes, les caves, les arrière-salles. Et dans les veines du pays.L’État croyait contrôler une habitude. Il découvre qu’il a réveillé un monstre.Car interdire, ce n’est pas empêcher.Et ce que la Prohibition interdit, elle va surtout le rendre rentable.Elle consacre des figures nouvelles.Des avocats devenus millionnaires, dont certains dissimulent leurs distilleries derrière des pharmacies.Des criminels qui deviennent des icônes, comme Al Capone, qui transforme Chicago en capitale du crime, finance des soupes populaires avec l’argent du trafic, tout en faisant exécuter ses rivaux à la mitraillette.Mais la Prohibition, ce n’est pas seulement l’histoire des gangsters. C’est aussi celle des échecs du pouvoir, des contradictions d’une société, et du poids des idéaux mal appliqués.C’est l’histoire d’une croisade morale détournée par l’argent. D’un État qui perd la main.D’un peuple qui se rit des lois… et qui en meurt parfois.Car à force de distiller dans l’illégalité, on fabrique des alcools frelatés, toxiques, dangereux. On mélange, on coupe, on triche. Et on enterre.Et puis il y a l’autre scène : celle des bureaux, des couloirs du Congrès, des caves du Sénat pleines de bouteilles, pendant que les rues se remplissent de cadavres.La Prohibition devait moraliser l’Amérique. Elle l’a fracturée. Elle a sapé la confiance dans les institutions. Elle a légitimé la corruption comme mode de gouvernement. Elle a semé les bases du crime organisé moderne.Et pourtant, cette période est aussi fascinante que trouble. Car elle interroge :Pourquoi une société décide-t-elle de bannir quelque chose d’aussi ancré que l’alcool ?Pourquoi une loi, votée à une écrasante majorité, devient-elle si vite une mascarade ?Et pourquoi, malgré ses effets désastreux, certains rêvent-ils encore, aujourd’hui, de moraliser la société par la contrainte ?Ce que nous allons explorer, ce n’est pas seulement une période de l’histoire américaine.C’est un miroir tendu à notre époque.Car derrière les barils de whisky cachés dans les caves, derrière les gangsters en costume et les descentes de police, il y a une question essentielle : que se passe-t-il quand la loi s’attaque à la culture ? Et que reste-t-il, une fois la tempérance oubliée, mais que la violence, elle, est restée ?Mon invitée, l'historienne et spécialiste des Etats-Unis, Annick Foucrier, qui vient de sortir son dernier ouvrage, excellent, au nom évident "La Prohibition", chez Armand Colin

La Prohibition - 1/6

vendredi 27 juin - 12 min

Ça démarre toujours comme ça Par une bonne intention.Alors, on veut sauver les hommes de l’alcool, protéger les familles, ramener l’ordre moral.On veut guérir l’Amérique.Mais ce que les États-Unis vont vivre, à partir de 1920, n’a rien d’une convalescence. C’est une descente. Une décennie de violence, de double discours, d’hypocrisie politique et de criminalité organisée à une échelle jamais vue.Pendant treize ans, la fabrication, la vente et le transport d’alcool deviennent illégaux sur l’ensemble du territoire américain. Officiellement, l’alcool est banni pour préserver la nation, encourager la tempérance, rendre les citoyens meilleurs. En réalité, il ne disparaît jamais. Il change de visage. Il entre en clandestinité. Et l’Amérique avec lui.Derrière les façades closes des speakeasies (les bars clandestins), on danse sur du jazz, on trinque en cachette, on négocie des pots-de-vin. La police détourne les yeux, parfois la loi aussi. La boisson coule à flot dans les villes, les caves, les arrière-salles. Et dans les veines du pays.L’État croyait contrôler une habitude. Il découvre qu’il a réveillé un monstre.Car interdire, ce n’est pas empêcher.Et ce que la Prohibition interdit, elle va surtout le rendre rentable.Elle consacre des figures nouvelles.Des avocats devenus millionnaires, dont certains dissimulent leurs distilleries derrière des pharmacies.Des criminels qui deviennent des icônes, comme Al Capone, qui transforme Chicago en capitale du crime, finance des soupes populaires avec l’argent du trafic, tout en faisant exécuter ses rivaux à la mitraillette.Mais la Prohibition, ce n’est pas seulement l’histoire des gangsters. C’est aussi celle des échecs du pouvoir, des contradictions d’une société, et du poids des idéaux mal appliqués.C’est l’histoire d’une croisade morale détournée par l’argent. D’un État qui perd la main.D’un peuple qui se rit des lois… et qui en meurt parfois.Car à force de distiller dans l’illégalité, on fabrique des alcools frelatés, toxiques, dangereux. On mélange, on coupe, on triche. Et on enterre.Et puis il y a l’autre scène : celle des bureaux, des couloirs du Congrès, des caves du Sénat pleines de bouteilles, pendant que les rues se remplissent de cadavres.La Prohibition devait moraliser l’Amérique. Elle l’a fracturée. Elle a sapé la confiance dans les institutions. Elle a légitimé la corruption comme mode de gouvernement. Elle a semé les bases du crime organisé moderne.Et pourtant, cette période est aussi fascinante que trouble. Car elle interroge :Pourquoi une société décide-t-elle de bannir quelque chose d’aussi ancré que l’alcool ?Pourquoi une loi, votée à une écrasante majorité, devient-elle si vite une mascarade ?Et pourquoi, malgré ses effets désastreux, certains rêvent-ils encore, aujourd’hui, de moraliser la société par la contrainte ?Ce que nous allons explorer, ce n’est pas seulement une période de l’histoire américaine.C’est un miroir tendu à notre époque.Car derrière les barils de whisky cachés dans les caves, derrière les gangsters en costume et les descentes de police, il y a une question essentielle : que se passe-t-il quand la loi s’attaque à la culture ? Et que reste-t-il, une fois la tempérance oubliée, mais que la violence, elle, est restée ?Mon invitée, l'historienne et spécialiste des Etats-Unis, Annick Foucrier, qui vient de sortir son dernier ouvrage, excellent, au nom évident "La Prohibition", chez Armand Colin

