"Mes muscles ont fondu"
"Ma maladie est donnée comme irréversible", explique ainsi Georges Moustaki. "Elle touche toutes les régions du corps et de l’esprit et me rend définitivement incapable de chanter. Je ne peux plus faire de sport, pratiquer le tennis de table qui fut mon exercice quotidien pendant quarante ans. Je m’exprime avec peine, mes muscles ont fondu". Et pourtant, le musicien, l’assure, tout ça ne le manque pas.
Le musicien n’en a pourtant pas perdu l’esprit. "J’écris, je peins, je dessine", assure-t-il. "Ce sont des pages qui partent d’un rêve, d’un fait réel ou d’une idée. J’écris sur la nostalgie".
"Je rêvais d’accéder au grand âge"
La maladie n’a en tout cas pas altérer sa soif de vivre. "Les anciens acceptent moins facilement de vieillir", explique-t-il. "On ne voit que l’aspect négatif, l’approche de la mort. Enfant, à Alexandrie, je trouvais les vieux remplis de joie de vivre. Je les observais avec plus de convoitise que la génération de mon père qui réussissait avec servitude. Je rêvais d’accéder au grand âge. J’y décelais cette soif de liberté, présente dans l’enfance et la vieillesse, qui a toujours guidé mes pas".