Jane Birkin débarque à Paris en 1968 avec ses grands paniers en osier et sa fraîcheur estampillée Swinging London.
Au fil des années, la chanteuse s'ancre dans le patrimoine musical français, à la faveur des compositions de Serge Gainsbourg qui devient son pygmalion et son compagnon.
Le couple, devenu légendaire, défraye la chronique avec des interprétations à la fois sulfureuses et délicates, à l'instar de : " 69 année érotique ", " Je t'aime moi non plus" ou encore d' "Amours des feintes".
Des titres qui sont repris dans le cadre de sa tournée " Arabesque "
On dit que les Anglais nous envient Jane Birkin , la plus populaire importation d'Outre-Manche...
Après quelques petits rôles au cinéma (notamment dans "Blow Up" d'Antonioni), Jane Birkin débarque à Paris. Elle vient d'obtenir un rôle dans "Slogan" de Pierre Grimblat, aux côtés de Serge Gainsbourg .
La rencontre entre le poète et sa muse
La suite est légendaire. Serge et Jane deviennent le couple le plus en vue de la capitale et bientôt leur histoire s'écrit aussi en musique avec le sulfureux duo "Je t'aime moi non plus".
En 1973, Gainsbourg lui écrit un album entier, "Di doo dah", qui reste un des plus grands tubes de Jane Birkin .
Jane Birkin fait son cinéma
Parallèlement, Jane Birkin continue sa conquête du cinéma français. Son personnage de jolie fille rigolote lui vaut des rôles comiques et populaires notamment chez Claude Zidi avec "La moutarde me monte au nez" (1974) et "La course à l'échalote" (1975).
Cela ne l'empêche pas de prendre des risques en tournant des films plus audacieux, dont le "Je t'aime moi non plus" de Gainsbourg et dont personne n'a oublié la chanson ("Ballade de Johnny-Jane" 1976).
En 1978, l'artiste chante la nostalgie des années 60 avec "Ex fan des sixties".
La séparation
En 1980, Jane Birkin et Serge Gainsbourg se séparent mais leur union artistique n'en souffrira pas, bien au contraire.
En 1983, il lui écrit "Baby alone in babylone", superbe album aux précieuses mélodies et aux textes gorgés de souffrance contenue.
On retrouve sur ce disque des titres tels que "Babylou", "Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve" ou encore "Les dessous Chics". Quelques années plus tard, il lui offre un nouvel album, "Lost song" (1987) pour lequel Jane Birkin fait ses premiers pas sur scène, au Bataclan.
Disparition de son pygmalion
En 1990, elle chante les "Amours des feintes" sur un nouvel album signé Gainsbourg, tandis que Patrice Chéreau réalise le clip du single "Et quand bien même".
Alors qu'elle se prépare à monter sur les planches du Casino de Paris, Jane Birkin apprend la mort de Serge Gainsbourg puis celle de son père.
"Son Casino" restera marqué par le deuil, empreinte évidente que l'on peut retrouver sur le live justement intitulé "Je suis venu te dire que je m'en vais".
Une nouvelle page s'écrit
On pensait donc ne plus entendre la chanteuse, mais en 1995, elle enregistre un nouvel album, "Versions Jane".
Elle reprend à sa manière des titres de Serge Gainsbourg créés par d'autres interprètes. "La gadoue", réorchestrée par les Négresses Vertes, lui vaut notamment un tube. En 1998, l'artiste enregistre pour la première fois un album entier écrit par d'autres que Serge Gainsbourg . Pour ce disque, "A la légère" , elle fait appel à d'anciens complices (Alain Souchon , Laurent Voulzy , Françoise Hardy ou encore Alain Chamfort ) et à la nouvelle vague de chanteurs-auteurs (Zazie, Miossec Mc Solaar ).
Nouvelle vague
En 2002, l'artiste défend, à sa manière, les couleurs d'"Elisa", "Les dessous Chics", sa chanson préférée, ou "Amours des feintes".
Elle emmène les chansons de Serge Gainsbourg , sous des cieux, "à la fois algériens, andalous, juifs et gitans" avec ce nouvel opus, "Arabesque".
Après l'aventure "Arabesque", sacré disque d'or avec 100.000 exemplaires vendus et plus de 200 dates en France et une tournée internationale, Jane Birkin est de retour avec un album très particulier "Rendez-vous", deux ans plus tard.
Gonzalez et Renaud Letang orchestrent pour Jane Birkin cette série de "Rendez-vous" aussi inédits qu'alléchants avec une pléiade d'artistes : de Mickey 3D à Alain Souchon , en passant par Miossec, Alain Chamfort , Brian Ferry, Beth Gibbons, Etienne Daho , Arno, Paolo Conte , Manu Chao , Caetano Veloso, Brian Molko.
Entre reprises et nouvelle scène
Jane Birkin sort "Fictions" en 2006. Un disque de reprises : "Alice" (Tom Waits), "Harvest Moon" (Neil Young), "Mother Stands For Comfort" (Kate Bush ), et d'originaux : "Waterloo Station" (Rufus Wainwright), "My Secret" (Beth Gibbons), "Où est la ville" (Dominique A) ou "Steal Me A Dream" (Magic Numbers).
En 2008, l'artiste est de retour avec "Enfants d'hiver" composé de douze textes écrits par elle-même. Un nouvel opus dans lequel elle fait appel au directeur artistique historique de Serge Gainsbourg , Philippe Lerichomme.
