Rennes et le rock, une longue histoire
En France, certaines villes sont durablement associées à des spécialités culinaires. Le nougat de Montélimar ou les rillettes du Mans en sont quelques exemples parmi d’autres. La culture aussi peut être associée à des cités bien définies, comme le théâtre qui a pour fief Avignon, ou le cinéma qui chaque année fait de Cannes le temple du septième art. Mais quand on parle de rock français, une ville parmi toutes retient l’attention : Rennes. L’histoire remonte à la fin des années 1970. Le pourquoi du comment tient peut-être en deux facteurs. Tout d’abord une ville très étudiante emplie d’une jeunesse avide de soirées et de concerts, et d’autre part, en 1976, la création de lignes de ferrys transmanche reliant la Bretagne au Royaume-Uni. Dès lors, Londres, alors capitale mondiale du rock et du punk, se retrouve à proximité immédiate et son influence va vite transfigurer la scène musicale rennaise.
Étienne Daho, la première grande figure du rock rennais
1976 est décidément une date marquante pour le rock rennais. C’est en effet cette année-là qu’Étienne Daho, débarqué d’Algérie en 1964, après un court passage à Reims, commence à écrire ses premières chansons. Il lie rapidement des liens d’amitié avec les membres des groupes Marquis de Sade et Stinky Toys, figures emblématiques de la scène rennaise. Amateur de rock, mais aussi de punk, le jeune Étienne Daho n’est pas encore le chanteur fait d’or et de platine que l’on connaît aujourd’hui mais il a trouvé sa voie. C’est ainsi qu’en 1979 Étienne Daho est à l’affiche de la première édition du festival emblématique de la ville : les Trans Musicales de Rennes. Il s’y produit au sein du groupe Entre les deux fils dénudés de la dynamo, avant de revenir en solo un an plus tard. Entouré de certains membres de Marquis de Sade comme musiciens il se fait remarquer et signe un premier contrat dans une grande maison de disques parisienne. Une signature et une reconnaissance qui vont permettre la sortie de son premier album intitulé "Mythomane" en 1981, le prélude d'un immense succès.
Étienne Daho devient la première star de Rennes
Le début de la décennie 1980 va rapidement permettre à Étienne Daho de dépasser les frontières de Rennes et de la Bretagne. En 1984, son deuxième album "La notte, la notte" lui permet de signer un premier succès avec le titre "Week-end à Rome" et en 1986 il décroche un premier disque de platine pour l’album "Pop Satori". Durant ces années où Étienne Daho se rapproche de Paris, lieu incontournable pour acquérir une célébrité nationale et où sont basées les grandes maisons de disques, la scène rock rennaise ne cesse de se diversifier et de produire des talents. Parmi les plus grands noms issus de la ville bretonne, on peut retenir ceux de Dominic Sonic, Pascal Obispo, Christophe Miossec ou le groupe Niagara. Et si certains se sont orientés plus vers la chanson française que le rock, les riffs des guitares continuent d’enflammer Rennes et ses nombreuses scènes. C’est ainsi qu’une multitude de groupes s’inscrivent encore aujourd’hui dans les pas d’un Étienne Daho qui, après 35 ans de carrière, peut vraiment être considéré comme l’ambassadeur de la scène rock rennaise.