Timeline, l'Histoire en Podcast

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Redif. : Queen #1... avant Queen 2/6
samedi 12 juillet - 11 min

Vous Ă©coutez gratuitement "Queen... avant Queen", le dernier Ă©pisode du podcast "5.000 ans d'Histoire", proposĂ© gratuitement en 6 parties du vendredi au mercredi ! Si cela vous a plu, retrouvez cet Ă©pisode en entier sans publicitĂ© ainsi que + de 300 podcasts d'une heure environ pour seulement 2⏠par mois, avec une nouvelle Ă©mission chaque Jeudi : https://m.audiomeans.fr/s/S-tavkjvmo Au-delĂ des Ă©poques et des gĂ©nĂ©rations, il existe des artistes qui transcendent les frontiĂšres et marquent Ă jamais le paysage musical. Il y a des artistes, et il y a des Groupes. L'un de ces groupes emblĂ©matiques est Queen. Avec leur talent unique, leur charisme inĂ©galĂ© et leur crĂ©ativitĂ© sans bornes, ces virtuoses du rock ont Ă©crit une page indĂ©lĂ©bile dans l'histoire de la musique. Au cours de ces 2 Ă©missions, nous allons plonger dans l'univers flamboyant de Queen et dĂ©couvrir comment ils ont redĂ©fini les limites du genre, bousculĂ© les conventions et inspirĂ© des millions de fans Ă travers le monde. Que vous soyez un fervent admirateur de leur musique depuis des dĂ©cennies ou simplement curieux d'en savoir plus sur l'hĂ©ritage de Queen, ces Ă©missions vont vous inviter Ă explorer l'ascension fulgurante du groupe, depuis ses modestes dĂ©buts dans les pubs londoniens jusqu'Ă sa consĂ©cration sur les plus grandes scĂšnes internationales. Je vous promets un voyage Ă©pique au cĆur de l'Ăšre du rock des annĂ©es 1970 et 1980, oĂč Freddie Mercury, Brian May, John Deacon et Roger Taylor ont redĂ©fini les codes et repoussĂ© les limites de la crĂ©ativitĂ© musicale. Au-delĂ de leur succĂšs commercial, Queen a incarnĂ© une vĂ©ritable rĂ©volution artistique. Leur musique audacieuse, fusionnant des influences rock, pop, opĂ©ra et mĂȘme disco, a brisĂ© les conventions et ouvert de nouvelles voies crĂ©atives. Des hymnes intemporels tels que "Bohemian Rhapsody", "We Will Rock You" et "Another One Bites the Dust" ont laissĂ© une empreinte indĂ©lĂ©bile dans l'histoire de la musique, et leur Ă©nergie Ă©lectrisante sur scĂšne a fait de leurs concerts de vĂ©ritables spectacles grandioses. Mais Queen, ce n'est pas seulement la musique. C'est aussi une famille, une fraternitĂ©, fraternitĂ©, un peu spĂ©ciale quand mĂȘme. Les membres du groupe ont partagĂ© des moments de triomphe, de joie, mais aussi de tragĂ©die et de deuil. De la flamboyance inĂ©galĂ©e de Freddie Mercury Ă l'harmonie inimitable des voix du groupe, nous dĂ©voilerons les histoires fascinantes qui ont façonnĂ© leur parcours. Nous explorerons ensemble les coulisses de leur crĂ©ativitĂ© dĂ©bordante, leurs collaborations lĂ©gendaires avec d'autres artistes et leur impact durable sur l'industrie musicale. Dans ce premier Ă©pisode, nous allons faire connaissance avec ces garçons pas encore dans le vent, quelles ont Ă©tĂ© leurs inspirations, comment ils se sont rencontrĂ© aussi, et comment ils ont rĂ©alisĂ© leurs premiers pas, leurs premiers disques âŠ
Redif. : Queen #1... avant Queen 1/6
vendredi 11 juillet - 10 min

Vous Ă©coutez gratuitement "Queen... avant Queen", le dernier Ă©pisode du podcast "5.000 ans d'Histoire", proposĂ© gratuitement en 6 parties du vendredi au mercredi ! Si cela vous a plu, retrouvez cet Ă©pisode en entier sans publicitĂ© ainsi que + de 300 podcasts d'une heure environ pour seulement 2⏠par mois, avec une nouvelle Ă©mission chaque Jeudi : https://m.audiomeans.fr/s/S-tavkjvmo Au-delĂ des Ă©poques et des gĂ©nĂ©rations, il existe des artistes qui transcendent les frontiĂšres et marquent Ă jamais le paysage musical. Il y a des artistes, et il y a des Groupes. L'un de ces groupes emblĂ©matiques est Queen. Avec leur talent unique, leur charisme inĂ©galĂ© et leur crĂ©ativitĂ© sans bornes, ces virtuoses du rock ont Ă©crit une page indĂ©lĂ©bile dans l'histoire de la musique. Au cours de ces 2 Ă©missions, nous allons plonger dans l'univers flamboyant de Queen et dĂ©couvrir comment ils ont redĂ©fini les limites du genre, bousculĂ© les conventions et inspirĂ© des millions de fans Ă travers le monde. Que vous soyez un fervent admirateur de leur musique depuis des dĂ©cennies ou simplement curieux d'en savoir plus sur l'hĂ©ritage de Queen, ces Ă©missions vont vous inviter Ă explorer l'ascension fulgurante du groupe, depuis ses modestes dĂ©buts dans les pubs londoniens jusqu'Ă sa consĂ©cration sur les plus grandes scĂšnes internationales. Je vous promets un voyage Ă©pique au cĆur de l'Ăšre du rock des annĂ©es 1970 et 1980, oĂč Freddie Mercury, Brian May, John Deacon et Roger Taylor ont redĂ©fini les codes et repoussĂ© les limites de la crĂ©ativitĂ© musicale. Au-delĂ de leur succĂšs commercial, Queen a incarnĂ© une vĂ©ritable rĂ©volution artistique. Leur musique audacieuse, fusionnant des influences rock, pop, opĂ©ra et mĂȘme disco, a brisĂ© les conventions et ouvert de nouvelles voies crĂ©atives. Des hymnes intemporels tels que "Bohemian Rhapsody", "We Will Rock You" et "Another One Bites the Dust" ont laissĂ© une empreinte indĂ©lĂ©bile dans l'histoire de la musique, et leur Ă©nergie Ă©lectrisante sur scĂšne a fait de leurs concerts de vĂ©ritables spectacles grandioses. Mais Queen, ce n'est pas seulement la musique. C'est aussi une famille, une fraternitĂ©, fraternitĂ©, un peu spĂ©ciale quand mĂȘme. Les membres du groupe ont partagĂ© des moments de triomphe, de joie, mais aussi de tragĂ©die et de deuil. De la flamboyance inĂ©galĂ©e de Freddie Mercury Ă l'harmonie inimitable des voix du groupe, nous dĂ©voilerons les histoires fascinantes qui ont façonnĂ© leur parcours. Nous explorerons ensemble les coulisses de leur crĂ©ativitĂ© dĂ©bordante, leurs collaborations lĂ©gendaires avec d'autres artistes et leur impact durable sur l'industrie musicale. Dans ce premier Ă©pisode, nous allons faire connaissance avec ces garçons pas encore dans le vent, quelles ont Ă©tĂ© leurs inspirations, comment ils se sont rencontrĂ© aussi, et comment ils ont rĂ©alisĂ© leurs premiers pas, leurs premiers disques âŠ
JudaĂŻca #3 David et Salomon - 6/6 et fin
mercredi 09 juillet - 13 min

David et Salomon. Deux noms qui font rĂȘver et qui ont fait couler beaucoup dâencre, depuis lâĂ©poque de la rĂ©daction des rĂ©cits bibliques jusquâĂ nos jours. Les Livres des Rois et des Chroniques ont dressĂ© deux tableaux fabuleux, trop merveilleux pour ĂȘtre vrais. David est dĂ©crit comme un homme beau, courageux et charismatique, nĂ© simple berger et devenu le roi dâIsraĂ«l. Les CananĂ©ens, les Elamite et les Philistins ont anĂ©anti les espoirs de crĂ©er une nation indĂ©pendante qui animaient les fils dâIsraĂ«l. Le premier roi israĂ©lite, SaĂŒl, vaincu, sâest donnĂ© la mort. Tout semble perdu. Mais David, Ă peine montĂ© sur le trĂŽne, se lance dans une vĂ©ritable campagne de conquĂȘte. Il venge lâaffront qui a Ă©tĂ© fait aux IsraĂ©lites, et terrasse tous les peuples autochtones, les uns aprĂšs les autres. Il sâempare de toutes les principales villes de Canaan, et impose les fils dâIsraĂ«l comme les seuls possesseurs de ce pays. Canaan nâexiste plus, IsraĂ«l vient de naĂźtre.A la mort de glorieux roi, câest son fils Salomon qui monte sur le trĂŽne. Le rĂ©cit de son histoire est rempli de passages fabuleux et panĂ©gyriques. Le fils de David apparaĂźt plus comme le hĂ©ros dâun conte des Mille et Une Nuits que comme un personnage historique. Pourtant, lâarchĂ©ologie prouve que lui et son pĂšre ont bel et bien existĂ©. Mais elle rĂ©vĂšle une autre vision des Ă©vĂšnements qui ont jalonnĂ© leurs rĂšgnes. Point de constructions monumentales, point de richesses qui coulent Ă flots, ni mĂȘme dâĂ©curies servant dâabri Ă dâinnombrables Ă©quidĂ©s. Durant lâĂąge du Fer, Ă©poque Ă laquelle ces deux souverains pourraient avoir vĂ©cu, IsraĂ«l est un pays Ă deux visages, partagĂ© entre la plaine, oĂč les habitants se rĂ©unissent en villes, Ă©laborent une sociĂ©tĂ© trĂšs hiĂ©rarchisĂ©e, dominĂ©e par lâĂ©lite, et connectĂ©es au reste du monde oriental, et les rĂ©gions montagneuses, oĂč sâĂ©parpillent quelques villages, habitĂ©s par de modestes fermiers, qui entretiennent de bonnes relations avec les nombreux pasteurs nomades, qui circulent entre le dĂ©sert du SinaĂŻ et les hauteurs de Canaan. IsraĂ«l nâest nullement un pays unifiĂ© sous un mĂȘme sceptre, mais un territoire hĂ©tĂ©rogĂšne, habitĂ© par des groupes dâindividus qui se distinguent les uns des autres. Ils nâont pas les moyens humains et matĂ©riels pour entreprendre une guerre de conquĂȘte comme celle dĂ©crite dans le Livre des Rois. Si David et Salomon ont vraiment existĂ©, ils nâont pas rĂ©gnĂ© sur un nation unie et puissante, qui se serait Ă©levĂ©e au mĂȘme niveau que les grands empires proche-orientaux de lâĂ©poque.La lĂ©gende de David et de Salomon, Ă©levĂ©s au rang de hĂ©ros et de modĂšles de rois, sâest conservĂ©e de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration. Elle garde le souvenir dâun temps oĂč la monarchie Ă©tait unifiĂ©e. Cette mĂ©moire est encore vive et largement rĂ©pandue sur une bonne partie du pays de Canaan. Elle contraste avec ce que la Bible nous apprend de leurs successeurs, dĂ©peints comme des rois violents, querelleurs, injustes et qui se dĂ©tournent des commandements de Dieu, pour remettre Ă lâhonneur les dieux des peuples ennemis. Seuls quelques individus restent fidĂšles Ă YHWH. La rupture entre les deux groupes est inĂ©vitable. Le pays dâIsraĂ«l, unifiĂ© par David et organisĂ© par Salomon, est ainsi divisĂ© en deux parties, deux royaumes, qui vont connaĂźtre des destins diffĂ©rents et tragiques.
JudaĂŻca #3 David et Salomon - 5/6
mardi 08 juillet - 12 min

