A l'état civil, on le nomme Alan Cochevelou, en tant qu'artiste, on l'appelle Alan Stivell , un des plus grands ambassadeurs de la musique celtique.
Avec plus d'une vingtaine d'albums à son actif, cet auteur, compositeur, musicien et interprète sortira bientôt son nouvel album « Emerald ».
Avec une carrière qui a débuté à l'âge de 9 ans, Alan Stivell est considéré comme un des précurseurs de la world music.
Premières scènes
Alan Stivell naît à Riom en Auvergne, le 6 janvier 1944 d'une famille originaire de Bretagne. Cette dernière déménage à Paris où son père, Georges Cochevelou travaille au sein du ministère des Finances.
La passion pour la musique celtique, son père le lui a transmis très tôt, grâce à une harpe celtique également appelée Telenn gentañ, que ce dernier a reconstitué. Ainsi, à l'âge de 9 ans, Alan Stivell prend des cours auprès de Denise Megevand, grande harpiste classique.
Peu de temps après, le jeune harpiste se produit sur la scène de la Maison de la Bretagne à Paris, dans la cathédrale de Vannes mais également à l'Unesco. A la même période, Alan Stivell apprend le piano ainsi que plusieurs langues comme le breton, le gaélique, le gallois ou encore la mythologie celtique.
En 1954, Alan Stivell s'intéresse à la bombarde, un instrument à vent de la famille du hautbois. Trois ans plus tard, après de nombreux récitals, Alan Stivell se produit en première partie de Line Renaud , à l'Olympia.
Avide de connaissances, le jeune musicien intègre le bagad Bleimor, une formation musicale bretonne et se met à la cornemuse. Deux ans après l'Olympia, il sort son premier 45 tours, qui sera suivi peu de temps après par un 33 tours « Telenn geltiek - Harpe celtique ».
Au début des années 60, Alan Stivell est sacré champion de Bretagne en tant que Penn-Soner, en d'autres mots, sonneur en chef du bagad.
Tout en s'imprégnant de la musique celte, Alan Stivell s'intéresse à d'autres courants musicaux comme le classique ou encore, le rock.
En 1966, à l'âge de 22 ans, il revient sur le devant de la scène et pour la première fois se met derrière le micro. On le retrouve partout, que ce soit, dans les festivals, l'American Center de Paris et les maisons des jeunes et de la culture.
L'année suivante, Alan Stivell décroche un contrat auprès du label Philips-Fontana, une branche de Universal. Par la suite, il enregistre un solo de harpe sur la Chanson « La mer est immense » du chanteur d'origine néo-zélandaise, Graeme Allwright.
La pop celtique est née
En 1968, Alan Stivell débarque en Angleterre et se produit en première partie des Moody Blues, groupe de rock britannique au Queen Elisabeth Hall à Londres. A la même période, il sort ses premiers singles qui marquent d'emblée le savant mélange entre la musique celtique et la musique moderne savamment arrangée par l'artiste.
Il faut ensuite attendre deux années de plus avant de pouvoir savourer son premier album intitulé « Reflets ». En 1971, il sort l'album « Renaissance de la harpe celtique » qui est salué par le public international aussi bien en Irlande, en passant par le Japon ou encore aux États-Unis.
Fort de cette reconnaissance, Alan Stivell se produit à l'Olympia accompagné d'une pléiade de musiciens éclectiques à savoir Gabriel Yacoub à la guitare acoustique, Dan Ar Braz à la guitare électrique, Michel Santangeli à la batterie ainsi que de René Werneer au violon.
Le concert est un triomphe et l'album live « A l'Olympia » s'écoulera par la suite à 1 500 000 d'exemplaires. Les années se suivent, les albums sortent et ne se ressemblent pas et le succès est toujours présent.
Après « Chemins de terre », « E Langonned » et « E Dulenn », un nouvel album live enregistré à Dublin, Alan Stivell rend hommage à son père décédé avec « Trema'n Inis ».
En 1976, il sort « Raok dilestra » qui sera suivi par « Un dewezh 'barzh 'gêr » après quoi, Alan Stivell entame une tournée en Australie. Après la sortie de « Tro ar bed », un énième album live, l'artiste retourne en studio pour enregistrer « Symphonie celtique » qui sort en 1979.
Ce dernier est une fusion de musique celtique avec d'autres courants musicaux comme le rock, le jazz ainsi que la pop. Par la suite, l'album est interprété au Festival Interceltique de Lorient en compagnie de 300 musiciens dont des joueurs de bombardes et de cornemuse, un orchestre symphonique, des musiciens rock, Narendra Bataju, joueur de sitar et Djourha, chanteuse berbère.
Une carrière très riche
Durant les années 80, Alan Stivell continue de tourner dans le monde entier et en même temps, s'attelle à de nouveaux projets.
Durant cette période, il sort les albums « Terre des vivants », « Légende » ainsi que « Harpes du nouvel âge ». Ce dernier vaut ainsi un Indie Award à Alan Stivell, une récompense attribuée par l'association des producteurs et distributeurs indépendants.
L'artiste continue toujours de tourner en Amérique du nord et dans les pays anglo-saxons tel qu'il se fait plus rare en France. En 1989, il collabore avec Kate Bush pour l'album de cette dernière « The sensual world ».
David Gilmour , le guitariste de Pink Floyd, Nigel Kennedy et Davy Spillane participeront également à cet album. Parallèlement, Alan Stivell se met à la conception et à la construction de nouvelles harpes electro-acoustiques.
En 1991, Alan Stivell revient en force avec un nouvel album « The mist of Avalon » dont les morceaux évoquent les personnages de la légende du Roi Arthur. Deux ans plus tard, il innove avec une nouvelle formule où il invite certains de ses amis artistes à reprendre ses plus grands titres.
Ainsi, Kate Bush , Davy Spillane, Gillan O'Donovan, Robert Le Gall, Shane MacGowan, Gilles Servat, Doudou N'diaye Rose, Yann-Fañch Kemener, James Wood, Laurent Voulzy ou encore son complice de toujours, le guitariste Dan Ar Braz, se joignent à lui en studio.
L'album « 16 again » est un grand succès avec près de 300 000 exemplaires écoulés accompagné par une nouvelle tournée en France. Par la suite, Alan Stivell reçoit de nombreuses récompense, notamment celui de Breton de l'année par le magazine Armor ou encore le collier de l'Ordre de l'Hermine à Vannes pour sa contribution au rayonnement de la Bretagne.
Suivent ensuite d'autres albums qui n'en finissent pas de réunir divers artistes de divers genres comme par exemple « 1 Douar » qui reçoit la participation de Khaled, Jim Kerr ou encore Youssou N'Dour pour ne nommer qu'eux.
Durant les années 2000, Alan Stivell est toujours autant présent sur la scène musicale, après la sortie de « Explore » son 16e album studio, on attend la sortie de « Emerald » en octobre prochain.
Avec une carrière qui a débuté depuis l'âge de 9 ans, Alan Stivell n'en finit pas de nous étonner et de nous bercer avec la musique celtique.