Auteur de près de cinq cents partitions, Ennio Moricone est un musicien hors pair.
Sa rencontre avec Sergio Leone va révéler ce compositeur, aussi à l’aise dans les musiques de cinéma, d’orchestre que de variété.
Bouleversant les codes musicaux du genre, Ennio Moricone signe de nombreux chefs d’œuvres.
Qui ne se souvient pas des trois notes d’harmonica joué par Charles Bronson, dans « Il était une fois dans l’Ouest ».
A son actif également la musique de « Pour une poignée de dollars » en 1964, et du « Professionnel » en 1981.
La rencontre avec Sergio Leone
Originaire de Rome,Ennio Morricone acquiert une formation classique à l’académie Santa Cécilia.
Dans les années 1950, il débute dans des groupes d'improvisation et compose pour la télévision
Il commence à travailler pour le cinéma à partir des années 1960. Musicien expérimental, il s’ouvre à une musique plus grand public.
C’est sa rencontre avec le réalisateur Sergio Leone qui marque un tournant pour le compositeur. Ils connaissent leur premier succès commun avec « Pour une poignée de dollars » en 1964.
Un musicien précurseur
Si pour Igor Stravinsky, la musique de film ne doit être que fond sonore, pour Ennio Morricone la musique s’avère aussi importante que les images.
Ainsi, le compositeur bouleverse les codes musicaux, avec l’utilisation de guitare électrique et une « musicalisation » des bruits naturels que l’on retrouve dès l’ouverture d’« Il était une fois dans l’Ouest ».
Bien que continuant à collaborer avec Sergio Leone, dans « Le Bon, la brute et le truand », ou « Il était une fois dans l'Ouest », Ennio Moricone compose pour d’autres réalisateurs dont Bernardo Bertolucci pour « Prima della revoluzione » en 1964.
Le musicien ne compose plus seulement pour des productions italiennes mais s’ouvre à l’international. En 1968, il signe la musique du "Mercenaire" de Sergio Corbucci, et livre un an plus tard, celle du « Clan des Siciliens » du réalisateur Henri Verneuil.
Il se lance également dans le cinéma américain en composant la musique de « Sierra Torride » de Don Siegel en 1970 et connaît un premier vrai succès discographique puisqu’il compose la chanson « Here's to you », interprété par Joan Baez et relatant l’épopée de Sacco et Vanzetti.
Ennio Morricone est également derrière de nombreuses bandes originales françaises, dont « Sans mobile apparent » (1971) dePhillipe Labro, ou le «Professionnel » avec Jean-Paul Belmondo (1981). Grâce à ce dernier, le compositeur vend plus de trois millions d’albums.
Il continue à composer pour son pays natal, bien que les années 1980 marque le déclin du cinéma italien.
Du cinéma à la tournée
Après avoir écrit pour le western ou pour le policier, Ennio Morricone se lance dans un nouveau registre en signant les partitions de film de science-fiction ou d’action, tel que « Mission to mars » de Brian De Palma, et « Kill bill, volume II » deQuentin Tarantino. en 2003.
Il entame, à partir de 2001, une tournée à travers le monde où il se produit à la tête de l'Orchestre symphonique de Rome. Il y interprète ses plus belles oeuvres comme « Mission » ou «Cinema Paradiso ».
Le talent d’Ennio Moricone est enfin récompensé. Après de nombreuses nominations, le compositeur reçoit un Oscar d'honneur en 2007 des mains de Clint Eastwood pour l'ensemble de sa carrière.
En 2009, il collabore de nouveau avec Quentin Tarantino, composant les musiques du film « Inglorious Bastard ».