David et Salomon. Deux noms qui font rĂȘver et qui ont fait couler beaucoup dâencre, depuis lâĂ©poque de la rĂ©daction des rĂ©cits bibliques jusquâĂ nos jours. Les Livres des Rois et des Chroniques ont dressĂ© deux tableaux fabuleux, trop merveilleux pour ĂȘtre vrais. David est dĂ©crit comme un homme beau, courageux et charismatique, nĂ© simple berger et devenu le roi dâIsraĂ«l. Les CananĂ©ens, les Elamite et les Philistins ont anĂ©anti les espoirs de crĂ©er une nation indĂ©pendante qui animaient les fils dâIsraĂ«l. Le premier roi israĂ©lite, SaĂŒl, vaincu, sâest donnĂ© la mort. Tout semble perdu. Mais David, Ă peine montĂ© sur le trĂŽne, se lance dans une vĂ©ritable campagne de conquĂȘte. Il venge lâaffront qui a Ă©tĂ© fait aux IsraĂ©lites, et terrasse tous les peuples autochtones, les uns aprĂšs les autres. Il sâempare de toutes les principales villes de Canaan, et impose les fils dâIsraĂ«l comme les seuls possesseurs de ce pays. Canaan nâexiste plus, IsraĂ«l vient de naĂźtre.A la mort de glorieux roi, câest son fils Salomon qui monte sur le trĂŽne. Le rĂ©cit de son histoire est rempli de passages fabuleux et panĂ©gyriques. Le fils de David apparaĂźt plus comme le hĂ©ros dâun conte des Mille et Une Nuits que comme un personnage historique. Pourtant, lâarchĂ©ologie prouve que lui et son pĂšre ont bel et bien existĂ©. Mais elle rĂ©vĂšle une autre vision des Ă©vĂšnements qui ont jalonnĂ© leurs rĂšgnes. Point de constructions monumentales, point de richesses qui coulent Ă flots, ni mĂȘme dâĂ©curies servant dâabri Ă dâinnombrables Ă©quidĂ©s. Durant lâĂąge du Fer, Ă©poque Ă laquelle ces deux souverains pourraient avoir vĂ©cu, IsraĂ«l est un pays Ă deux visages, partagĂ© entre la plaine, oĂč les habitants se rĂ©unissent en villes, Ă©laborent une sociĂ©tĂ© trĂšs hiĂ©rarchisĂ©e, dominĂ©e par lâĂ©lite, et connectĂ©es au reste du monde oriental, et les rĂ©gions montagneuses, oĂč sâĂ©parpillent quelques villages, habitĂ©s par de modestes fermiers, qui entretiennent de bonnes relations avec les nombreux pasteurs nomades, qui circulent entre le dĂ©sert du SinaĂŻ et les hauteurs de Canaan. IsraĂ«l nâest nullement un pays unifiĂ© sous un mĂȘme sceptre, mais un territoire hĂ©tĂ©rogĂšne, habitĂ© par des groupes dâindividus qui se distinguent les uns des autres. Ils nâont pas les moyens humains et matĂ©riels pour entreprendre une guerre de conquĂȘte comme celle dĂ©crite dans le Livre des Rois. Si David et Salomon ont vraiment existĂ©, ils nâont pas rĂ©gnĂ© sur un nation unie et puissante, qui se serait Ă©levĂ©e au mĂȘme niveau que les grands empires proche-orientaux de lâĂ©poque.La lĂ©gende de David et de Salomon, Ă©levĂ©s au rang de hĂ©ros et de modĂšles de rois, sâest conservĂ©e de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration. Elle garde le souvenir dâun temps oĂč la monarchie Ă©tait unifiĂ©e. Cette mĂ©moire est encore vive et largement rĂ©pandue sur une bonne partie du pays de Canaan. Elle contraste avec ce que la Bible nous apprend de leurs successeurs, dĂ©peints comme des rois violents, querelleurs, injustes et qui se dĂ©tournent des commandements de Dieu, pour remettre Ă lâhonneur les dieux des peuples ennemis. Seuls quelques individus restent fidĂšles Ă YHWH. La rupture entre les deux groupes est inĂ©vitable. Le pays dâIsraĂ«l, unifiĂ© par David et organisĂ© par Salomon, est ainsi divisĂ© en deux parties, deux royaumes, qui vont connaĂźtre des destins diffĂ©rents et tragiques.
Les sociétés secrÚtes - Des Rose-Croix aux Anonymous
mardi 08 juillet - 45 min

Lâhistoire des sociĂ©tĂ©s secrĂštes modernes commence dans lâAllemagne du dĂ©but du XVIIe siĂšcle avec la circulation de manifestes mystĂ©rieux qui annoncent lâexistence dâune confrĂ©rie invisible aux pouvoirs prodigieux. Ses membres affirment ĂȘtre en mesure de sauver lâEurope dâune destruction imminente. Cette rĂ©vĂ©lation se rĂ©pand comme une traĂźnĂ©e de poudre : câest la « rĂ©volution Rose-Croix » qui embrase en quelques annĂ©es le continent tout entier. Depuis quatre siĂšcles, lâintĂ©rĂȘt pour ces confrĂ©ries nâa jamais faibli et lâemblĂ©matique phĂ©nix renaĂźt sans cesse de ses cendres.Des premiers Rose-Croix aux actuels Anonymous, en passant par les Francs-maçons, les Illuminati, les Carbonari, les sinistres membres du Ku Klux Klan, la Loge P2 ou QAnon, tous se revendiquent maĂźtres des secrets. Pierre-Yves Beaurepaire, spĂ©cialiste de lâhistoire de la franc-maçonnerie, nous raconte ce monde oĂč les limites entre rĂ©alitĂ© et fiction sâestompent en une source intarissable dâintrigues, de scĂ©narios improbables ou de fake news.Lâauteur, l'historien Pierre-Yves Beaurepaire, est avec nous en studio
JudaĂŻca #3 David et Salomon - 4/6
lundi 07 juillet - 12 min

