Le véhicule s'inscrit dans la lignée de la 2CV : excellent rapport qualité/prix pour une voiture quatre places, un entretien minimum (pas de pompe à eau, huile et essence, pas de liquide de refroidissement, ni même de circuit de lubrification), le tout, ou rien d'ailleurs, pour une durée de vie maximum.
Pour autant, nous sommes au sortir de la seconde guerre mondiale et les matières premières sont une denrée rare dans un pays, l'Allemagne de l'Est en l'occurrence, qui n'entend pas dépendre de pays tiers pour se fournir.
Pour palier l'absence de tôles, les chimistes vont devoir faire preuve d'imagination et justement ils en débordent ! Ils créent un matériau composé de résine phénolique renforcée avec des fibres de coton : le "Duroplast", qui offre l'avantage de permettre de jouer avec des formes diverses et variées grâce au placement de toiles de coton sur des moules.
Le revers de la médaille : la taule. Les plaques cassent et brûlent aisément en dégageant du souffre.
Naissance de la Trabant 50
Loin de s'arrêter à ces " détails ", Sachsenring sort en 1957 la Trabant P50, " satellite " en allemand.
Le nom est officialisé le 4 octobre 1957... Pourquoi cette date ?
La question est évidemment sur toutes les lèvres... C'est en effet le 4 octobre 1957, que le berceau du communisme, l'URSS, met sur orbite le premier Spoutnik ("satellite" en russe).
Il faut néanmoins attendre, encore un peu de patience, le 7 novembre 1957 (encore une date symbolique qui marque le jour anniversaire de la révolution de 1917) pour voir la première Trabant sortir des usines.
La production, elle, qui a accumulé un retard conséquent, ne démarre qu'en août 1958.
Rendez vous compte quatre cent heures de travail sont nécessaires pour construire la voiture. Le véhicule est disponible en trois versions de base : berline, familiale, cabriolet et même en tout terrain pour l'armée, c'est la Kubelwagen.
Ces différentes versions, qui présentent quelques inconvénients (suspensions sommaires, manque de fiabilité et d'endurance de certaines pièces, consommation et pollution excessive), se révèlent néanmoins astucieuses.
La Trabant, une affaire qui roule
Révolution, ou presque, en 1961, lorsque la cylindrée de la Trabant passe de 500 à 600 cc, pour finalement donner naissance, trois ans plus tard, à la P601.
Revue et corrigée, elle est agrandie, ses formes se font plus anguleuses et est déclinée en berline et en break.
Ces deux modèles, également appelés Limousine et Universel, perdureront jusqu'à la fin de la production de la Trabant.
Un changement significatif toutefois en 1988, la Trabant reçoit le moteur de la petite Polo en vertu d'un accord avec Volkswagen.
Un an plus tard, c'est la chute du mur de Berlin ; celle qui avait le vent en poupe dans les rues de l'Allemagne de l'Est à du mal à passer à la vitesse supérieure. La porte de Brandebourg est difficile à franchir...
C'est également la chute pour la production de la Trabant qui cesse le 24 avril 1991.
3 051 385 exemplaires auront été vendus au total. La Trabant, qui affiche aujourd'hui cinquante et un ans au compteur, a décidément toujours la cote.
En 2005, 67.000 exemplaires étaient encore en circulation en Allemagne.
Caroline LEBENBOJM