Histoire de l'Algérie #2 - 5/5

mardi 24 juin - 7 min

Cette émission - comme la précédente - est dédiée à Boualem Sansal, toujours emprisonné par un état barbare et inculte. Timeline, à son petit niveau, luttera toujours contre la bêtise, l'inculture, la barbarie, et l'injustice.Richard Fremder1830 ... L’Europe industrielle débarque à Sidi Ferruch sous les plis du drapeau tricolore. Derrière les canons, les promesses : pacifier, civiliser, moderniser. Mais dès les premières heures, la conquête se mue en guerre totale, en répression massive, en anéantissement systématique des résistances, à commencer par celle d’Abdelkader. Ce n’est pas une colonie qui naît, c’est une société fracturée, hiérarchisée, dominée.De 1830 à 1870, la violence fonde le droit. L’Algérie est conquise « par le glaive et la charrue » : les troupes massacrent, les colons défrichent, les tribus sont déplacées, affamées, regroupées. Les textes se succèdent, les Républiques changent, Napoléon III parle d’un « royaume arabe », mais la logique reste : dominer, soumettre, exploiter. Derrière les mots de progrès, une tempête démographique, un pillage organisé, une résistance enfouie.Puis vient le temps des certitudes. 1871 : la dernière grande insurrection kabyle est matée. Le décret Crémieux octroie la citoyenneté aux Juifs mais la refuse aux musulmans. On parle d’« Algérie française », mais il s’agit d’une colonie peuplée de citoyens et de sujets. Les Européens contrôlent les terres, les banques, les tribunaux. Les Algériens sont les indigènes d’un territoire dont ils ne possèdent rien. On leur apprend Molière, mais on leur interdit leur langue. Le tourisme devient l’expression ultime du mépris : on visite les « indigènes » comme des curiosités exotiques.1914-1918. Des dizaines de milliers d’Algériens meurent pour une République qui ne les reconnaît pas. En 1919, une idée nationale commence à germer. Avec Messali Hadj, l’Association des Oulémas ou l’Étoile nord-africaine, se construit un discours autonome, islamique ou laïc, anticolonial, national. Mais les espoirs du centenaire sont écrasés par le mépris, les promesses trahies, les réformes refusées. Les années 1930 sont celles de l’impasse : une société cloisonnée, racialisée, incapable de dialogue.Puis vient le choc. 1945 : Sétif, Guelma, Kherrata. Le drame, la censure, le silence. Le nationalisme algérien s’enflamme. En 1954, la guerre éclate. La Toussaint sanglante ouvre une décennie de violence, d’aveuglement, d’horreur partagée. Attentats, torture, regroupements, exécutions sommaires, propagande, contre-insurrection. Les femmes y prennent part, les artistes y trouvent un cri, les diplomates y cherchent une issue. Mais la République française s’effondre, minée par ses contradictions. En 1962, l’indépendance est proclamée, mais rien n’est résolu.Le chaos commence. D’un rêve d’unité surgit la lutte pour le pouvoir. Le FLN triomphant n’a pas de programme, les accords d’Évian divisent, les harkis sont abandonnés, les Pieds-noirs fuient, les coopérants arrivent. Le peuple algérien, épuisé par 132 ans de domination, doit se réinventer dans l’urgence. L’autogestion, le socialisme, l’islam, la francophonie, l’arabisation : tout est mis sur la table. Mais rien ne prend racine. Entre les coups d’État militaires, les espoirs révolutionnaires, la guerre des Sables contre le Maroc, l’Algérie indépendante cherche encore son visage.C’est cette période, de la dépossession à l’indépendance, que nous allons décrypter, toujours en compagnie de l'historien Michel Pierre, sans manichéisme.Il s'agira de revenir sur les différentes complexités si souvent caricaturées. C’est un demi-siècle de convulsions, de rêves brisés et d’horizons ouverts que nous allons explorer ensemble.