" Les dessous chics " des tournées
A l'occasion de la sortie de cet album, Jane Birkin donne une série de concerts en France, en Suisse ou encore au Japon, qui débute à Paris au Palace (du 10 au 15 mars 2009). Dans l'intervalle, elle offre un concert privé avec Nostalgie à ses fans, le 10 février.
A la suite de ses représentations, Jane Birkin sort deux lives : " Au Palace " (2009) puis " Jane Birkin sings Serge Gainsbourg via Japan " (2012)
En mars 2010,Jane Birkin effectue son retour au cinéma avec le film de Benoît Pétré "Telma, Louise et Chantal". Elle partage l'affiche avec Catherine Jacob , Caroline Cellier et Thierry Lhermitte .
Elle est aussi, en février 2012, sur les planches dans la pièce «La Sentinelle», de (et avec) Wajdi Mouawad, en France, à New York, à Toronto. Mais de sérieux soucis de santé, la contraignent à annuler à partir d’avril de nombreuses dates du tour de chant, puis à l’interrompre, le 11 septembre 2012.
Malgré tout en janvier 2013, l'égérie de Serge Gainsbourg est sur scène. La tournée la conduit notamment au Théâtre du Châtelet, le 9 décembre.
En octobre 2013, le livre «Jane and Serge, A Family Album», sort. Il s’agit de photos prises par Andrew Birkin, le frère de Jane.
Le 11 décembre de la même année, Kate Barry, la fille aînée de Jane, meurt en tombant par la fenêtre de son appartement. Jane Birkin, effondrée, ne sort pas de chez elle pendant un an.
Le retour
L’énergie revient autour d’un projet de lecture des textes de Serge Gainsbourg. En 2014, elle donne une série de lectures, avec Michel Piccoli, au Théâtre de l’Odéon, à Paris. C’est alors qu’elle tombe à nouveau malade et est hospitalisée pendant 18 mois.
Mais Jane Birkin est une femme forte. A peine remise, après une discussion sur la musique classique qui était une source d’inspiration pour Gainsbourg, elle décide de reprendre ses chansons avec un orchestre classique. Une jolie façon de commémorer le 25e anniversaire de la disparition de l’Homme à tête de chou.
Un concert en juin 2016, avec l’orchestre symphonique de Montréal, dans le cadre des FrancoFolies, très bien accueilli, lui donne envie d’aller plus loin. Le compositeur japonais Nobuyuki Nakajima, rencontré lors d’un hommage aux victimes de Fukushima en 2011 et avec qui Jane Birkin avait déjà travaillé en 2012, s’occupe des arrangements.
En octobre 2016, Jane Birkin débute la tournée «Gainsbourg symphonique», qui va de Troyes à Londres, en passant par Varsovie, Aix-en-Provence, Lisbonne, Mâcon, Tokyo, Monaco, la Bretagne, Nevers, Paris, etc.
Un enregistrement avec l’orchestre symphonique de la radio polonaise, fin 2016 à Varsovie, paraît le 24 mars 2017. «Birkin / Gainsbourg : le symphonique» est son 13e album studio.
L'opus se classe 6e au Top français. Les 21 chansons ont, pour la plupart été écrites pour elle, mais Jane Birkin reprend aussi des textes écrits pour Catherine Deneuve, Isabelle Adjani, Juliette Gréco ou encore Petula Clark.
Fin 2017, l’album est réédité en version collector, avec un DVD et un medley inédit, le concert de la tournée «Via Japan». Il contient aussi 40 minutes d’images exclusives du couple mythique Birkin / Gainsbourg, filmées et commentées par Jane Birkin.
En avril 2017, la tournée «Gainsbourg symphonique» reprend avec un concert à la Maison de la Radio, à Paris.
Le 26 octobre 2017, Jane Birkin se produit sur la scène du Grand Rex, à Paris, après une pause.
En janvier 2018, Jane Birkin chante à New York, à l’Alliance française. Sa tournée prend fin au Carnegie Hall, toujours avec «Gainsbourg symphonique», le 1er février.
Jane Birkin sera le 9 février au Festival Antigel de Genève (Suisse). D'autres concerts de l'artiste sont prévus, comme le 15 avril à Bratislava (Slovaquie) et le 21 avril à Santiago (Chili).
Malgré son planning chargé, Jane Birkin a épaulé sa fille Charlotte Gainsbourg pour l’écriture de son album «Rest», sorti en novembre 2017. Elle se consacre aussi à La Maison de Kate, qu’avait fondée Kate Barry pour accueillir des personnes dépendantes aux produits psychoactifs.
Jane Birkin est également annoncée à l’affiche des Francofolies de La Rochelle le 15 juillet 2018, pour les 20 ans du festival, avec Julien Clerc, Raphaël, Mc Solaar, Véronique Sanson, Orelsan, NTM, Shaka Ponk, Jain, Calogero, Juliette Armanet et Brigitte, Eddy De Pretto, notamment.
A la suite de problèmes de santé, la chanteuse est contrainte d’annuler des concerts prévus en 2021 puis des dates au printemps 2023, dans le cadre de la tournée consécutive à l'album "Oh! Pardon tu dormais..." Jane Birkin disparait le 16 juillet 2023, à l’âge de 76 ans.