La France et Serge Gainsbourg, deux rencontres qui ont changé le destin de Jane Birkin
Depuis longtemps la Belgique a l’habitude d’exporter des artistes, et notamment des chanteurs, en France. Nombreux ont été ceux qui ont été adoptés par les Français au point de parfois faire oublier leur origine. On peut citer Jacques Brel, Annie Cordy, Maurane, Stromae et bien sûr Johnny Hallyday. En revanche il est plus rare que des artistes britanniques traversent la Manche pour déposer leurs valises dans l’Hexagone et remporter l’adhésion du public français. C’est pourtant l’incroyable destin de Jane Birkin. En 1964 elle n’a que 18 ans lorsqu’elle débute sa carrière d’actrice en Grande-Bretagne. En 1967, peu après avoir divorcé du compositeur John Barry, elle décide de vivre une nouvelle aventure et débarque en France. Engagée pour le tournage de "Slogan", film de Pierre Grimblat (1969), elle fait une rencontre qui va bouleverser sa vie. L’un des acteurs du film n’est autre que Serge Gainsbourg qui va devenir le grand amour de sa vie. La France devient alors sa terre adoptive.
Le public français rapidement sous le charme
Très rapidement Serge Gainsbourg prend Jane Birkin sous son aile et va la révéler au public français en tant que chanteuse. Tout démarre avec un duo des plus sulfureux, le titre "Je t’aime… moi non plus". Rien de mieux qu’une chanson au parfum de scandale pour se faire un nom. Censurée par les radios, elle se vend à un million d’exemplaires ! Durant les années qui suivent, d’autres succès vont faire de Jane Birkin une des chanteuses préférées des Français. L’histoire d’amour parfois tumultueuse qu’elle vit avec Serge Gainsbourg ne fait que renforcer ce lien qui commence à unir l’artiste britannique au pays de Molière. Dans le même temps, elle continue de tourner et croise la route des grandes stars de l’époque comme Alain Delon dans le film "La Piscine" ou Brigitte Bardot avec qui elle joue une scène homosexuelle dans "Don Juan 73". Elle n’hésite pas non plus à s’essayer au registre de la comédie, notamment avec le réalisateur Claude Zidi qui l’associe à une vedette du genre en la personne de Pierre Richard ("La moutarde me monte au nez" et "La Course à l’échalote"). Autant de succès qui ancrent un peu plus Jane Birkin en France.
La vie sans Serge Gainsbourg, mais pas sans la France
Après 11 années de vie commune et la naissance d'une petite fille (Charlotte Gainsbourg), le couple mythique se sépare en 1980. Mais l’histoire d’amour entre la France et Jane Birkin n’est pas terminée pour autant. Il faut dire que la comédienne et chanteuse a rencontré le réalisateur Jacques Doillon, l’un des autres hommes de sa vie. Dès lors, pas question de rebrousser chemin et de rejoindre l’Angleterre. Durant les décennies qui suivent, Jane Birkin poursuit sa carrière en France, enchaînant les disques, les films et les pièces de théâtre. Devenue une star, elle ne s'est pas départie de son accent "so british". Certains pensent qu’elle fait exprès de le cultiver pour se distinguer, mais l’artiste a plusieurs fois avoué qu’elle avait essayé de s'en séparer sans jamais y parvenir et que cela lui avait même coûté certains rôles. Qu’importe. Pour les Français cet accent fait partie intégrante de celle qu’ils ont adoptée.
