Ingénieur, auteur, musicien, chanteur, poète et acteur, Boris Vian a marqué son époque par ses multiples œuvres sarcastiques et obscures.
Après avoir brillé en tant qu’inventeur, Boris Vian s’est affirmé dans son domaine de prédilection : la musique.
Henri Salvador disait même de lui qu’« Il était un amoureux du jazz et ne vivait que pour le jazz, n'entendait, ne s'exprimait qu'en jazz ».
Boris Vian naît le 10 mars 1920 à Ville-d'Avray dans les Hauts-de-Seine. Fils d’un rentier et d’une pianiste, Boris est victime d'un rhumatisme articulaire aigu à peine âgé de douze ans.
Des études prodigieuses
Malade du cœur, il continue ses études primaires et de collège à Sèvres puis entre au lycée Hoche de Versailles. Régulièrement interrompue par des problèmes de santé, sa scolarité n’en est pas moins brillante.
Baccalauréat en poche, il entre alors dans une classe préparatoire aux grandes écoles scientifiques au lycée Condorcet et devient ingénieur à l'Association française de normalisation.
Pourtant excellent dans ce domaine,Boris Vian profite de chaque moment de libre pour écrire et jouer de la musique jazz.
Début de reconnaissance très controversé
Sous le pseudonyme de Vernon Sullivan, Boris Vian propose en 1946 une de ses premières œuvres : « J'irai cracher sur vos tombes ».
Retrouvé sur les lieux d’un crime, ce roman créé la polémique. Suite à la controverse, l’auteur se voit condamné pour outrage aux bonnes mœurs en 1950.
Il enchaîne alors avec plusieurs livres tous aussi noirs et sarcastiques : « L’herbe rouge », « Les morts ont tous la même peau », « Et on tuera tous les affreux » ou encore « Elles se rendent pas compte ».
Suite à « l’échec » de son œuvre « L’arrache-cœur » en 1953, l’auteur décide d’arrêter la littérature.
Retour au premier amour : la musique
Fervent habitué des clubs de jazz parisien, principalement du quartier de Saint –Germain des prés, Boris Vian y joue souvent accompagné de sa trompette. C’est notamment à cet endroit qu’il rencontre Miles Davis un soir de concert.
Directeur artistique chez Philips et chroniqueur pour le journal Jazz Hot, il se fait très vite apprécier du milieu par sa culture et son extravagance.
Après quelques mois de difficultés financières, Boris Vian propose une première chanson « Le déserteur », puis enchaîne avec « La complainte du progrès », « Allons z’enfants », « La java des bombes atomiques » et « Le petit commerce ».
Après avoir interprété lui-même quelques titres, le poète décide de les proposer à des chanteurs tels que Henri Salvador ou Juliette Gréco .
Véritable provocateur plein d’imagination, l’artiste devient l’une des personnalités françaises les plus importantes des années 50.
Boris Vian : « Je vais mourir avant 40 ans »
Il fait alors quelques apparitions au théâtre et au cinéma notamment dans le long métrage « Notre-Dame de Paris » et dans les pièces « Le chevalier de neige », « Les bâtisseurs d’empire » ou encore « Le chasseur français ».
Le matin du 23 juin 1959, Boris Vian assiste à la première du film « J'irai cracher sur vos tombes », film inspiré de son roman.
Après avoir combattu les producteurs, dénonçant le non-intérêt du projet,Boris Vian s’effondre dans son siège quelques minutes après le début du film, et meurt d'une crise cardiaque en route vers l'hôpital.
Icône des générations à venir
Décédé comme il l’annonçait « avant ses 40 ans »,Boris Vian aura aussi connu ses heures de gloire au délà de sa disparition.
Cris révolutionnaires et dénonciateurs, ses écrits, qui ont connu un immense succès dans les années 60 notamment pendant la crise de 1968, continuent de faire des émules.
Pour preuve les hommages qui se multiplient pour les 50 ans de la disparition du poète, en 2009.
Nous retiendrons notamment l’album hommage sur lequel figurent Jeanne Moreau, Jean-Louis Trintignant ou encore Juliette Gréco .
Antoine de Caunes choisit, lui, de consacrer une fiction musicale à l'univers deBoris Vian .