David et Salomon. Deux noms qui font rĂȘver et qui ont fait couler beaucoup dâencre, depuis lâĂ©poque de la rĂ©daction des rĂ©cits bibliques jusquâĂ nos jours. Les Livres des Rois et des Chroniques ont dressĂ© deux tableaux fabuleux, trop merveilleux pour ĂȘtre vrais. David est dĂ©crit comme un homme beau, courageux et charismatique, nĂ© simple berger et devenu le roi dâIsraĂ«l. Les CananĂ©ens, les Elamite et les Philistins ont anĂ©anti les espoirs de crĂ©er une nation indĂ©pendante qui animaient les fils dâIsraĂ«l. Le premier roi israĂ©lite, SaĂŒl, vaincu, sâest donnĂ© la mort. Tout semble perdu. Mais David, Ă peine montĂ© sur le trĂŽne, se lance dans une vĂ©ritable campagne de conquĂȘte. Il venge lâaffront qui a Ă©tĂ© fait aux IsraĂ©lites, et terrasse tous les peuples autochtones, les uns aprĂšs les autres. Il sâempare de toutes les principales villes de Canaan, et impose les fils dâIsraĂ«l comme les seuls possesseurs de ce pays. Canaan nâexiste plus, IsraĂ«l vient de naĂźtre.A la mort de glorieux roi, câest son fils Salomon qui monte sur le trĂŽne. Le rĂ©cit de son histoire est rempli de passages fabuleux et panĂ©gyriques. Le fils de David apparaĂźt plus comme le hĂ©ros dâun conte des Mille et Une Nuits que comme un personnage historique. Pourtant, lâarchĂ©ologie prouve que lui et son pĂšre ont bel et bien existĂ©. Mais elle rĂ©vĂšle une autre vision des Ă©vĂšnements qui ont jalonnĂ© leurs rĂšgnes. Point de constructions monumentales, point de richesses qui coulent Ă flots, ni mĂȘme dâĂ©curies servant dâabri Ă dâinnombrables Ă©quidĂ©s. Durant lâĂąge du Fer, Ă©poque Ă laquelle ces deux souverains pourraient avoir vĂ©cu, IsraĂ«l est un pays Ă deux visages, partagĂ© entre la plaine, oĂč les habitants se rĂ©unissent en villes, Ă©laborent une sociĂ©tĂ© trĂšs hiĂ©rarchisĂ©e, dominĂ©e par lâĂ©lite, et connectĂ©es au reste du monde oriental, et les rĂ©gions montagneuses, oĂč sâĂ©parpillent quelques villages, habitĂ©s par de modestes fermiers, qui entretiennent de bonnes relations avec les nombreux pasteurs nomades, qui circulent entre le dĂ©sert du SinaĂŻ et les hauteurs de Canaan. IsraĂ«l nâest nullement un pays unifiĂ© sous un mĂȘme sceptre, mais un territoire hĂ©tĂ©rogĂšne, habitĂ© par des groupes dâindividus qui se distinguent les uns des autres. Ils nâont pas les moyens humains et matĂ©riels pour entreprendre une guerre de conquĂȘte comme celle dĂ©crite dans le Livre des Rois. Si David et Salomon ont vraiment existĂ©, ils nâont pas rĂ©gnĂ© sur un nation unie et puissante, qui se serait Ă©levĂ©e au mĂȘme niveau que les grands empires proche-orientaux de lâĂ©poque.La lĂ©gende de David et de Salomon, Ă©levĂ©s au rang de hĂ©ros et de modĂšles de rois, sâest conservĂ©e de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration. Elle garde le souvenir dâun temps oĂč la monarchie Ă©tait unifiĂ©e. Cette mĂ©moire est encore vive et largement rĂ©pandue sur une bonne partie du pays de Canaan. Elle contraste avec ce que la Bible nous apprend de leurs successeurs, dĂ©peints comme des rois violents, querelleurs, injustes et qui se dĂ©tournent des commandements de Dieu, pour remettre Ă lâhonneur les dieux des peuples ennemis. Seuls quelques individus restent fidĂšles Ă YHWH. La rupture entre les deux groupes est inĂ©vitable. Le pays dâIsraĂ«l, unifiĂ© par David et organisĂ© par Salomon, est ainsi divisĂ© en deux parties, deux royaumes, qui vont connaĂźtre des destins diffĂ©rents et tragiques.
JudaĂŻca #3 David et Salomon - 3/6
dimanche 06 juillet - 12 min

David et Salomon. Deux noms qui font rĂȘver et qui ont fait couler beaucoup dâencre, depuis lâĂ©poque de la rĂ©daction des rĂ©cits bibliques jusquâĂ nos jours. Les Livres des Rois et des Chroniques ont dressĂ© deux tableaux fabuleux, trop merveilleux pour ĂȘtre vrais. David est dĂ©crit comme un homme beau, courageux et charismatique, nĂ© simple berger et devenu le roi dâIsraĂ«l. Les CananĂ©ens, les Elamite et les Philistins ont anĂ©anti les espoirs de crĂ©er une nation indĂ©pendante qui animaient les fils dâIsraĂ«l. Le premier roi israĂ©lite, SaĂŒl, vaincu, sâest donnĂ© la mort. Tout semble perdu. Mais David, Ă peine montĂ© sur le trĂŽne, se lance dans une vĂ©ritable campagne de conquĂȘte. Il venge lâaffront qui a Ă©tĂ© fait aux IsraĂ©lites, et terrasse tous les peuples autochtones, les uns aprĂšs les autres. Il sâempare de toutes les principales villes de Canaan, et impose les fils dâIsraĂ«l comme les seuls possesseurs de ce pays. Canaan nâexiste plus, IsraĂ«l vient de naĂźtre.A la mort de glorieux roi, câest son fils Salomon qui monte sur le trĂŽne. Le rĂ©cit de son histoire est rempli de passages fabuleux et panĂ©gyriques. Le fils de David apparaĂźt plus comme le hĂ©ros dâun conte des Mille et Une Nuits que comme un personnage historique. Pourtant, lâarchĂ©ologie prouve que lui et son pĂšre ont bel et bien existĂ©. Mais elle rĂ©vĂšle une autre vision des Ă©vĂšnements qui ont jalonnĂ© leurs rĂšgnes. Point de constructions monumentales, point de richesses qui coulent Ă flots, ni mĂȘme dâĂ©curies servant dâabri Ă dâinnombrables Ă©quidĂ©s. Durant lâĂąge du Fer, Ă©poque Ă laquelle ces deux souverains pourraient avoir vĂ©cu, IsraĂ«l est un pays Ă deux visages, partagĂ© entre la plaine, oĂč les habitants se rĂ©unissent en villes, Ă©laborent une sociĂ©tĂ© trĂšs hiĂ©rarchisĂ©e, dominĂ©e par lâĂ©lite, et connectĂ©es au reste du monde oriental, et les rĂ©gions montagneuses, oĂč sâĂ©parpillent quelques villages, habitĂ©s par de modestes fermiers, qui entretiennent de bonnes relations avec les nombreux pasteurs nomades, qui circulent entre le dĂ©sert du SinaĂŻ et les hauteurs de Canaan. IsraĂ«l nâest nullement un pays unifiĂ© sous un mĂȘme sceptre, mais un territoire hĂ©tĂ©rogĂšne, habitĂ© par des groupes dâindividus qui se distinguent les uns des autres. Ils nâont pas les moyens humains et matĂ©riels pour entreprendre une guerre de conquĂȘte comme celle dĂ©crite dans le Livre des Rois. Si David et Salomon ont vraiment existĂ©, ils nâont pas rĂ©gnĂ© sur un nation unie et puissante, qui se serait Ă©levĂ©e au mĂȘme niveau que les grands empires proche-orientaux de lâĂ©poque.La lĂ©gende de David et de Salomon, Ă©levĂ©s au rang de hĂ©ros et de modĂšles de rois, sâest conservĂ©e de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration. Elle garde le souvenir dâun temps oĂč la monarchie Ă©tait unifiĂ©e. Cette mĂ©moire est encore vive et largement rĂ©pandue sur une bonne partie du pays de Canaan. Elle contraste avec ce que la Bible nous apprend de leurs successeurs, dĂ©peints comme des rois violents, querelleurs, injustes et qui se dĂ©tournent des commandements de Dieu, pour remettre Ă lâhonneur les dieux des peuples ennemis. Seuls quelques individus restent fidĂšles Ă YHWH. La rupture entre les deux groupes est inĂ©vitable. Le pays dâIsraĂ«l, unifiĂ© par David et organisĂ© par Salomon, est ainsi divisĂ© en deux parties, deux royaumes, qui vont connaĂźtre des destins diffĂ©rents et tragiques.
JudaĂŻca #3 David et Salomon - 2/6
samedi 05 juillet - 11 min

David et Salomon. Deux noms qui font rĂȘver et qui ont fait couler beaucoup dâencre, depuis lâĂ©poque de la rĂ©daction des rĂ©cits bibliques jusquâĂ nos jours. Les Livres des Rois et des Chroniques ont dressĂ© deux tableaux fabuleux, trop merveilleux pour ĂȘtre vrais. David est dĂ©crit comme un homme beau, courageux et charismatique, nĂ© simple berger et devenu le roi dâIsraĂ«l. Les CananĂ©ens, les Elamite et les Philistins ont anĂ©anti les espoirs de crĂ©er une nation indĂ©pendante qui animaient les fils dâIsraĂ«l. Le premier roi israĂ©lite, SaĂŒl, vaincu, sâest donnĂ© la mort. Tout semble perdu. Mais David, Ă peine montĂ© sur le trĂŽne, se lance dans une vĂ©ritable campagne de conquĂȘte. Il venge lâaffront qui a Ă©tĂ© fait aux IsraĂ©lites, et terrasse tous les peuples autochtones, les uns aprĂšs les autres. Il sâempare de toutes les principales villes de Canaan, et impose les fils dâIsraĂ«l comme les seuls possesseurs de ce pays. Canaan nâexiste plus, IsraĂ«l vient de naĂźtre.A la mort de glorieux roi, câest son fils Salomon qui monte sur le trĂŽne. Le rĂ©cit de son histoire est rempli de passages fabuleux et panĂ©gyriques. Le fils de David apparaĂźt plus comme le hĂ©ros dâun conte des Mille et Une Nuits que comme un personnage historique. Pourtant, lâarchĂ©ologie prouve que lui et son pĂšre ont bel et bien existĂ©. Mais elle rĂ©vĂšle une autre vision des Ă©vĂšnements qui ont jalonnĂ© leurs rĂšgnes. Point de constructions monumentales, point de richesses qui coulent Ă flots, ni mĂȘme dâĂ©curies servant dâabri Ă dâinnombrables Ă©quidĂ©s. Durant lâĂąge du Fer, Ă©poque Ă laquelle ces deux souverains pourraient avoir vĂ©cu, IsraĂ«l est un pays Ă deux visages, partagĂ© entre la plaine, oĂč les habitants se rĂ©unissent en villes, Ă©laborent une sociĂ©tĂ© trĂšs hiĂ©rarchisĂ©e, dominĂ©e par lâĂ©lite, et connectĂ©es au reste du monde oriental, et les rĂ©gions montagneuses, oĂč sâĂ©parpillent quelques villages, habitĂ©s par de modestes fermiers, qui entretiennent de bonnes relations avec les nombreux pasteurs nomades, qui circulent entre le dĂ©sert du SinaĂŻ et les hauteurs de Canaan. IsraĂ«l nâest nullement un pays unifiĂ© sous un mĂȘme sceptre, mais un territoire hĂ©tĂ©rogĂšne, habitĂ© par des groupes dâindividus qui se distinguent les uns des autres. Ils nâont pas les moyens humains et matĂ©riels pour entreprendre une guerre de conquĂȘte comme celle dĂ©crite dans le Livre des Rois. Si David et Salomon ont vraiment existĂ©, ils nâont pas rĂ©gnĂ© sur un nation unie et puissante, qui se serait Ă©levĂ©e au mĂȘme niveau que les grands empires proche-orientaux de lâĂ©poque.La lĂ©gende de David et de Salomon, Ă©levĂ©s au rang de hĂ©ros et de modĂšles de rois, sâest conservĂ©e de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration. Elle garde le souvenir dâun temps oĂč la monarchie Ă©tait unifiĂ©e. Cette mĂ©moire est encore vive et largement rĂ©pandue sur une bonne partie du pays de Canaan. Elle contraste avec ce que la Bible nous apprend de leurs successeurs, dĂ©peints comme des rois violents, querelleurs, injustes et qui se dĂ©tournent des commandements de Dieu, pour remettre Ă lâhonneur les dieux des peuples ennemis. Seuls quelques individus restent fidĂšles Ă YHWH. La rupture entre les deux groupes est inĂ©vitable. Le pays dâIsraĂ«l, unifiĂ© par David et organisĂ© par Salomon, est ainsi divisĂ© en deux parties, deux royaumes, qui vont connaĂźtre des destins diffĂ©rents et tragiques.
JudaĂŻca #3 David et Salomon - 1/6
vendredi 04 juillet - 12 min

