" Nous nous excusons de l'interruption momentanée de l'image. Dans quelques instants la suite de notre programme "
... Au commencement, il y eut Suzy Wincker entre 1934 et 1935. Elle est la première présentatrice sur Paris- PTT-Vision, alors qu'il ne s'agit encore que d'un stade expérimental.
Il faut attendre 1949 pour que la fonction soit officialisée.
C'est Jacqueline Caurat qui est la première à assurer officiellement la transition entre les programmes afin de guider le téléspectateur, quelque peu perdu dans les dédales télévisuels.
Elle officie évidemment sur la première chaîne à partir de 1953. Elle y présente également les émissions sur la philatélie : " Télé Philatélie " et " Philatélie Club " de 1961 à 1983.
Jacqueline Caurat est également sollicitée à l'occasion pour des informations de dernière minute.
Ainsi est-elle celle par qui le téléspectateur apprend la mort du président Kennedy le 22 novembre 1963.
La speakerine s'émancipe avec Jacqueline Joubert
Le rôle de speakerine s'élargit progressivement. Elle n'est plus cantonnée à l'annonce des programmes. Son rôle devient plus prépondérant, avec l'arrivée de Jacqueline Joubert.
Recrutée par la Radiodiffusion-télévision française sur concours à la fin des années 40, elle présente le Concours Eurovision en 1959 et 1961.
En 1961 elle est à la tête de " Rendez-vous avec... ", une émission dans laquelle se succèdent les artistes incontournables : Jacques Brel, Barbara, Johnny Hallyday ou encore Dalida.
Appréciée des téléspectateurs, la speakerine, mariée au journaliste Georges De Caunes et future mère d'Antoine de Caunes, est également plébiscitée par sa direction.
Elle devient productrice, réalisatrice à partir de 1966 avec " Entrez dans la confidence " ainsi que "Il était une fois le cinématographe". Chargée des programmes jeunesse dans les années 1970 et 1980, elle démissionne en 1988, après avoir imposée Dorothée, "Goldorak" et " Récrée A2 ".
Catherine Langeais
Autre figure emblématique parmi les speakerines, Catherine Langeais, popularisée à la fin des années 50 et jusqu'à la fin des années 70.
Egalement employée par la RTF dès 1949, elle demeure dans les mémoires d'abord pour avoir assuré, aux côtés de la présentatrice anglaise, Sylvia Peters, la première émission internationale en direct, lors de la semaine franco-britannique en juillet 1952.
Autre émission phare présentée pour Catherine Langeais, dès 1953 et jusqu'en 1989, la " Séquence du spectateur ", rebaptisée plus tard la " Séquence du téléspectateur ". L'émission dresse un panorama des films plébiscités par le public.
Il y a également le programme de divertissement " 36 chandelles " et l'émission culinaire " Art et magie de la cuisine " animée avec Raymond Oliver.
Au final, c'est elle, en dépit d'une longue maladie qui lui causait des troubles de la mémoire, qui clôture le 5 janvier 1975 les programmes de l'ORTF, qui laissent place à ceux de TF1. C'est d'ailleurs sur Télévision Française 1 qu'elle poursuit son émission " La Séquence du téléspectateur " en voix off.
Denise Fabre
Au fil des années, le rôle de speakerine va se démocratiser plus encore. C'est est terminé ou presque des décors neutres et des discours convenus.
Si la speakerine reste un atout de charme, elle s'émancipe à l'image de Denise Fabre qui effectue ses débuts sur Télé Monte Carlo (aujourd'hui TMC), alors qu'elle n'a pas encore vingt ans, avant de rejoindre Antenne 2 au milieu des années 60 puis TF1.
Elle s'y illustre notamment pour ses fous rires avec le magicien, Garcimore, dans la cadre de l'émission enfantine " Croque vacances " entre 1980 et 1987. Durant la trentaine d'années passées sur la chaine elle anime également " Télé Dimanche " et " Au plaisir du samedi ".
... Et les autres
Sur TF1 toujours, Evelyne Dhéliat (aujourd'hui en charge de la météo), Fabienne Egal et Evelyne Leclercq (qui se voient confier de 1985 à 1993 la présentation de " Tournez manège ", une émission destinée à faire se rencontrer des couples souvent improbables), Carole Serrat (devenue chanteuse puis sophrologue) mais également sur Antenne 2, Catherine Ceylac (un temps présentatrice du journal de la nuit et animatrice de " Thé ou café "), Dorothée (animatrice de " Récrée A2 " avant de passer sur TF1), Marie-Ange Nardi (animatrice " Pyramide " ou encore " Le millionnaire ") vont rajeunir l'image de la speakerine ou d'ailleurs du " speakerin " (Patrick Simpson-Jones puis, Lionel Cassan ou encore Olivier Minne).
La fin d'une ère
L'âge d'or de la speakerine s'achève en 1992 sur TF1 et France 2. Arrivées plus tardivement sur France 3, les speakerines demeurent jusqu'en 1993.
Trait d'union entre les programmes et le téléspectateur, le sourire de la speakerine a aujourd'hui laissé sa place aux bandes annonces largement moins conviviales et familières. Il n'en demeure pas moins que de Jacqueline Joubert à Catherine Langeais en passant par Denise Fabre ou Catherine Ceylac, les speakerines à force de détermination ont imposé la gente féminine à la télévision, par delà le rôle dans lequel elles avaient été cantonnées.
Elles ont ainsi permis de voir par delà la " petite lucarne " et conféré à leurs successeuses un rôle comparable à celui des hommes de télévision.
