Grace Jones est un animal qu’on n’apprivoise pas et elle le prouve encore dans son autobiographie, « I’ll Never Write My Memoirs », en librairie le 29 septembre. L’égérie mode, icône du glam des 80s et actrice hors norme s’est fait un nom dans tous les domaines qu’elle a touché, ce qu’elle explique très simplement par son envie de ne pas suivre la mode mais de la faire. « Les tendances arrivent et les gens disent, "Suis cette tendance”. En ce moment, il y en a plein : ”Sois comme Sasha Fierce. Sois comme Miley Cyrus. Sois comme Rihanna. Sois comme Lady Gaga. Sois comme Rita Ora et Sia. Sois comme Madonna”, énonce-t-elle dans son autobiographie dont le Time Out a diffusé les bonnes feuilles. Je ne peux pas être comme elles – et pour cause, elles sont déjà comme moi. Certaines personnes m’ont copiée et ont fait fortune, donc les gens pensent que je suis super riche. Mais je faisais les choses pour l’audace, l’excitation, la nouveauté, pas pour l’argent. Et souvent j’ai été la première, mais pas la bénéficiaire. »
Son secret : être toujours à contre-courant
La tigresse ne fait pas non plus défaut à son franc-parler légendaire. « Je viens de l’Underground. Je ne suis pas à l’aise au milieu du courant, à nager dans la même direction que tout le monde. J’ai l’impression que les gens pensent que c’est là que je veux être, que je veux être célèbre pour être célèbre, parce que dans ce que je fais, on est obligé de se montrer beaucoup », détaille-t-elle. Quelque chose qu'elle a prouvé tout au long de sa carrière que ce soit face à l'objectif de Jean-Paul Goude, derrière un micro ou face à la caméra.
Une belle leçon
Dans cette autobiographie, Grace Jones n’égratigne pas ses jeunes collègues pour le plaisir de balancer de bons mots. Elle souhaite avant tout transmettre son savoir et elle leur livre dans son ouvrage une belle leçon à méditer. « Le problème avec les Nicki Minaj et les Miley, c’est qu’elles atteignent leur but très rapidement. Il n’y a pas de vision à long terme et elles oublient qu’une fois que vous êtes dans ce tourbillon, il faut alors se battre contre ce système qui solidifie ce qui se trouve autour de vous afin de rester l’outsider que vous prétendez être. […] Si vous n’avez pas de plan à long terme, vous n’êtes qu’une passade, la dernière tendance, l’événement de la veille. […] Elles s'habillent comme si elles allaient défier le status quo, mais en réalité […] elles sont le status quo. Vous n’êtes pas en dehors des rails ni en train de trouver quelque chose que personne n’a découvert avant. Vous êtes au milieu de la route. Vous êtes à Vegas avec votre costume pailleté devant des gens qui ne font pas attention à ce que vous faites. Si c’est ce que vous voulez, soit, mais c’est une route qui ne mène nulle part. »
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