Billie Holiday, de son vrai nom Eleanora Fagan voit le jour le 7 avril 1915 dans la ville de Baltimore. Billie Holiday rendra son dernier souffle 44 ans plus tard à New York.
Véritable figure du jazz, la chanteuse possède un talent et une voix qui la hisseront aux sommets de la gloire et qui feront d'elle une véritable légende de la musique.
Les débuts
Sadie Fagan et Clarence Holiday, les parents de Billie Holiday, ont respectivement 17 et 19 ans au moment de sa naissance et n'ont jamais été mariés.
Après avoir vécu avec sa grand-mère qui décèdera alors qu'elle était encore toute petite, elle ne cesse de changer d'adresse pour finir au couvent du bon pasteur où elle subit des maltraitances.
Sa mère finit par la récupérer mais Billie Holiday se retrouve au cœur d'un univers où régnait le sexe, la drogue et la débauche en général.
Sa vie bascule en 1930 par un heureux hasard qui la met sur le chemin de Kenneth Hollon, un saxophoniste. A tout juste 15 ans, elle fait ses débuts dans l'univers de la musique et choisit comme nom de scène Billie Holiday en hommage à son père qu'elle retrouvera d'ailleurs à cette même époque.
Elle rencontre de nombreux musiciens dont Bobby Henderson avec qui elle fera un bout de chemin.
Elle enchaîne ensuite les cabarets jusqu'en 1933 où elle fait la rencontre d'un producteur de la maison de disques Columbia Records. Immédiatement engagée, Billie Holiday réalise deux enregistrements à savoir « Riffin' the scotch » et « Your sother's son-in-law ».
En 1934, son public s'élargit grâce à un passage à l'Appollo. Elle chante notamment avec Bobby Henderson avec qui elle partagera une brève relation.
Elle fait également connaissance avec celui qui deviendra un grand ami, Lester Young.
Au sommet de son art
Au milieu des années 1930, Billie Holiday est au sommet de son art. Elle partage alors la scène avec Duke Ellington et est choisie pour entonner « Saddest tale ».
À cette époque, elle devient la compagne de Ben Webster avec qui elle effectue un enregistrement pour le compte de Brunswick aux côtés d'artistes virtuoses dont Teddy Wilson et Benny Goodman. C'est ainsi que sont produits « Miss Brown to you » et « What a little moonlight can do ».
Tout est alors pour le mieux pour Billie Holiday. Elle compte désormais parmi les fleurons du jazz new-yorkais et participe à de nombreuses représentations. Le succès est au rendez-vous et la chanteuse est choisie pour chanter avec des orchestres d'envergures à savoir celui de Count Basie et d'Artie Shaw.
Après une tournée malheureusement écourtée, Billie Holiday retrouve la vie trépidante de New-York et réintègre les clubs. Elle deviendra une habituée du Café Society.
Pendant cette période, elle commence à être attirée par l'alcool et la drogue. Elle « sort » par ailleurs avec des femmes, ce qui lui vaut d'être surnommée Mister Holiday.
En 1939, elle entonne une chanson qui marquera sa carrière à savoir « Strange fruit » qui deviendra une véritable hymne au Café Society et symbole de la condition des noirs dans le sud. L'enregistrement rencontre un succès retentissant.
Deux ans plus tard, le succès est de nouveau au rendez-vous avec « Gloomy Sundy », un véritable hymne au désespoir.
Les années 1940 se passent pour le mieux pour Billie Holiday, car elle enchaîne les succès et les engagements.
Mais elle s'engage aussi sur une pente glissante en se liant avec Jimmy Monroe avec qui elle se marie hâtivement après avoir quitté la maison de sa mère où elle a toujours vécu.
Une vie mouvementée
Billie Holiday découvre très vite la vraie nature de son mari qui finira d'ailleurs en prison. Après son divorce avec Jimmy Monroe, elle devient héroïnomane et est sous l'emprise de Joe Guy qui lui mènera la vie dure.
Parallèlement, des rumeurs sur le non-professionnalisme de Billie Holiday vont bon train. Alors qu'elle était en pleine tournée, en 1945, la mort de sa mère l'anéantit et la chanteuse se referme sur elle même.
Malgré tout, le succès ne quitte pas Billie Holiday qui, en 1946, dévoile des chansons inoubliables comme « Good morning heartache » ou encore « Lover man ». Parallèlement, elle compose ses propres chansons dont « Billie's blues » ou encore « God bless the child ».
En 1947, la chanteuse effectue un séjour en prison à cause de la drogue. Elle réussira à se relever en 1948 et proposera un concert mémorable à Carnegie Hall. Mais, ayant perdu sa carte de travail, elle n'a plus le droit de se produire dans les clubs new-yorkais.
Elle fait alors la rencontre d'un autre mauvais garçon, John Levy et sa vie ne sera que tourments jusqu'à ce qu'elle le quitte en 1950. La fin de cette année, elle redécouvre le succès à Chicago aux côtés de Miles Davis.
Au début des années 1950, elle fait la rencontre de Louis MacKay qui deviendra son nouveau compagnon. Elle obtient un contrat avec Verve Records et l'album « Billie Holiday sings » reçoit un bon accueil.
En 1954, elle entame une tournée en Europe avant de revenir au pays et de faire un tabac à Los Angeles. Pendant ce temps, des disques continuent d'être enregistrés pour Verve Records dont « Music for torching ».
En 1956, Billie Holiday et Louis McKay font l'objet d'une arrestation qui se soldera plus d'une année plus tard sur une mise à l'épreuve d'un an.
En 1958, elle enregistre deux de ses plus beaux ouvrages à savoir « Lady in satin » et « Billie Holiday ».
Sa vie se termine une année plus tard lorsqu'elle meurt des suites de la cirrhose, la congestion pulmonaire et l'insuffisance rénale.