David et Salomon. Deux noms qui font rĂȘver et qui ont fait couler beaucoup dâencre, depuis lâĂ©poque de la rĂ©daction des rĂ©cits bibliques jusquâĂ nos jours. Les Livres des Rois et des Chroniques ont dressĂ© deux tableaux fabuleux, trop merveilleux pour ĂȘtre vrais. David est dĂ©crit comme un homme beau, courageux et charismatique, nĂ© simple berger et devenu le roi dâIsraĂ«l. Les CananĂ©ens, les Elamite et les Philistins ont anĂ©anti les espoirs de crĂ©er une nation indĂ©pendante qui animaient les fils dâIsraĂ«l. Le premier roi israĂ©lite, SaĂŒl, vaincu, sâest donnĂ© la mort. Tout semble perdu. Mais David, Ă peine montĂ© sur le trĂŽne, se lance dans une vĂ©ritable campagne de conquĂȘte. Il venge lâaffront qui a Ă©tĂ© fait aux IsraĂ©lites, et terrasse tous les peuples autochtones, les uns aprĂšs les autres. Il sâempare de toutes les principales villes de Canaan, et impose les fils dâIsraĂ«l comme les seuls possesseurs de ce pays. Canaan nâexiste plus, IsraĂ«l vient de naĂźtre.A la mort de glorieux roi, câest son fils Salomon qui monte sur le trĂŽne. Le rĂ©cit de son histoire est rempli de passages fabuleux et panĂ©gyriques. Le fils de David apparaĂźt plus comme le hĂ©ros dâun conte des Mille et Une Nuits que comme un personnage historique. Pourtant, lâarchĂ©ologie prouve que lui et son pĂšre ont bel et bien existĂ©. Mais elle rĂ©vĂšle une autre vision des Ă©vĂšnements qui ont jalonnĂ© leurs rĂšgnes. Point de constructions monumentales, point de richesses qui coulent Ă flots, ni mĂȘme dâĂ©curies servant dâabri Ă dâinnombrables Ă©quidĂ©s. Durant lâĂąge du Fer, Ă©poque Ă laquelle ces deux souverains pourraient avoir vĂ©cu, IsraĂ«l est un pays Ă deux visages, partagĂ© entre la plaine, oĂč les habitants se rĂ©unissent en villes, Ă©laborent une sociĂ©tĂ© trĂšs hiĂ©rarchisĂ©e, dominĂ©e par lâĂ©lite, et connectĂ©es au reste du monde oriental, et les rĂ©gions montagneuses, oĂč sâĂ©parpillent quelques villages, habitĂ©s par de modestes fermiers, qui entretiennent de bonnes relations avec les nombreux pasteurs nomades, qui circulent entre le dĂ©sert du SinaĂŻ et les hauteurs de Canaan. IsraĂ«l nâest nullement un pays unifiĂ© sous un mĂȘme sceptre, mais un territoire hĂ©tĂ©rogĂšne, habitĂ© par des groupes dâindividus qui se distinguent les uns des autres. Ils nâont pas les moyens humains et matĂ©riels pour entreprendre une guerre de conquĂȘte comme celle dĂ©crite dans le Livre des Rois. Si David et Salomon ont vraiment existĂ©, ils nâont pas rĂ©gnĂ© sur un nation unie et puissante, qui se serait Ă©levĂ©e au mĂȘme niveau que les grands empires proche-orientaux de lâĂ©poque.La lĂ©gende de David et de Salomon, Ă©levĂ©s au rang de hĂ©ros et de modĂšles de rois, sâest conservĂ©e de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration. Elle garde le souvenir dâun temps oĂč la monarchie Ă©tait unifiĂ©e. Cette mĂ©moire est encore vive et largement rĂ©pandue sur une bonne partie du pays de Canaan. Elle contraste avec ce que la Bible nous apprend de leurs successeurs, dĂ©peints comme des rois violents, querelleurs, injustes et qui se dĂ©tournent des commandements de Dieu, pour remettre Ă lâhonneur les dieux des peuples ennemis. Seuls quelques individus restent fidĂšles Ă YHWH. La rupture entre les deux groupes est inĂ©vitable. Le pays dâIsraĂ«l, unifiĂ© par David et organisĂ© par Salomon, est ainsi divisĂ© en deux parties, deux royaumes, qui vont connaĂźtre des destins diffĂ©rents et tragiques.
La Prohibition - 6/6 et fin
mercredi 02 juillet - 15 min

Ăa dĂ©marre toujours comme ça Par une bonne intention.Alors, on veut sauver les hommes de lâalcool, protĂ©ger les familles, ramener lâordre moral.On veut guĂ©rir lâAmĂ©rique.Mais ce que les Ătats-Unis vont vivre, Ă partir de 1920, nâa rien dâune convalescence. Câest une descente. Une dĂ©cennie de violence, de double discours, dâhypocrisie politique et de criminalitĂ© organisĂ©e Ă une Ă©chelle jamais vue.Pendant treize ans, la fabrication, la vente et le transport dâalcool deviennent illĂ©gaux sur lâensemble du territoire amĂ©ricain. Officiellement, lâalcool est banni pour prĂ©server la nation, encourager la tempĂ©rance, rendre les citoyens meilleurs. En rĂ©alitĂ©, il ne disparaĂźt jamais. Il change de visage. Il entre en clandestinitĂ©. Et lâAmĂ©rique avec lui.DerriĂšre les façades closes des speakeasies (les bars clandestins), on danse sur du jazz, on trinque en cachette, on nĂ©gocie des pots-de-vin. La police dĂ©tourne les yeux, parfois la loi aussi. La boisson coule Ă flot dans les villes, les caves, les arriĂšre-salles. Et dans les veines du pays.LâĂtat croyait contrĂŽler une habitude. Il dĂ©couvre quâil a rĂ©veillĂ© un monstre.Car interdire, ce nâest pas empĂȘcher.Et ce que la Prohibition interdit, elle va surtout le rendre rentable.Elle consacre des figures nouvelles.Des avocats devenus millionnaires, dont certains dissimulent leurs distilleries derriĂšre des pharmacies.Des criminels qui deviennent des icĂŽnes, comme Al Capone, qui transforme Chicago en capitale du crime, finance des soupes populaires avec lâargent du trafic, tout en faisant exĂ©cuter ses rivaux Ă la mitraillette.Mais la Prohibition, ce nâest pas seulement lâhistoire des gangsters. Câest aussi celle des Ă©checs du pouvoir, des contradictions dâune sociĂ©tĂ©, et du poids des idĂ©aux mal appliquĂ©s.Câest lâhistoire dâune croisade morale dĂ©tournĂ©e par lâargent. Dâun Ătat qui perd la main.Dâun peuple qui se rit des lois⊠et qui en meurt parfois.Car Ă force de distiller dans lâillĂ©galitĂ©, on fabrique des alcools frelatĂ©s, toxiques, dangereux. On mĂ©lange, on coupe, on triche. Et on enterre.Et puis il y a lâautre scĂšne : celle des bureaux, des couloirs du CongrĂšs, des caves du SĂ©nat pleines de bouteilles, pendant que les rues se remplissent de cadavres.La Prohibition devait moraliser lâAmĂ©rique. Elle lâa fracturĂ©e. Elle a sapĂ© la confiance dans les institutions. Elle a lĂ©gitimĂ© la corruption comme mode de gouvernement. Elle a semĂ© les bases du crime organisĂ© moderne.Et pourtant, cette pĂ©riode est aussi fascinante que trouble. Car elle interroge :Pourquoi une sociĂ©tĂ© dĂ©cide-t-elle de bannir quelque chose dâaussi ancrĂ© que lâalcool ?Pourquoi une loi, votĂ©e Ă une Ă©crasante majoritĂ©, devient-elle si vite une mascarade ?Et pourquoi, malgrĂ© ses effets dĂ©sastreux, certains rĂȘvent-ils encore, aujourdâhui, de moraliser la sociĂ©tĂ© par la contrainte ?Ce que nous allons explorer, ce nâest pas seulement une pĂ©riode de lâhistoire amĂ©ricaine.Câest un miroir tendu Ă notre Ă©poque.Car derriĂšre les barils de whisky cachĂ©s dans les caves, derriĂšre les gangsters en costume et les descentes de police, il y a une question essentielle : que se passe-t-il quand la loi sâattaque Ă la culture ? Et que reste-t-il, une fois la tempĂ©rance oubliĂ©e, mais que la violence, elle, est restĂ©e ?Mon invitĂ©e, l'historienne et spĂ©cialiste des Etats-Unis, Annick Foucrier, qui vient de sortir son dernier ouvrage, excellent, au nom Ă©vident "La Prohibition", chez Armand Colin
Le roi: Une autre histoire de la droite - Baptiste Roger-Lacan
mardi 01 juillet - 48 min