Caroline LEBENBOJM
... Au commencement, il y eut Suzy Wincker entre 1934 et 1935. Elle est la première présentatrice sur Paris- PTT-Vision, alors qu'il ne s'agit encore que d'un stade expérimental.
Il faut attendre 1949 pour que la fonction soit officialisée.
C'est Jacqueline Caurat qui est la première à assurer officiellement la transition entre les programmes afin de guider le téléspectateur, quelque peu perdu dans les dédales télévisuels.
Elle officie évidemment sur la première chaîne à partir de 1953. Elle y présente également les émissions sur la philatélie : " Télé Philatélie " et " Philatélie Club " de 1961 à 1983.
Jacqueline Caurat est également sollicitée à l'occasion pour des informations de dernière minute.
Ainsi est-elle celle par qui le téléspectateur apprend la mort du président Kennedy le 22 novembre 1963.
La speakerine s'émancipe avec Jacqueline Joubert
Le rôle de speakerine s'élargit progressivement. Elle n'est plus cantonnée à l'annonce des programmes. Son rôle devient plus prépondérant, avec l'arrivée de Jacqueline Joubert.
Recrutée par la Radiodiffusion-télévision française sur concours à la fin des années 40, elle présente le Concours Eurovision en 1959 et 1961.
En 1961 elle est à la tête de " Rendez-vous avec... ", une émission dans laquelle se succèdent les artistes incontournables : Jacques Brel, Barbara, Johnny Hallyday ou encore Dalida.
Appréciée des téléspectateurs, la speakerine, mariée au journaliste Georges De Caunes et future mère d'Antoine de Caunes, est également plébiscitée par sa direction.
Elle devient productrice, réalisatrice à partir de 1966 avec " Entrez dans la confidence " ainsi que "Il était une fois le cinématographe". Chargée des programmes jeunesse dans les années 1970 et 1980, elle démissionne en 1988, après avoir imposée Dorothée, "Goldorak" et " Récrée A2 ".
Catherine Langeais
Autre figure emblématique parmi les speakerines, Catherine Langeais, popularisée à la fin des années 50 et jusqu'à la fin des années 70.
Egalement employée par la RTF dès 1949, elle demeure dans les mémoires d'abord pour avoir assuré, aux côtés de la présentatrice anglaise, Sylvia Peters, la première émission internationale en direct, lors de la semaine franco-britannique en juillet 1952.
Autre émission phare présentée pour Catherine Langeais, dès 1953 et jusqu'en 1989, la " Séquence du spectateur ", rebaptisée plus tard la " Séquence du téléspectateur ". L'émission dresse un panorama des films plébiscités par le public.
Il y a également le programme de divertissement " 36 chandelles " et l'émission culinaire " Art et magie de la cuisine " animée avec Raymond Oliver.
Au final, c'est elle, en dépit d'une longue maladie qui lui causait des troubles de la mémoire, qui clôture le 5 janvier 1975 les programmes de l'ORTF, qui laissent place à ceux de TF1. C'est d'ailleurs sur Télévision Française 1 qu'elle poursuit son émission " La Séquence du téléspectateur " en voix off.
Denise Fabre
Au fil des années, le rôle de speakerine va se démocratiser plus encore. C'est est terminé ou presque des décors neutres et des discours convenus.
Si la speakerine reste un atout de charme, elle s'émancipe à l'image de Denise Fabre qui effectue ses débuts sur Télé Monte Carlo (aujourd'hui TMC), alors qu'elle n'a pas encore vingt ans, avant de rejoindre Antenne 2 au milieu des années 60 puis TF1.
Elle s'y illustre notamment pour ses fous rires avec le magicien, Garcimore, dans la cadre de l'émission enfantine " Croque vacances " entre 1980 et 1987. Durant la trentaine d'années passées sur la chaine elle anime également " Télé Dimanche " et " Au plaisir du samedi ".
... Et les autres
Sur TF1 toujours, Evelyne Dhéliat (aujourd'hui en charge de la météo), Fabienne Egal et Evelyne Leclercq (qui se voient confier de 1985 à 1993 la présentation de " Tournez manège ", une émission destinée à faire se rencontrer des couples souvent improbables), Carole Serrat (devenue chanteuse puis sophrologue) mais également sur Antenne 2, Catherine Ceylac (un temps présentatrice du journal de la nuit et animatrice de " Thé ou café "), Dorothée (animatrice de " Récrée A2 " avant de passer sur TF1), Marie-Ange Nardi (animatrice " Pyramide " ou encore " Le millionnaire ") vont rajeunir l'image de la speakerine ou d'ailleurs du " speakerin " (Patrick Simpson-Jones puis, Lionel Cassan ou encore Olivier Minne).
La fin d'une ère
L'âge d'or de la speakerine s'achève en 1992 sur TF1 et France 2. Arrivées plus tardivement sur France 3, les speakerines demeurent jusqu'en 1993.
Trait d'union entre les programmes et le téléspectateur, le sourire de la speakerine a aujourd'hui laissé sa place aux bandes annonces largement moins conviviales et familières. Il n'en demeure pas moins que de Jacqueline Joubert à Catherine Langeais en passant par Denise Fabre ou Catherine Ceylac, les speakerines à force de détermination ont imposé la gente féminine à la télévision, par delà le rôle dans lequel elles avaient été cantonnées.
Elles ont ainsi permis de voir par delà la " petite lucarne " et conféré à leurs successeuses un rôle comparable à celui des hommes de télévision.
Caroline LEBENBOJM