Inspirant Marvin Gay ? Ce n’est pas le guitariste de Spandau Ballet qui vous dira le contraire. Sous l’influence du maitre américain de la soul, Gary Kemp écrit une déclaration d’amour qu’il adresse en chanson à Clare Grogan. Si ses sentiments ne sont pas partagés par la chanteuse du groupe Altered Images, le musicien anglais compose le tube ultime de Spandau Ballet, un hit mondial nommé "True".
Sortie le 14 avril 1983, la chanson se classe en tête des charts britanniques et devient l’un des titres les plus joués aux Etats-Unis. Une performance qui sera honorée par un prix BMI en 2011. Le succès couronne la jeune carrière des fers de lance du mouvement "Nouveaux romantiques" débutée quatre ans plus tôt.
"Les paroles sont remplies de messages codés"
"True évoque combien il est difficile d’être honnête quand vous essayez d’écrire une chanson d’amour pour quelqu’un", expliquait Gary Kemp dans un entretien au Guardian en 2012. "Les paroles sont remplies de messages codés à Clare", poursuit l’auteur, notamment des passages extraits du "Lolita" de Nabokov que lui avait offert la chanteuse.
A contre-courant de la tendance de la scène branchée britannique qui loue la souffrance véhiculée par le blues ou le reggae et rejette la soul, Gary Kemp et le co-fondateur du groupe, Steve Norman, se nourrissent des compositions de Marvin Gaye ou Al Green. C’est ce dernier qui inspirera l’intro rythmée de "Huh huh uh-huh huh" de "True". Le simple playback écouté en studio confirmera au groupe le potentiel hit du morceau.
Duran Duran, avec qui Spandau Ballet entretenait une amicale rivalité, ne s’y trompera pas non plus remplaçant les traditionnelles chamailleries par cette déclaration emprunte de respect : "Les gars, c'est fantastique."