Les Français ne se seraient pas remis de la mort de Louis XVI. En 2015, Emmanuel Macron expliquait que le roi Ă©tait «l'absent» du «processus dĂ©mocratique». Cette absence justifierait le renforcement de l'exĂ©cutif sous la Ve RĂ©publique. Paradoxalement, la monarchie n'a jamais Ă©tĂ© en position d'ĂȘtre restaurĂ©e depuis les annĂ©es 1870, et pourtant le roi n'a pas disparu. Alors comment ce spleen a-t-il Ă©tĂ© entretenu?? Il se diffuse sous la IIIe RĂ©publique, lorsque les droites doivent composer avec la fin des espoirs de Restauration. Face Ă ce vide, elles entretiennent des rĂ©cits et des thĂ©ories contre-rĂ©volutionnaires. Au coeur de ce dispositif, on trouve la figure du roi, alternative Ă une rĂ©publique libĂ©rale. Jusqu'Ă la Seconde Guerre mondiale, cet imaginaire est mobilisĂ© dans le dĂ©bat public. Il survit dans des lieux aussi diffĂ©rents que le chĂąteau de Versailles, devenu un musĂ©e Ă la gloire de l'Ancien RĂ©gime, mais aussi des institutions comme l'AcadĂ©mie française. Il se diffuse grĂące Ă d'immenses succĂšs de librairie, qui nourrissent la nostalgie. Bref, la France ne se comprend pas sans son roi.Lâauteur, Baptiste Roger-Lacan, est avec nous en studio
La Prohibition - 5/6
mardi 01 juillet - 11 min

Ăa dĂ©marre toujours comme ça Par une bonne intention.Alors, on veut sauver les hommes de lâalcool, protĂ©ger les familles, ramener lâordre moral.On veut guĂ©rir lâAmĂ©rique.Mais ce que les Ătats-Unis vont vivre, Ă partir de 1920, nâa rien dâune convalescence. Câest une descente. Une dĂ©cennie de violence, de double discours, dâhypocrisie politique et de criminalitĂ© organisĂ©e Ă une Ă©chelle jamais vue.Pendant treize ans, la fabrication, la vente et le transport dâalcool deviennent illĂ©gaux sur lâensemble du territoire amĂ©ricain. Officiellement, lâalcool est banni pour prĂ©server la nation, encourager la tempĂ©rance, rendre les citoyens meilleurs. En rĂ©alitĂ©, il ne disparaĂźt jamais. Il change de visage. Il entre en clandestinitĂ©. Et lâAmĂ©rique avec lui.DerriĂšre les façades closes des speakeasies (les bars clandestins), on danse sur du jazz, on trinque en cachette, on nĂ©gocie des pots-de-vin. La police dĂ©tourne les yeux, parfois la loi aussi. La boisson coule Ă flot dans les villes, les caves, les arriĂšre-salles. Et dans les veines du pays.LâĂtat croyait contrĂŽler une habitude. Il dĂ©couvre quâil a rĂ©veillĂ© un monstre.Car interdire, ce nâest pas empĂȘcher.Et ce que la Prohibition interdit, elle va surtout le rendre rentable.Elle consacre des figures nouvelles.Des avocats devenus millionnaires, dont certains dissimulent leurs distilleries derriĂšre des pharmacies.Des criminels qui deviennent des icĂŽnes, comme Al Capone, qui transforme Chicago en capitale du crime, finance des soupes populaires avec lâargent du trafic, tout en faisant exĂ©cuter ses rivaux Ă la mitraillette.Mais la Prohibition, ce nâest pas seulement lâhistoire des gangsters. Câest aussi celle des Ă©checs du pouvoir, des contradictions dâune sociĂ©tĂ©, et du poids des idĂ©aux mal appliquĂ©s.Câest lâhistoire dâune croisade morale dĂ©tournĂ©e par lâargent. Dâun Ătat qui perd la main.Dâun peuple qui se rit des lois⊠et qui en meurt parfois.Car Ă force de distiller dans lâillĂ©galitĂ©, on fabrique des alcools frelatĂ©s, toxiques, dangereux. On mĂ©lange, on coupe, on triche. Et on enterre.Et puis il y a lâautre scĂšne : celle des bureaux, des couloirs du CongrĂšs, des caves du SĂ©nat pleines de bouteilles, pendant que les rues se remplissent de cadavres.La Prohibition devait moraliser lâAmĂ©rique. Elle lâa fracturĂ©e. Elle a sapĂ© la confiance dans les institutions. Elle a lĂ©gitimĂ© la corruption comme mode de gouvernement. Elle a semĂ© les bases du crime organisĂ© moderne.Et pourtant, cette pĂ©riode est aussi fascinante que trouble. Car elle interroge :Pourquoi une sociĂ©tĂ© dĂ©cide-t-elle de bannir quelque chose dâaussi ancrĂ© que lâalcool ?Pourquoi une loi, votĂ©e Ă une Ă©crasante majoritĂ©, devient-elle si vite une mascarade ?Et pourquoi, malgrĂ© ses effets dĂ©sastreux, certains rĂȘvent-ils encore, aujourdâhui, de moraliser la sociĂ©tĂ© par la contrainte ?Ce que nous allons explorer, ce nâest pas seulement une pĂ©riode de lâhistoire amĂ©ricaine.Câest un miroir tendu Ă notre Ă©poque.Car derriĂšre les barils de whisky cachĂ©s dans les caves, derriĂšre les gangsters en costume et les descentes de police, il y a une question essentielle : que se passe-t-il quand la loi sâattaque Ă la culture ? Et que reste-t-il, une fois la tempĂ©rance oubliĂ©e, mais que la violence, elle, est restĂ©e ?Mon invitĂ©e, l'historienne et spĂ©cialiste des Etats-Unis, Annick Foucrier, qui vient de sortir son dernier ouvrage, excellent, au nom Ă©vident "La Prohibition", chez Armand Colin
La Prohibition - 4/6
lundi 30 juin - 13 min

Ăa dĂ©marre toujours comme ça Par une bonne intention.Alors, on veut sauver les hommes de lâalcool, protĂ©ger les familles, ramener lâordre moral.On veut guĂ©rir lâAmĂ©rique.Mais ce que les Ătats-Unis vont vivre, Ă partir de 1920, nâa rien dâune convalescence. Câest une descente. Une dĂ©cennie de violence, de double discours, dâhypocrisie politique et de criminalitĂ© organisĂ©e Ă une Ă©chelle jamais vue.Pendant treize ans, la fabrication, la vente et le transport dâalcool deviennent illĂ©gaux sur lâensemble du territoire amĂ©ricain. Officiellement, lâalcool est banni pour prĂ©server la nation, encourager la tempĂ©rance, rendre les citoyens meilleurs. En rĂ©alitĂ©, il ne disparaĂźt jamais. Il change de visage. Il entre en clandestinitĂ©. Et lâAmĂ©rique avec lui.DerriĂšre les façades closes des speakeasies (les bars clandestins), on danse sur du jazz, on trinque en cachette, on nĂ©gocie des pots-de-vin. La police dĂ©tourne les yeux, parfois la loi aussi. La boisson coule Ă flot dans les villes, les caves, les arriĂšre-salles. Et dans les veines du pays.LâĂtat croyait contrĂŽler une habitude. Il dĂ©couvre quâil a rĂ©veillĂ© un monstre.Car interdire, ce nâest pas empĂȘcher.Et ce que la Prohibition interdit, elle va surtout le rendre rentable.Elle consacre des figures nouvelles.Des avocats devenus millionnaires, dont certains dissimulent leurs distilleries derriĂšre des pharmacies.Des criminels qui deviennent des icĂŽnes, comme Al Capone, qui transforme Chicago en capitale du crime, finance des soupes populaires avec lâargent du trafic, tout en faisant exĂ©cuter ses rivaux Ă la mitraillette.Mais la Prohibition, ce nâest pas seulement lâhistoire des gangsters. Câest aussi celle des Ă©checs du pouvoir, des contradictions dâune sociĂ©tĂ©, et du poids des idĂ©aux mal appliquĂ©s.Câest lâhistoire dâune croisade morale dĂ©tournĂ©e par lâargent. Dâun Ătat qui perd la main.Dâun peuple qui se rit des lois⊠et qui en meurt parfois.Car Ă force de distiller dans lâillĂ©galitĂ©, on fabrique des alcools frelatĂ©s, toxiques, dangereux. On mĂ©lange, on coupe, on triche. Et on enterre.Et puis il y a lâautre scĂšne : celle des bureaux, des couloirs du CongrĂšs, des caves du SĂ©nat pleines de bouteilles, pendant que les rues se remplissent de cadavres.La Prohibition devait moraliser lâAmĂ©rique. Elle lâa fracturĂ©e. Elle a sapĂ© la confiance dans les institutions. Elle a lĂ©gitimĂ© la corruption comme mode de gouvernement. Elle a semĂ© les bases du crime organisĂ© moderne.Et pourtant, cette pĂ©riode est aussi fascinante que trouble. Car elle interroge :Pourquoi une sociĂ©tĂ© dĂ©cide-t-elle de bannir quelque chose dâaussi ancrĂ© que lâalcool ?Pourquoi une loi, votĂ©e Ă une Ă©crasante majoritĂ©, devient-elle si vite une mascarade ?Et pourquoi, malgrĂ© ses effets dĂ©sastreux, certains rĂȘvent-ils encore, aujourdâhui, de moraliser la sociĂ©tĂ© par la contrainte ?Ce que nous allons explorer, ce nâest pas seulement une pĂ©riode de lâhistoire amĂ©ricaine.Câest un miroir tendu Ă notre Ă©poque.Car derriĂšre les barils de whisky cachĂ©s dans les caves, derriĂšre les gangsters en costume et les descentes de police, il y a une question essentielle : que se passe-t-il quand la loi sâattaque Ă la culture ? Et que reste-t-il, une fois la tempĂ©rance oubliĂ©e, mais que la violence, elle, est restĂ©e ?Mon invitĂ©e, l'historienne et spĂ©cialiste des Etats-Unis, Annick Foucrier, qui vient de sortir son dernier ouvrage, excellent, au nom Ă©vident "La Prohibition", chez Armand Colin
La Prohibition - 3/6
dimanche 29 juin - 12 min

