Six mois après sa sortie aux Etats-Unis, la France, comme le reste du monde, découvre en salles l'incontournable "E.T.". Outre-Atlantique, le huitième long-métrage de Steven Spielberg s’est transformé en véritable phénomène de société devenant le film le plus rentable de l’histoire. Un titre qu’il détiendra onze années durant, ne cédant sa place qu’à l’arrivée d’autres créatures de Steven Spielberg, celles de "Jurassic Park".
Lors de sa sortie, si certains adultes désenchantés s’interrogent sur le succès du film, l’histoire d’E.T. et de son jeune protecteur Elliott touche directement le cœur de la jeunesse, qui se presse en masse dans les salles pour voir et revoir la nouvelle réalisation du créateur des "Dents de la mer" et d’Indiana Jones.
La recette Spielberg
De quoi combler Steven Spielberg, 35 ans, qui avoue alors avoir signé avec E.T. son film le plus personnel. Le réalisateur parvient surtout à transcender ses émotions et son vécu, notamment le divorce de ses parents 25 ans plus tôt, à travers l’histoire d’une bande de gamins prêts à tout pour sauver un extra-terrestre menacé par des adultes dénués de sensibilité.
C’est tout le talent du réalisateur désormais le plus côté d’Hollywood. Le mélange implacable d’aventure et de suspense, la spontanéité de jeunes comédiens pour la plupart inexpérimentés, dont Spielberg loue l’instinct et le naturel, expliquent en grande partie le succès phénoménal du film.
Une bouille improbable
Et puis, il y a E.T. De "La planète des singes" à "Alien", le public s’est familiarisé avec les créatures façonnées par Hollywood mais, en ce début des années 1980, la curiosité de l’apparence d’un nouveau personnage de science-fiction anime toujours les spectateurs. Avec sa bouille sans âge, modelée par le maitre des effets spéciaux Carlo Rambaldi - également père d’Alien -, E.T. séduit le public. C’est ce que les millions de dollars empochés grâce au merchandising confirmeront.
Avec ce qu’il qualifie, non sans malice, de "minuscule épopée", le Peter Pan d’Hollywood réalise un conte moderne entre "cosmos et vie de banlieue" qui marquera durablement le cinéma. Plus trois décennies plus tard, il est encore l’une des principales sources d’inspiration de la série à succès "Stranger Things", confirmant son influence toujours prégnante.