Le martyre de Georges Mandel - Antoine Mordacq

mardi 24 juin - 46 min

De son arrestation en 1940 à sa mort en 1944, Georges Mandel, ancien ministre des Colonies puis de l'Intérieur, a été interné par Vichy, enlevé par les SS avant d'être déporté en Allemagne puis ramené de force en France pour être livré à la Milice et assassiné en forêt de Fontainebleau.La persécution dont il a été l'objet doit autant à son refus de l'armistice en juin 1940 qu'au fait d'être juif : Mandel est rapidement devenu une cible prioritaire du régime de Pétain puis du pouvoir nazi.Au cours de ces quatre années tragiques, l'ancien chef du cabinet civil de Clemenceau (1917-1919) au courage héroïque ne s'est jamais fait d'illusion sur la fin qui l'attendait, comme le montrent ses archives personnelles.Ce sont ces années que raconte Antoine Mordacq dans son ouvrage "Le martyre de Georges Mandel", à partir d'archives considérables, notamment des lettres quasi-quotidiennes que Mandel, sa femme et sa fille s'écrivent.Ce récit brillant et haletant donne ainsi un nouvel éclairage sur l'action d'un homme en résistance face au nazisme et à Vichy.Son auteur, Antoine Mordacq, est notre invité en studio

Histoire de l'Algérie #2 - 4/5

lundi 23 juin - 11 min

Cette émission - comme la précédente - est dédiée à Boualem Sansal, toujours emprisonné par un état barbare et inculte. Timeline, à son petit niveau, luttera toujours contre la bêtise, l'inculture, la barbarie, et l'injustice.Richard Fremder1830 ... L’Europe industrielle débarque à Sidi Ferruch sous les plis du drapeau tricolore. Derrière les canons, les promesses : pacifier, civiliser, moderniser. Mais dès les premières heures, la conquête se mue en guerre totale, en répression massive, en anéantissement systématique des résistances, à commencer par celle d’Abdelkader. Ce n’est pas une colonie qui naît, c’est une société fracturée, hiérarchisée, dominée.De 1830 à 1870, la violence fonde le droit. L’Algérie est conquise « par le glaive et la charrue » : les troupes massacrent, les colons défrichent, les tribus sont déplacées, affamées, regroupées. Les textes se succèdent, les Républiques changent, Napoléon III parle d’un « royaume arabe », mais la logique reste : dominer, soumettre, exploiter. Derrière les mots de progrès, une tempête démographique, un pillage organisé, une résistance enfouie.Puis vient le temps des certitudes. 1871 : la dernière grande insurrection kabyle est matée. Le décret Crémieux octroie la citoyenneté aux Juifs mais la refuse aux musulmans. On parle d’« Algérie française », mais il s’agit d’une colonie peuplée de citoyens et de sujets. Les Européens contrôlent les terres, les banques, les tribunaux. Les Algériens sont les indigènes d’un territoire dont ils ne possèdent rien. On leur apprend Molière, mais on leur interdit leur langue. Le tourisme devient l’expression ultime du mépris : on visite les « indigènes » comme des curiosités exotiques.1914-1918. Des dizaines de milliers d’Algériens meurent pour une République qui ne les reconnaît pas. En 1919, une idée nationale commence à germer. Avec Messali Hadj, l’Association des Oulémas ou l’Étoile nord-africaine, se construit un discours autonome, islamique ou laïc, anticolonial, national. Mais les espoirs du centenaire sont écrasés par le mépris, les promesses trahies, les réformes refusées. Les années 1930 sont celles de l’impasse : une société cloisonnée, racialisée, incapable de dialogue.Puis vient le choc. 1945 : Sétif, Guelma, Kherrata. Le drame, la censure, le silence. Le nationalisme algérien s’enflamme. En 1954, la guerre éclate. La Toussaint sanglante ouvre une décennie de violence, d’aveuglement, d’horreur partagée. Attentats, torture, regroupements, exécutions sommaires, propagande, contre-insurrection. Les femmes y prennent part, les artistes y trouvent un cri, les diplomates y cherchent une issue. Mais la République française s’effondre, minée par ses contradictions. En 1962, l’indépendance est proclamée, mais rien n’est résolu.Le chaos commence. D’un rêve d’unité surgit la lutte pour le pouvoir. Le FLN triomphant n’a pas de programme, les accords d’Évian divisent, les harkis sont abandonnés, les Pieds-noirs fuient, les coopérants arrivent. Le peuple algérien, épuisé par 132 ans de domination, doit se réinventer dans l’urgence. L’autogestion, le socialisme, l’islam, la francophonie, l’arabisation : tout est mis sur la table. Mais rien ne prend racine. Entre les coups d’État militaires, les espoirs révolutionnaires, la guerre des Sables contre le Maroc, l’Algérie indépendante cherche encore son visage.C’est cette période, de la dépossession à l’indépendance, que nous allons décrypter, toujours en compagnie de l'historien Michel Pierre, sans manichéisme.Il s'agira de revenir sur les différentes complexités si souvent caricaturées. C’est un demi-siècle de convulsions, de rêves brisés et d’horizons ouverts que nous allons explorer ensemble.