Ăa dĂ©marre toujours comme ça Par une bonne intention.Alors, on veut sauver les hommes de lâalcool, protĂ©ger les familles, ramener lâordre moral.On veut guĂ©rir lâAmĂ©rique.Mais ce que les Ătats-Unis vont vivre, Ă partir de 1920, nâa rien dâune convalescence. Câest une descente. Une dĂ©cennie de violence, de double discours, dâhypocrisie politique et de criminalitĂ© organisĂ©e Ă une Ă©chelle jamais vue.Pendant treize ans, la fabrication, la vente et le transport dâalcool deviennent illĂ©gaux sur lâensemble du territoire amĂ©ricain. Officiellement, lâalcool est banni pour prĂ©server la nation, encourager la tempĂ©rance, rendre les citoyens meilleurs. En rĂ©alitĂ©, il ne disparaĂźt jamais. Il change de visage. Il entre en clandestinitĂ©. Et lâAmĂ©rique avec lui.DerriĂšre les façades closes des speakeasies (les bars clandestins), on danse sur du jazz, on trinque en cachette, on nĂ©gocie des pots-de-vin. La police dĂ©tourne les yeux, parfois la loi aussi. La boisson coule Ă flot dans les villes, les caves, les arriĂšre-salles. Et dans les veines du pays.LâĂtat croyait contrĂŽler une habitude. Il dĂ©couvre quâil a rĂ©veillĂ© un monstre.Car interdire, ce nâest pas empĂȘcher.Et ce que la Prohibition interdit, elle va surtout le rendre rentable.Elle consacre des figures nouvelles.Des avocats devenus millionnaires, dont certains dissimulent leurs distilleries derriĂšre des pharmacies.Des criminels qui deviennent des icĂŽnes, comme Al Capone, qui transforme Chicago en capitale du crime, finance des soupes populaires avec lâargent du trafic, tout en faisant exĂ©cuter ses rivaux Ă la mitraillette.Mais la Prohibition, ce nâest pas seulement lâhistoire des gangsters. Câest aussi celle des Ă©checs du pouvoir, des contradictions dâune sociĂ©tĂ©, et du poids des idĂ©aux mal appliquĂ©s.Câest lâhistoire dâune croisade morale dĂ©tournĂ©e par lâargent. Dâun Ătat qui perd la main.Dâun peuple qui se rit des lois⊠et qui en meurt parfois.Car Ă force de distiller dans lâillĂ©galitĂ©, on fabrique des alcools frelatĂ©s, toxiques, dangereux. On mĂ©lange, on coupe, on triche. Et on enterre.Et puis il y a lâautre scĂšne : celle des bureaux, des couloirs du CongrĂšs, des caves du SĂ©nat pleines de bouteilles, pendant que les rues se remplissent de cadavres.La Prohibition devait moraliser lâAmĂ©rique. Elle lâa fracturĂ©e. Elle a sapĂ© la confiance dans les institutions. Elle a lĂ©gitimĂ© la corruption comme mode de gouvernement. Elle a semĂ© les bases du crime organisĂ© moderne.Et pourtant, cette pĂ©riode est aussi fascinante que trouble. Car elle interroge :Pourquoi une sociĂ©tĂ© dĂ©cide-t-elle de bannir quelque chose dâaussi ancrĂ© que lâalcool ?Pourquoi une loi, votĂ©e Ă une Ă©crasante majoritĂ©, devient-elle si vite une mascarade ?Et pourquoi, malgrĂ© ses effets dĂ©sastreux, certains rĂȘvent-ils encore, aujourdâhui, de moraliser la sociĂ©tĂ© par la contrainte ?Ce que nous allons explorer, ce nâest pas seulement une pĂ©riode de lâhistoire amĂ©ricaine.Câest un miroir tendu Ă notre Ă©poque.Car derriĂšre les barils de whisky cachĂ©s dans les caves, derriĂšre les gangsters en costume et les descentes de police, il y a une question essentielle : que se passe-t-il quand la loi sâattaque Ă la culture ? Et que reste-t-il, une fois la tempĂ©rance oubliĂ©e, mais que la violence, elle, est restĂ©e ?Mon invitĂ©e, l'historienne et spĂ©cialiste des Etats-Unis, Annick Foucrier, qui vient de sortir son dernier ouvrage, excellent, au nom Ă©vident "La Prohibition", chez Armand Colin
La Prohibition - 2/6
samedi 28 juin - 14 min

Ăa dĂ©marre toujours comme ça Par une bonne intention.Alors, on veut sauver les hommes de lâalcool, protĂ©ger les familles, ramener lâordre moral.On veut guĂ©rir lâAmĂ©rique.Mais ce que les Ătats-Unis vont vivre, Ă partir de 1920, nâa rien dâune convalescence. Câest une descente. Une dĂ©cennie de violence, de double discours, dâhypocrisie politique et de criminalitĂ© organisĂ©e Ă une Ă©chelle jamais vue.Pendant treize ans, la fabrication, la vente et le transport dâalcool deviennent illĂ©gaux sur lâensemble du territoire amĂ©ricain. Officiellement, lâalcool est banni pour prĂ©server la nation, encourager la tempĂ©rance, rendre les citoyens meilleurs. En rĂ©alitĂ©, il ne disparaĂźt jamais. Il change de visage. Il entre en clandestinitĂ©. Et lâAmĂ©rique avec lui.DerriĂšre les façades closes des speakeasies (les bars clandestins), on danse sur du jazz, on trinque en cachette, on nĂ©gocie des pots-de-vin. La police dĂ©tourne les yeux, parfois la loi aussi. La boisson coule Ă flot dans les villes, les caves, les arriĂšre-salles. Et dans les veines du pays.LâĂtat croyait contrĂŽler une habitude. Il dĂ©couvre quâil a rĂ©veillĂ© un monstre.Car interdire, ce nâest pas empĂȘcher.Et ce que la Prohibition interdit, elle va surtout le rendre rentable.Elle consacre des figures nouvelles.Des avocats devenus millionnaires, dont certains dissimulent leurs distilleries derriĂšre des pharmacies.Des criminels qui deviennent des icĂŽnes, comme Al Capone, qui transforme Chicago en capitale du crime, finance des soupes populaires avec lâargent du trafic, tout en faisant exĂ©cuter ses rivaux Ă la mitraillette.Mais la Prohibition, ce nâest pas seulement lâhistoire des gangsters. Câest aussi celle des Ă©checs du pouvoir, des contradictions dâune sociĂ©tĂ©, et du poids des idĂ©aux mal appliquĂ©s.Câest lâhistoire dâune croisade morale dĂ©tournĂ©e par lâargent. Dâun Ătat qui perd la main.Dâun peuple qui se rit des lois⊠et qui en meurt parfois.Car Ă force de distiller dans lâillĂ©galitĂ©, on fabrique des alcools frelatĂ©s, toxiques, dangereux. On mĂ©lange, on coupe, on triche. Et on enterre.Et puis il y a lâautre scĂšne : celle des bureaux, des couloirs du CongrĂšs, des caves du SĂ©nat pleines de bouteilles, pendant que les rues se remplissent de cadavres.La Prohibition devait moraliser lâAmĂ©rique. Elle lâa fracturĂ©e. Elle a sapĂ© la confiance dans les institutions. Elle a lĂ©gitimĂ© la corruption comme mode de gouvernement. Elle a semĂ© les bases du crime organisĂ© moderne.Et pourtant, cette pĂ©riode est aussi fascinante que trouble. Car elle interroge :Pourquoi une sociĂ©tĂ© dĂ©cide-t-elle de bannir quelque chose dâaussi ancrĂ© que lâalcool ?Pourquoi une loi, votĂ©e Ă une Ă©crasante majoritĂ©, devient-elle si vite une mascarade ?Et pourquoi, malgrĂ© ses effets dĂ©sastreux, certains rĂȘvent-ils encore, aujourdâhui, de moraliser la sociĂ©tĂ© par la contrainte ?Ce que nous allons explorer, ce nâest pas seulement une pĂ©riode de lâhistoire amĂ©ricaine.Câest un miroir tendu Ă notre Ă©poque.Car derriĂšre les barils de whisky cachĂ©s dans les caves, derriĂšre les gangsters en costume et les descentes de police, il y a une question essentielle : que se passe-t-il quand la loi sâattaque Ă la culture ? Et que reste-t-il, une fois la tempĂ©rance oubliĂ©e, mais que la violence, elle, est restĂ©e ?Mon invitĂ©e, l'historienne et spĂ©cialiste des Etats-Unis, Annick Foucrier, qui vient de sortir son dernier ouvrage, excellent, au nom Ă©vident "La Prohibition", chez Armand Colin
La Prohibition - 1/6
vendredi 27 juin - 12 min

Ăa dĂ©marre toujours comme ça Par une bonne intention.Alors, on veut sauver les hommes de lâalcool, protĂ©ger les familles, ramener lâordre moral.On veut guĂ©rir lâAmĂ©rique.Mais ce que les Ătats-Unis vont vivre, Ă partir de 1920, nâa rien dâune convalescence. Câest une descente. Une dĂ©cennie de violence, de double discours, dâhypocrisie politique et de criminalitĂ© organisĂ©e Ă une Ă©chelle jamais vue.Pendant treize ans, la fabrication, la vente et le transport dâalcool deviennent illĂ©gaux sur lâensemble du territoire amĂ©ricain. Officiellement, lâalcool est banni pour prĂ©server la nation, encourager la tempĂ©rance, rendre les citoyens meilleurs. En rĂ©alitĂ©, il ne disparaĂźt jamais. Il change de visage. Il entre en clandestinitĂ©. Et lâAmĂ©rique avec lui.DerriĂšre les façades closes des speakeasies (les bars clandestins), on danse sur du jazz, on trinque en cachette, on nĂ©gocie des pots-de-vin. La police dĂ©tourne les yeux, parfois la loi aussi. La boisson coule Ă flot dans les villes, les caves, les arriĂšre-salles. Et dans les veines du pays.LâĂtat croyait contrĂŽler une habitude. Il dĂ©couvre quâil a rĂ©veillĂ© un monstre.Car interdire, ce nâest pas empĂȘcher.Et ce que la Prohibition interdit, elle va surtout le rendre rentable.Elle consacre des figures nouvelles.Des avocats devenus millionnaires, dont certains dissimulent leurs distilleries derriĂšre des pharmacies.Des criminels qui deviennent des icĂŽnes, comme Al Capone, qui transforme Chicago en capitale du crime, finance des soupes populaires avec lâargent du trafic, tout en faisant exĂ©cuter ses rivaux Ă la mitraillette.Mais la Prohibition, ce nâest pas seulement lâhistoire des gangsters. Câest aussi celle des Ă©checs du pouvoir, des contradictions dâune sociĂ©tĂ©, et du poids des idĂ©aux mal appliquĂ©s.Câest lâhistoire dâune croisade morale dĂ©tournĂ©e par lâargent. Dâun Ătat qui perd la main.Dâun peuple qui se rit des lois⊠et qui en meurt parfois.Car Ă force de distiller dans lâillĂ©galitĂ©, on fabrique des alcools frelatĂ©s, toxiques, dangereux. On mĂ©lange, on coupe, on triche. Et on enterre.Et puis il y a lâautre scĂšne : celle des bureaux, des couloirs du CongrĂšs, des caves du SĂ©nat pleines de bouteilles, pendant que les rues se remplissent de cadavres.La Prohibition devait moraliser lâAmĂ©rique. Elle lâa fracturĂ©e. Elle a sapĂ© la confiance dans les institutions. Elle a lĂ©gitimĂ© la corruption comme mode de gouvernement. Elle a semĂ© les bases du crime organisĂ© moderne.Et pourtant, cette pĂ©riode est aussi fascinante que trouble. Car elle interroge :Pourquoi une sociĂ©tĂ© dĂ©cide-t-elle de bannir quelque chose dâaussi ancrĂ© que lâalcool ?Pourquoi une loi, votĂ©e Ă une Ă©crasante majoritĂ©, devient-elle si vite une mascarade ?Et pourquoi, malgrĂ© ses effets dĂ©sastreux, certains rĂȘvent-ils encore, aujourdâhui, de moraliser la sociĂ©tĂ© par la contrainte ?Ce que nous allons explorer, ce nâest pas seulement une pĂ©riode de lâhistoire amĂ©ricaine.Câest un miroir tendu Ă notre Ă©poque.Car derriĂšre les barils de whisky cachĂ©s dans les caves, derriĂšre les gangsters en costume et les descentes de police, il y a une question essentielle : que se passe-t-il quand la loi sâattaque Ă la culture ? Et que reste-t-il, une fois la tempĂ©rance oubliĂ©e, mais que la violence, elle, est restĂ©e ?Mon invitĂ©e, l'historienne et spĂ©cialiste des Etats-Unis, Annick Foucrier, qui vient de sortir son dernier ouvrage, excellent, au nom Ă©vident "La Prohibition", chez Armand Colin
Histoire de l'Algérie #2 - 5/5
mardi 24 juin - 7 min

Cette Ă©mission - comme la prĂ©cĂ©dente - est dĂ©diĂ©e Ă Boualem Sansal, toujours emprisonnĂ© par un Ă©tat barbare et inculte. Timeline, Ă son petit niveau, luttera toujours contre la bĂȘtise, l'inculture, la barbarie, et l'injustice.Richard Fremder1830 ... LâEurope industrielle dĂ©barque Ă Sidi Ferruch sous les plis du drapeau tricolore. DerriĂšre les canons, les promesses : pacifier, civiliser, moderniser. Mais dĂšs les premiĂšres heures, la conquĂȘte se mue en guerre totale, en rĂ©pression massive, en anĂ©antissement systĂ©matique des rĂ©sistances, Ă commencer par celle dâAbdelkader. Ce nâest pas une colonie qui naĂźt, câest une sociĂ©tĂ© fracturĂ©e, hiĂ©rarchisĂ©e, dominĂ©e.De 1830 Ă 1870, la violence fonde le droit. LâAlgĂ©rie est conquise « par le glaive et la charrue » : les troupes massacrent, les colons dĂ©frichent, les tribus sont dĂ©placĂ©es, affamĂ©es, regroupĂ©es. Les textes se succĂšdent, les RĂ©publiques changent, NapolĂ©on III parle dâun « royaume arabe », mais la logique reste : dominer, soumettre, exploiter. DerriĂšre les mots de progrĂšs, une tempĂȘte dĂ©mographique, un pillage organisĂ©, une rĂ©sistance enfouie.Puis vient le temps des certitudes. 1871 : la derniĂšre grande insurrection kabyle est matĂ©e. Le dĂ©cret CrĂ©mieux octroie la citoyennetĂ© aux Juifs mais la refuse aux musulmans. On parle dâ« AlgĂ©rie française », mais il sâagit dâune colonie peuplĂ©e de citoyens et de sujets. Les EuropĂ©ens contrĂŽlent les terres, les banques, les tribunaux. Les AlgĂ©riens sont les indigĂšnes dâun territoire dont ils ne possĂšdent rien. On leur apprend MoliĂšre, mais on leur interdit leur langue. Le tourisme devient lâexpression ultime du mĂ©pris : on visite les « indigĂšnes » comme des curiositĂ©s exotiques.1914-1918. Des dizaines de milliers dâAlgĂ©riens meurent pour une RĂ©publique qui ne les reconnaĂźt pas. En 1919, une idĂ©e nationale commence Ă germer. Avec Messali Hadj, lâAssociation des OulĂ©mas ou lâĂtoile nord-africaine, se construit un discours autonome, islamique ou laĂŻc, anticolonial, national. Mais les espoirs du centenaire sont Ă©crasĂ©s par le mĂ©pris, les promesses trahies, les rĂ©formes refusĂ©es. Les annĂ©es 1930 sont celles de lâimpasse : une sociĂ©tĂ© cloisonnĂ©e, racialisĂ©e, incapable de dialogue.Puis vient le choc. 1945 : SĂ©tif, Guelma, Kherrata. Le drame, la censure, le silence. Le nationalisme algĂ©rien sâenflamme. En 1954, la guerre Ă©clate. La Toussaint sanglante ouvre une dĂ©cennie de violence, dâaveuglement, dâhorreur partagĂ©e. Attentats, torture, regroupements, exĂ©cutions sommaires, propagande, contre-insurrection. Les femmes y prennent part, les artistes y trouvent un cri, les diplomates y cherchent une issue. Mais la RĂ©publique française sâeffondre, minĂ©e par ses contradictions. En 1962, lâindĂ©pendance est proclamĂ©e, mais rien nâest rĂ©solu.Le chaos commence. Dâun rĂȘve dâunitĂ© surgit la lutte pour le pouvoir. Le FLN triomphant nâa pas de programme, les accords dâĂvian divisent, les harkis sont abandonnĂ©s, les Pieds-noirs fuient, les coopĂ©rants arrivent. Le peuple algĂ©rien, Ă©puisĂ© par 132 ans de domination, doit se rĂ©inventer dans lâurgence. Lâautogestion, le socialisme, lâislam, la francophonie, lâarabisation : tout est mis sur la table. Mais rien ne prend racine. Entre les coups dâĂtat militaires, les espoirs rĂ©volutionnaires, la guerre des Sables contre le Maroc, lâAlgĂ©rie indĂ©pendante cherche encore son visage.Câest cette pĂ©riode, de la dĂ©possession Ă lâindĂ©pendance, que nous allons dĂ©crypter, toujours en compagnie de l'historien Michel Pierre, sans manichĂ©isme.Il s'agira de revenir sur les diffĂ©rentes complexitĂ©s si souvent caricaturĂ©es. Câest un demi-siĂšcle de convulsions, de rĂȘves brisĂ©s et dâhorizons ouverts que nous allons explorer ensemble.
Le martyre de Georges Mandel - Antoine Mordacq
mardi 24 juin - 46 min

De son arrestation en 1940 Ă sa mort en 1944, Georges Mandel, ancien ministre des Colonies puis de l'IntĂ©rieur, a Ă©tĂ© internĂ© par Vichy, enlevĂ© par les SS avant d'ĂȘtre dĂ©portĂ© en Allemagne puis ramenĂ© de force en France pour ĂȘtre livrĂ© Ă la Milice et assassinĂ© en forĂȘt de Fontainebleau.La persĂ©cution dont il a Ă©tĂ© l'objet doit autant Ă son refus de l'armistice en juin 1940 qu'au fait d'ĂȘtre juif : Mandel est rapidement devenu une cible prioritaire du rĂ©gime de PĂ©tain puis du pouvoir nazi.Au cours de ces quatre annĂ©es tragiques, l'ancien chef du cabinet civil de Clemenceau (1917-1919) au courage hĂ©roĂŻque ne s'est jamais fait d'illusion sur la fin qui l'attendait, comme le montrent ses archives personnelles.Ce sont ces annĂ©es que raconte Antoine Mordacq dans son ouvrage "Le martyre de Georges Mandel", Ă partir d'archives considĂ©rables, notamment des lettres quasi-quotidiennes que Mandel, sa femme et sa fille s'Ă©crivent.Ce rĂ©cit brillant et haletant donne ainsi un nouvel Ă©clairage sur l'action d'un homme en rĂ©sistance face au nazisme et Ă Vichy.Son auteur, Antoine Mordacq, est notre invitĂ© en studio
Histoire de l'Algérie #2 - 4/5
lundi 23 juin - 11 min