Histoire de l'Algérie #2 - 3/5

dimanche 22 juin - 13 min

Cette émission - comme la précédente - est dédiée à Boualem Sansal, toujours emprisonné par un état barbare et inculte. Timeline, à son petit niveau, luttera toujours contre la bêtise, l'inculture, la barbarie, et l'injustice.Richard Fremder1830 ... L’Europe industrielle débarque à Sidi Ferruch sous les plis du drapeau tricolore. Derrière les canons, les promesses : pacifier, civiliser, moderniser. Mais dès les premières heures, la conquête se mue en guerre totale, en répression massive, en anéantissement systématique des résistances, à commencer par celle d’Abdelkader. Ce n’est pas une colonie qui naît, c’est une société fracturée, hiérarchisée, dominée.De 1830 à 1870, la violence fonde le droit. L’Algérie est conquise « par le glaive et la charrue » : les troupes massacrent, les colons défrichent, les tribus sont déplacées, affamées, regroupées. Les textes se succèdent, les Républiques changent, Napoléon III parle d’un « royaume arabe », mais la logique reste : dominer, soumettre, exploiter. Derrière les mots de progrès, une tempête démographique, un pillage organisé, une résistance enfouie.Puis vient le temps des certitudes. 1871 : la dernière grande insurrection kabyle est matée. Le décret Crémieux octroie la citoyenneté aux Juifs mais la refuse aux musulmans. On parle d’« Algérie française », mais il s’agit d’une colonie peuplée de citoyens et de sujets. Les Européens contrôlent les terres, les banques, les tribunaux. Les Algériens sont les indigènes d’un territoire dont ils ne possèdent rien. On leur apprend Molière, mais on leur interdit leur langue. Le tourisme devient l’expression ultime du mépris : on visite les « indigènes » comme des curiosités exotiques.1914-1918. Des dizaines de milliers d’Algériens meurent pour une République qui ne les reconnaît pas. En 1919, une idée nationale commence à germer. Avec Messali Hadj, l’Association des Oulémas ou l’Étoile nord-africaine, se construit un discours autonome, islamique ou laïc, anticolonial, national. Mais les espoirs du centenaire sont écrasés par le mépris, les promesses trahies, les réformes refusées. Les années 1930 sont celles de l’impasse : une société cloisonnée, racialisée, incapable de dialogue.Puis vient le choc. 1945 : Sétif, Guelma, Kherrata. Le drame, la censure, le silence. Le nationalisme algérien s’enflamme. En 1954, la guerre éclate. La Toussaint sanglante ouvre une décennie de violence, d’aveuglement, d’horreur partagée. Attentats, torture, regroupements, exécutions sommaires, propagande, contre-insurrection. Les femmes y prennent part, les artistes y trouvent un cri, les diplomates y cherchent une issue. Mais la République française s’effondre, minée par ses contradictions. En 1962, l’indépendance est proclamée, mais rien n’est résolu.Le chaos commence. D’un rêve d’unité surgit la lutte pour le pouvoir. Le FLN triomphant n’a pas de programme, les accords d’Évian divisent, les harkis sont abandonnés, les Pieds-noirs fuient, les coopérants arrivent. Le peuple algérien, épuisé par 132 ans de domination, doit se réinventer dans l’urgence. L’autogestion, le socialisme, l’islam, la francophonie, l’arabisation : tout est mis sur la table. Mais rien ne prend racine. Entre les coups d’État militaires, les espoirs révolutionnaires, la guerre des Sables contre le Maroc, l’Algérie indépendante cherche encore son visage.C’est cette période, de la dépossession à l’indépendance, que nous allons décrypter, toujours en compagnie de l'historien Michel Pierre, sans manichéisme.Il s'agira de revenir sur les différentes complexités si souvent caricaturées. C’est un demi-siècle de convulsions, de rêves brisés et d’horizons ouverts que nous allons explorer ensemble.

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