Cette Ă©mission - comme la prĂ©cĂ©dente - est dĂ©diĂ©e Ă Boualem Sansal, toujours emprisonnĂ© par un Ă©tat barbare et inculte. Timeline, Ă son petit niveau, luttera toujours contre la bĂȘtise, l'inculture, la barbarie, et l'injustice.Richard Fremder1830 ... LâEurope industrielle dĂ©barque Ă Sidi Ferruch sous les plis du drapeau tricolore. DerriĂšre les canons, les promesses : pacifier, civiliser, moderniser. Mais dĂšs les premiĂšres heures, la conquĂȘte se mue en guerre totale, en rĂ©pression massive, en anĂ©antissement systĂ©matique des rĂ©sistances, Ă commencer par celle dâAbdelkader. Ce nâest pas une colonie qui naĂźt, câest une sociĂ©tĂ© fracturĂ©e, hiĂ©rarchisĂ©e, dominĂ©e.De 1830 Ă 1870, la violence fonde le droit. LâAlgĂ©rie est conquise « par le glaive et la charrue » : les troupes massacrent, les colons dĂ©frichent, les tribus sont dĂ©placĂ©es, affamĂ©es, regroupĂ©es. Les textes se succĂšdent, les RĂ©publiques changent, NapolĂ©on III parle dâun « royaume arabe », mais la logique reste : dominer, soumettre, exploiter. DerriĂšre les mots de progrĂšs, une tempĂȘte dĂ©mographique, un pillage organisĂ©, une rĂ©sistance enfouie.Puis vient le temps des certitudes. 1871 : la derniĂšre grande insurrection kabyle est matĂ©e. Le dĂ©cret CrĂ©mieux octroie la citoyennetĂ© aux Juifs mais la refuse aux musulmans. On parle dâ« AlgĂ©rie française », mais il sâagit dâune colonie peuplĂ©e de citoyens et de sujets. Les EuropĂ©ens contrĂŽlent les terres, les banques, les tribunaux. Les AlgĂ©riens sont les indigĂšnes dâun territoire dont ils ne possĂšdent rien. On leur apprend MoliĂšre, mais on leur interdit leur langue. Le tourisme devient lâexpression ultime du mĂ©pris : on visite les « indigĂšnes » comme des curiositĂ©s exotiques.1914-1918. Des dizaines de milliers dâAlgĂ©riens meurent pour une RĂ©publique qui ne les reconnaĂźt pas. En 1919, une idĂ©e nationale commence Ă germer. Avec Messali Hadj, lâAssociation des OulĂ©mas ou lâĂtoile nord-africaine, se construit un discours autonome, islamique ou laĂŻc, anticolonial, national. Mais les espoirs du centenaire sont Ă©crasĂ©s par le mĂ©pris, les promesses trahies, les rĂ©formes refusĂ©es. Les annĂ©es 1930 sont celles de lâimpasse : une sociĂ©tĂ© cloisonnĂ©e, racialisĂ©e, incapable de dialogue.Puis vient le choc. 1945 : SĂ©tif, Guelma, Kherrata. Le drame, la censure, le silence. Le nationalisme algĂ©rien sâenflamme. En 1954, la guerre Ă©clate. La Toussaint sanglante ouvre une dĂ©cennie de violence, dâaveuglement, dâhorreur partagĂ©e. Attentats, torture, regroupements, exĂ©cutions sommaires, propagande, contre-insurrection. Les femmes y prennent part, les artistes y trouvent un cri, les diplomates y cherchent une issue. Mais la RĂ©publique française sâeffondre, minĂ©e par ses contradictions. En 1962, lâindĂ©pendance est proclamĂ©e, mais rien nâest rĂ©solu.Le chaos commence. Dâun rĂȘve dâunitĂ© surgit la lutte pour le pouvoir. Le FLN triomphant nâa pas de programme, les accords dâĂvian divisent, les harkis sont abandonnĂ©s, les Pieds-noirs fuient, les coopĂ©rants arrivent. Le peuple algĂ©rien, Ă©puisĂ© par 132 ans de domination, doit se rĂ©inventer dans lâurgence. Lâautogestion, le socialisme, lâislam, la francophonie, lâarabisation : tout est mis sur la table. Mais rien ne prend racine. Entre les coups dâĂtat militaires, les espoirs rĂ©volutionnaires, la guerre des Sables contre le Maroc, lâAlgĂ©rie indĂ©pendante cherche encore son visage.Câest cette pĂ©riode, de la dĂ©possession Ă lâindĂ©pendance, que nous allons dĂ©crypter, toujours en compagnie de l'historien Michel Pierre, sans manichĂ©isme.Il s'agira de revenir sur les diffĂ©rentes complexitĂ©s si souvent caricaturĂ©es. Câest un demi-siĂšcle de convulsions, de rĂȘves brisĂ©s et dâhorizons ouverts que nous allons explorer ensemble.
Histoire de l'Algérie #2 - 3/5
dimanche 22 juin - 13 min

Cette Ă©mission - comme la prĂ©cĂ©dente - est dĂ©diĂ©e Ă Boualem Sansal, toujours emprisonnĂ© par un Ă©tat barbare et inculte. Timeline, Ă son petit niveau, luttera toujours contre la bĂȘtise, l'inculture, la barbarie, et l'injustice.Richard Fremder1830 ... LâEurope industrielle dĂ©barque Ă Sidi Ferruch sous les plis du drapeau tricolore. DerriĂšre les canons, les promesses : pacifier, civiliser, moderniser. Mais dĂšs les premiĂšres heures, la conquĂȘte se mue en guerre totale, en rĂ©pression massive, en anĂ©antissement systĂ©matique des rĂ©sistances, Ă commencer par celle dâAbdelkader. Ce nâest pas une colonie qui naĂźt, câest une sociĂ©tĂ© fracturĂ©e, hiĂ©rarchisĂ©e, dominĂ©e.De 1830 Ă 1870, la violence fonde le droit. LâAlgĂ©rie est conquise « par le glaive et la charrue » : les troupes massacrent, les colons dĂ©frichent, les tribus sont dĂ©placĂ©es, affamĂ©es, regroupĂ©es. Les textes se succĂšdent, les RĂ©publiques changent, NapolĂ©on III parle dâun « royaume arabe », mais la logique reste : dominer, soumettre, exploiter. DerriĂšre les mots de progrĂšs, une tempĂȘte dĂ©mographique, un pillage organisĂ©, une rĂ©sistance enfouie.Puis vient le temps des certitudes. 1871 : la derniĂšre grande insurrection kabyle est matĂ©e. Le dĂ©cret CrĂ©mieux octroie la citoyennetĂ© aux Juifs mais la refuse aux musulmans. On parle dâ« AlgĂ©rie française », mais il sâagit dâune colonie peuplĂ©e de citoyens et de sujets. Les EuropĂ©ens contrĂŽlent les terres, les banques, les tribunaux. Les AlgĂ©riens sont les indigĂšnes dâun territoire dont ils ne possĂšdent rien. On leur apprend MoliĂšre, mais on leur interdit leur langue. Le tourisme devient lâexpression ultime du mĂ©pris : on visite les « indigĂšnes » comme des curiositĂ©s exotiques.1914-1918. Des dizaines de milliers dâAlgĂ©riens meurent pour une RĂ©publique qui ne les reconnaĂźt pas. En 1919, une idĂ©e nationale commence Ă germer. Avec Messali Hadj, lâAssociation des OulĂ©mas ou lâĂtoile nord-africaine, se construit un discours autonome, islamique ou laĂŻc, anticolonial, national. Mais les espoirs du centenaire sont Ă©crasĂ©s par le mĂ©pris, les promesses trahies, les rĂ©formes refusĂ©es. Les annĂ©es 1930 sont celles de lâimpasse : une sociĂ©tĂ© cloisonnĂ©e, racialisĂ©e, incapable de dialogue.Puis vient le choc. 1945 : SĂ©tif, Guelma, Kherrata. Le drame, la censure, le silence. Le nationalisme algĂ©rien sâenflamme. En 1954, la guerre Ă©clate. La Toussaint sanglante ouvre une dĂ©cennie de violence, dâaveuglement, dâhorreur partagĂ©e. Attentats, torture, regroupements, exĂ©cutions sommaires, propagande, contre-insurrection. Les femmes y prennent part, les artistes y trouvent un cri, les diplomates y cherchent une issue. Mais la RĂ©publique française sâeffondre, minĂ©e par ses contradictions. En 1962, lâindĂ©pendance est proclamĂ©e, mais rien nâest rĂ©solu.Le chaos commence. Dâun rĂȘve dâunitĂ© surgit la lutte pour le pouvoir. Le FLN triomphant nâa pas de programme, les accords dâĂvian divisent, les harkis sont abandonnĂ©s, les Pieds-noirs fuient, les coopĂ©rants arrivent. Le peuple algĂ©rien, Ă©puisĂ© par 132 ans de domination, doit se rĂ©inventer dans lâurgence. Lâautogestion, le socialisme, lâislam, la francophonie, lâarabisation : tout est mis sur la table. Mais rien ne prend racine. Entre les coups dâĂtat militaires, les espoirs rĂ©volutionnaires, la guerre des Sables contre le Maroc, lâAlgĂ©rie indĂ©pendante cherche encore son visage.Câest cette pĂ©riode, de la dĂ©possession Ă lâindĂ©pendance, que nous allons dĂ©crypter, toujours en compagnie de l'historien Michel Pierre, sans manichĂ©isme.Il s'agira de revenir sur les diffĂ©rentes complexitĂ©s si souvent caricaturĂ©es. Câest un demi-siĂšcle de convulsions, de rĂȘves brisĂ©s et dâhorizons ouverts que nous allons explorer ensemble.
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